Le groupe
Biographie :

Witherscape est le projet metal progressif du multi-instrumentiste et producteur Dan Swanö (Edge Of Sanity, Bloodbath, Nightingale...), accompagné d'un autre multi-instrumentiste, Ragnar Widerberg. Ensemble, ils sortent l'album "The Inheritance" le 29 Juillet 2013 chez Century Media. Trois ans plus tard, ils sortent "The Northern Sanctuary" le 22 Juillet 2016.

Discographie :

2013 : "The Inheritance"
2016 : "The Northern Sanctuary"


Les chroniques


"The Northern Sanctuary"
Note : 17/20

Trois ans après "The Inheritance", le multi-instrumentiste, producteur, chanteur, compositeur, fou furieux et légende du metal Dan Swanö (oui, rien que ça) revient avec la suite de l'histoire sur "The Northern Sanctuary".

Histoire qui se situe 50 ans après les faits contés sur "The Inheritance" et qui part dans un délire bien plus barré. Musicalement, on va pas y aller par quatre chemins, vous prenez le premier album, vous lui appliquez la fameuse formule du "Monsieur Plus" et vous avez "The Northern Sanctuary". D'après Dan Swanö lui-même, le groupe n'évoluera plus beaucoup sur les prochains albums, il estime avoir poussé tous les éléments qui constituent la musique de Witherscape le plus loin possible et se contentera de se faire plaisir en composant des morceaux dans ce style-là. Le plaisir est d'ailleurs une notion qui saute aux oreilles dans ce projet, on sent que le sieur s'éclate à nous balancer toutes ses facettes musicales dans les tympans. Pour ceux qui n'auraient pas posé une oreille sur "The Inheritance", disons simplement que Witherscape rassemble tout ce que Dan Swanö a déjà fait au sein d'un seul projet, le death à tendances mélodiques de Edge Of Sanity, le prog rock mélodique de Nightingale, les ambiances de Pan.Thym.Monium etc... Pour le chant, c'est pareil, on a droit à toutes les variations possibles de son chant clair et de ses chants extrêmes, bref pour peu que vous ayez l'esprit ouvert vous prenez votre pied ! "Wake Of Infinity" met d'ailleurs les pendules à l'heure d'entrée de jeu. On démarre sur quelques notes inquiétantes au piano pour enchaîner sur un riff metal bien barré et du chant death sur les couplets, du chant clair sur les refrains, un chant éraillé coincé entre les deux, bref c'est déjà un joyeux bordel dès l'entame de l'album. Les guitares de Ragnar Widerberg balancent des riffs dignes de la grande époque du death mélodique sur "In The Eyes Of Idols" avant d'enchaîner sur un refrain terriblement groovy et accrocheur.

Et c'est comme ça sur tout l'album, on passe du coq à l'âne sans jamais savoir d'où ces deux malades vont débarquer. Le plus étonnant là-dedans, c'est que malgré le nombre de sonorités et d'influences différentes qui s'expriment ici, le tout garde une cohérence à toute épreuve et s'intègre parfaitement dans l'univers que Witherscape s'est créé. Une fois de plus, les deux compères se foutent totalement des barrières et de ce qui se fait actuellement dans le metal en général, ils balancent leur truc et se font plaisir sans s'inquiéter le moins du monde de savoir si ça pourra plaire à quelqu'un d'autre qu'eux-mêmes. Histoire de pousser le bouchon encore un peu plus loin, ils ont décidé de terminer l'album sur un énorme pavé de près de quatorze minutes qui constitue évidemment un condensé aux airs de montagnes russes. De quoi achever l'album en beauté (si l'on excepte "Vila I Frid", instrumental de moins de deux minutes qui termine réellement l'album) et donner des sueurs froides à pas mal de monde. Je le répète, même si la musique de Witherscape est extrêmement mélodique et accrocheuse, il faut quand même avoir l'esprit ouvert pour en apprécier pleinement la saveur puisque le spectre musical visité ici va du metal / rock le plus soft et radio friendly au death metal bien pesant et glauque ! Pour faire simple, ce groupe propose de véritables chansons metal et non pas seulement des morceaux, un parfait mélange de mélodies, d'accroche, de groove avec un apport bien dosé d'agressivité purement metal.

Voilà donc un excellent deuxième album qui pousse le délire de "The Inheritance" encore un peu plus loin, même si globalement ça reste très proche et que ça ne devrait pas dépayser ceux qui ont aimé le premier album. Witherscape continue sa route, déploie encore un peu plus son univers barré, et balance un metal on ne peut plus varié, accrocheur et complexe à la fois.


Murderworks
Octobre 2016




"Honor Found In Decay"
Note : 18/20

Malgré le flot constant des œuvres qui m’arrivent par voie postale ou par mail, malgré la surconsommation musicale dont nous faisons tous preuve et qui réduit un album fait avec amour et rage à l’état de simple produit auditif éphémère, qui fini la plupart du temps dans nos corbeilles ou au fond de nos disques durs, il est bon, si bon, de temps en temps, que je tombe sur une pépite ou du moins quelque chose qui retienne mon attention au-delà du temps alloué pour réaliser une chronique ou préparer une interview. C’est chose faite avec "The Inheritance", premier album du projet totalement barré de Dan Swanö, la légende du death metal scandinave, avec son groupe Whiterscape, qui se résume en fait à un duo avec Ragnar Widerberg, son ami lui-même multi instrumentiste. Pour le mémo qui est toujours utile, je rappellerai à ceux qui ne connaîtraient pas le principal protagoniste de ce groupe que Dan Swanö, producteur, chanteur, claviériste, batteur, guitariste, bassiste, a joué et / ou chanté dans des groupes tels Edge Of Sanity, Nightingale (dont il a été le leader), Katatonia, Therion (vocaliste) et a enregistré quelques petits groupes locaux comme Marduk, Dark Funeral, Opeth, Dow… (léger…).

Cet album, enregistré à deux, voit donc Dan à la batterie et au chant et son ami aux guitares et à la basse. Pour commencer, je me dois de parler de l’histoire de l’album. Il s’agit des aventures d’un brave scandinave aux alentours de l’an 1800 qui se retrouve du jour au lendemain, suite à la mort d’un proche, propriétaire d’un héritage conséquent. Ce courageux gaillard se met donc en quête de connaître tous les tenants et aboutissants de la chose et part en balade. Barré me direz-vous ? Oui, totalement, à tel point que Dan, après avoir trouvé ce concept, a été totalement incapable d’en écrire les paroles, il s’est donc tourné vers son ami de longue date Paul Kuhr de November Doom. Niveau musique, cet album évidemment fort bien produit, regorge d’influences, à tel point qu’il est difficile d’en faire le compte. On pourrait d’ailleurs le cataloguer comme du death metal mélodique progressif épique (Pfffff) sans que cela paraisse fantasque tant tout y est !

Dès le premier morceau  "Mother Of The Soul", le ton est donné avec des riffs malsains en arpège, très black metal, un growl monstrueux suivi par un chant clair surpuissant, dans le pur style de Dan qui excelle dans cet exercice. Ce morceau pourrait tenir la comparaison à du Dimmu Borgir (comme le début de "Math Of The Myth") par son côté grandiloquent et épique (les influences du duo se dirigent dans ce style vers du King Diamond, bien que le bassiste aime aussi King Crimson mais ce n’est plus trop evil) mais sait intelligemment se calmer vers la troisième minute par un break tres Opeth (ou même King Crimson). "Astrid Falls", fresque de presque 7 minutes(les morceaux sont tous relativement longs sur cet album, telles des peintures épiques) régale par, là encore, ses influences Opeth (pour les arpèges de début et la voix claire) avant de partir sur du pur prog des années 80/90 (le guitariste est fan de Marillion, entre autres) qui se finit en gros metal et une entrée de synthé old school à la quatrième minute ! Ce morceau illustre à lui seul toute la richesse de ce projet et du duo de virtuoses qui le composent. A mon sens, le morceau le plus "commercial" de ce 9 titres, "Dead For A Day" et son "main" riff ultra catchy servi par un growl monstrueux, entrecoupé de séquences d’arpèges acoustiques et de voix cleans somptueuses, saura séduire les oreilles les moins averties au prog et les amateurs de belles guitares par son solo (d’une certaine façon, ce morceau me rappelle certains passages mélodiques de Scar Symmetry). Au-delà des fortes influences des groupes précités, je retrouve un côté tres 70’s vivant, qui respire, avec une voix étonnamment groovy, n’étant pas sans rappeler, dans la même veine de groupes, les Polonais de Riverside (les passages non metal de "Dying For The Sun" en son un parfait exemple).

Bref, vous l’aurez compris, il serait bien trop long et fastidieux de décortiquer chaque morceau pour en extraire les influences qui continuent à se laisser découvrir même après plusieurs écoutes attentives. Un bel hommage et un bel héritage de Dan pour lui-même et le travail qu’il a produit (ou avec qui il a joué) dans le passé avec pléthore de groupes qui sont maintenant des références.


Byclown
Juillet 2013


Conclusion
L'interview : Dan Swanö

Le site officiel : www.witherscape.com