Le groupe
Biographie :

Within Temptation est un groupe néerlandais de metal symphonique avec des influences gothic metal créé en 1996. En 1996, le guitariste Robert Westerholt et la chanteuse Sharon den Adel, alors amis de longue date, fondent le groupe, qui sera par la suite rejoint par Jeroen van Veen (guitare / basse), Martijn Westerholt (claviers) et, après plusieurs autres percussionnistes dont le passage a été éphémère, Ivar de Graaf. Ils se sont vite vus offrir un contrat par DSFA Records, qui leur a permis de travailler sur leur premier album. "Enter", leur premier album, sorti en 1997, a été très bien accueilli. Par la suite Ivar de Graaf quitte le groupe et est remplacé par Ciro Palma. L'année 2000 a été riche en évènements pour le groupe qui a repris ses tournées, et participé à trois festivals néerlandais, Waterpop, Bospop et Lowlands tout en travaillant sur leur second album, "Mother Earth" sorti avec grand succès. L'année 2001 voit de nombreux changements dans la formation : Ruud Adrianus Jolie est venu renforcer les guitares, le batteur De Graaf a été remplacé par Stephen van Haestregt, et Martijn Westerholt, gravement malade mais qui fondera finalement son propre groupe Delain, a laissé sa place à Martijn Spierenburg. Le projet de troisième album aboutit en 2004 avec la sortie de "The Silent Force" le 15 Novembre dans toute l'Europe. L'album suivant, "The Heart Of Everything", est sorti le 12 Mars 2007. Le 30 Mars 2010, Stephen van Haestregt annonce qu'il quitte le groupe pour se consacrer à son autre groupe, My Favorite Scar. "The Unforgiving" est officiellement sorti en Europe le 25 Mars 2011. Hydra est le sixième album du groupe, il est officiellement sorti en Europe le 31 Janvier 2014. Le 1er Février 2019 sort "Resist", le septième album studio du groupe. Le huitième, "Bleed Out", sort le 20 Octobre 2023.

Discographie :

1997 : "Enter"
2001 : "Mother Earth"
2004 : "The Silent Force"
2007 : "The Heart Of Everything"
2008 : "Black Symphony" (Live)
2009 : "An Acoustic Night At The Theatre" (Live)
2011 : "The Unforgiving"
2014 : "Hydra"
2014 : "Let Us Burn – Elements & Hydra Live In Concert" (DVD)
2019 : "Resist"
2023 : "Bleed Out"


Les chroniques


"Bleed Out"
Note : 14/20

Il existe toujours pour moi un niveau de stress plus élevé lorsque vient le temps de critiquer le nouvel album d’un groupe établi. Ce niveau est encore plus grand devant la sommité qu’est Within Temptation avec bientôt près de trente ans d’existence! Si vous ajoutez à cela qu’ils font partie des pionniers du metal symphonique, la barre est haute.

Sans dire que WT ait suivi la même route "commerciale" que Metallica par exemple à partir du "Black Album", disons simplement que le groupe, suite à la sortie de "Silent Force" et de "The Heart Of Everything", a entrepris un changement de cap qui a atteint son apogée sur "Resist". Les derniers singles du groupe menant à ce nouveau "Bleed Out" s’alignaient dans la même nouvelle direction artistique, à savoir un metal plus moderne, aux accents techno et industriels, laissant de côté les arrangements épiques orchestraux de l’époque "Mother Earth". J’imagine qu’une fois le changement accepté, ou bien si l’on prend cette nouvelle musique de WT comme si c’était un tout autre groupe, la pilule est plus facile à avaler pour les nostalgiques comme moi de l’époque purement symphonique du groupe. Donc, ceci dit, qu’en est-il de ce "Bleed Out" ? L’album débute avec "We Go To War" qui, honnêtement, ne m’a pas déplu. La voix de Del Adel est toujours aussi magnifique, quoique sous exploitée si vous voulez mon humble avis, et la pièce, aux guitares graves et aux arrangements electro s’approche quand même de certains morceaux de "The Unforgiving" ou "Hydra". J’ai bien apprécié aussi la rythmique un peu décalée.

Je disais en début de chronique que d’approcher cet album comme si c’était un tout nouveau groupe plutôt que WT pourrait aider à accepter le changement de style. Le problème demeure que les groupes qui font dans ce genre de metal electro le font mieux que WT. Ce n’est pas mauvais, c’est seulement que je n’accroche pas, comme si les mélodies étaient sans âme, livrées seulement pour le bénéfice d’un nouvel album, comme une nécessité plutôt qu’un processus créatif. Il y a des bons moments, comme sur "Worth Dying For" où l’on retrouve un peu les refrains d’antan, mais encore une fois, c’est plutôt monotone et ça tombe à plat. Ce n’est cependant pas de la faute de la production, qui est gigantesque ! Car justement, quand WT est à son meilleur, comme sur "The Purge" par exemple, on ressent toute la puissance du groupe.

Je me permettrai une analogie sportive pour conclure. Ce dernier album de WT est comme une équipe de supervedettes survitaminée mais qui ne remporte pas le championnat. Tout est en place pour du succès, le talent y est, c’est la cohésion qui n’est pas au rendez-vous.


Mathieu
Novembre 2023




"Resist"
Note : 15/20

Que l’on soit clairs tout de suite : j’ai adoré Within Temptation dans ma jeunesse, mais j’avoue avoir abandonné le groupe il y a cinq ou six ans pour une musique plus violente. C’est donc principalement la nostalgie et la curiosité qui m’ont fait me pencher sur "Resist", le huitième album des Néerlandais. Toujours menés par Sharon Den Adel (chant), Jeroen Van Veen (basse) et Robert Westerholt (guitare), le groupe créé en 1996 sous le nom de The Portal ajoute en 2001 Ruud Jolie (guitare) et Martijn Spierenburg (claviers) à son line-up, mais ce n’est qu’en 2011 que Mike Coolen (batterie) et Stefan Helleblad (batterie) ne se joignent à la formation. Le groupe, qui avait commencé sa carrière dans le metal symphonique, a ajouté des éléments de metal alternatif a son style pour créer un son qui m’avait déplu. Voyons ce que ça donne maintenant…

C’est donc avec "The Reckoning" que je renoue contact avec le groupe. Un clavier énigmatique amène un son lourd à souhait et… la voix de Jacoby Shaddix (Papa Roach) pour accompagner Sharon ? Pourquoi pas, le mélange passe étrangement bien, et l’atmosphère du titre est entraînante. Le son fait taper du pied, mais s’arrête assez vite. La chanteuse sera seule pour "Endless War", un titre qui semble renouer avec le symphonique, mais en fait non. La rythmique fait la part belle à la frontwoman, et des sons énigmatiques, presque electro, s’invitent dans des riffs assez simples mais efficaces. Et à nouveau, le son passe plutôt bien. On passe sur "Raise Your Banner", morceau sur lequel les hurlements d’Anders Fridén (In Flames) introduisent un refrain énergique et motivant. Les couplets sont martiaux, et passeront sans problème la barrière du live, pour peu que le groupe la joue dans les festivals de l’été.

La dansante "Supernova" prend la suite. La rythmique est bourrée de claviers qui adoucissent des riffs entraînants, et encore une fois le morceau fait taper du pied tout seul, comme la douce "Holy Ground", qui reste en tête, alors que Sharon adopte un phrasé plus énergique. Ce titre n’a presque plus rien à voir avec du metal, si ce n’est les guitares, et le groupe passe gentiment par le post-rock avec "In Vain", avant de revenir sur une rythmique lourde. Mais cette même rythmique sera finalement très adoucie, et s’écoute sans difficulté, que l’on soit amateur de metal ou non. Nouvelle collaboration, "Firelight" a été enregistrée avec Jesper Steverlinck (Arid , Guiltmachine), et s’éloigne encore une fois du metal pour proposer une rythmique planante et douce.

Retour vers un mélange de metal symphonique moderne à la limite de l’indus avec "Mad World". Si ce morceau fait à nouveau un véritable dans le style musical du groupe, vous ne serez pas surpris d’entendre des choeurs par dessus la rythmique. La douce "Mercy Mirror" prend la suite, et cette power ballad est le morceau qui se rapproche le plus de ce que faisait le groupe par le passé. On verse clairement dans le metal industriel avec "Trophy Hunter", avec des accents djent (oui, oui, écoutez), ce qui nous donne un mélange assez spécial, mais pas désagréable à écouter. L’édition limitée de l’album contient également les versions single de quelques titres, ainsi que les titres en version instrumentale. Si vous souhaitez analyser les riffs, c’est ce qu’il vous faut.

Je dois avouer que je ne m’attendais absolument pas à cela de la part de Within Temptation . Si "Resist" est loin d’être un mauvais album, certains titres sont réellement intéressants et d’autres partent dans un univers totalement différent. La prise de risques est immense, et elle est louable. Je suis du coup très curieux du passage au live...


Matthieu
Mars 2019




"Let Us Burn – Elements & Hydra Live In Concert"
Note : 18/20

Within Temptation nous offre ici un DVD de deux lives : celui de la tournée de leur dernier album "Hydra" et également le concert "Elements" pour leurs 15 ans d'existence fêtés en 2012. La pochette nous montre une photo toute en action de Sharon en heandbang, légèrement redessinée pour coller parfaitement à la qualité de la jaquette du DVD. Derrière, elle un enorme cube retraçant sur ses différentes faces, les symboles des différents lives, le tout couleur rougeoyant de flammes.

Le premier concert est celui de "Elements". L'entrée en matière se fait par un court petit film d'animation, expliquant les symboles utilisés, et se mêlant à un univers steampunk sous la musique d'introduction de leur album "The Silent Force". On ne continuera malheureusement pas sur cet album, car le groupe enchaîne directement sur "Iron" comme premier morceau. Sharon nous apparaît en dessous d'un énorme cube (celui du petit court métrage) qui se lèvera pour la découvrir au public. "Iron" est un morceau qui envoit en live, il faut le dire. Même si le dernier album a bien dérouté les fans, en concert c'est autre chose. L'energie de Sharon et des musiciens aura raison des réticences de leur public qui reprendra en chœur les refrains entêtants de "Iron" et "In The Middle Of The Night". Quand en plus on a le luxe d'un véritable orchestre et des choeurs pour accompagner les morceaux, l'ampleur de ceux-ci gagne en masse ! Côté visuel, on est servi aussi. Sharon fera preuve des plus étranges et originales tenues qu'on puisse trouver. On aime ou on aime pas, mais ça fait son effet. La belle les porte de toute façon toujours avec sa grâce habituelle. Les effets de lumières et le fait que tous les musiciens bougent vraiment tout le temps donne quelque chose de très dynamique et agréable. Il y a toujours quelque chose à regarder, quand ce n'est pas l'écran géant où un œil nous fixe parfois au détriment d'un clip video ou Sharon qui appelle le public. Sur certains morceaux, des danseuses viendront également habiller la scène. Bref, un véritable show ! Pour ce concert anniversaire, tous les albums y passent, et bien que les derniers morceaux soient plus présents (ce qui est logique puisque c'est ce qu'ils font présentement), on pourra entendre "Candles" (avec en invité George Oosthoek), "Angels" ou encore "Stand My Ground", les classiques indispensables ! Beaucoup sont déçus de ce live, pour ma part je le trouve parfait, car Within Temptation c'est tout ça, et pas juste les premiers albums. Et ils montrent tout autant leur évolution que tout ce qui définit leur carrière aujourd'hui. Pour ma part, un concert très sympathique !

Leur tournée "Hydra", sur le deuxième DVD (filmé à Amsterdam), donnera donc la belle à cet opus qui a marqué le changement le plus radical du groupe. La décoration de la scène est donc tout naturellement agrémentée de deux têtes d'hydre de chaque côté d'un écran, encore une fois, qui servira à mettre les clips et faire apparaître les invités... (comme pour "Paradise" avec Tarja Turunen). Il faudra attendre la moitié du set pour voir apparaître de plus anciens morceaux, et sur ce concert-là, ça manque un peu, c'est dommage. Cependant, là encore un choix légitime, puisqu'il s'agit de la promotion de cet album après tout. "Stand My Ground", "Mother Earth" et le très beau "Ice Queen" termineront même le concert sur une note plus ancienne donc, repris tous en chœur par le public déchaîné, et bien plus que dans la première partie du concert ! J'ai beaucoup apprécié la version accoustique de "Whole World Is Watching" également pour souligner le petit interlude. Sharon nous offre des tenues plus simples, corset noir, un rappel de sa tenue de Wonderwoman dorée de "Elements" avec un corset couleur or mais restant dans du plus soft tout de même. Elle est également plus loquace entre les morceaux que pour "Elements", ce qui manquait un peu dans le premier DVD (même si elle appelait beaucoup le public durant le morceaux). Nous aurons droit à quelques ralentis d'image, qui donne un bel effet, justement dosé et placé.

"Let Us Burn" est resolument un très beau DVD pour tout fan de Within Temptation mais également un excellent élément pour découvrir le groupe dans son ensemble, des premiers "Candles" ou "Ice Queen" jusqu'à "Paradise" ou autre "Sinead" d'aujourd'hui. Within Temptation n'a plus rien à prouver, et on pourra critiquer comme on veut, à chaque fois ils poussent la barre plus loin dans leur univers, sans hésitations, et sans s'enfermer dans un carcan de style. Je les respecte beaucoup pour ça et ai bien hâte d'entendre d'autres nouveautés de leur part !


Fianna
Janvier 2015




"Hydra"
Note moyenne : 14,5/20

Depuis quelques années, Within Temptation nous entraîne irrémédiablement à accepter leurs changements. Tout en douceur, leurs albums quittent les premiers morceaux au ton gothique pour filer un peu sur l'air du vent des innovations technologiques et de leur notoriété et s'offrent le plaisir de tester ce qui leur plaît. Et c'est que ça marche, car les fans sont toujours de plus en plus nombreux. On arrive ici avec "Hydra", un opus qui selon le groupe nous ferait revenir vers "The Heart Of Everything", dans des tons plus sympho et metal que leur dernier album concept "The Unforgiving" qui a soulevé une vague d'étonnement positif et négatif dans les foules du metal symphonique. Ils nous mettaient l'eau à la bouche avec un joli clip en compagnie de la grande dame du metal Tarja Turunen. Quelques versions démo ont circulé un peu avant l'heure. J'étais plus qu'impatiente de découvrir ce nouvel opus !

Le design est épuré, seul le titre est travaillé : deux têtes d'hydres grisées qui entourent une lettre H très stylisée sur un fond blanc. Le premier titre d'introduction, "Let Us Burn", commence direct, sans chercher à nous faire languir sous quelques symphonies d'entrée en matière. Le refrain est accrocheur, restant dans la tête un bon moment après l'écoute. Mais c'est à peu près tout ce que je retiens de ce morceau qui ne m'inspire pas grand chose. Sur cet album, il y aura plusieurs invités. Sur le deuxième titre "Dangerous" nous aurons droit à une partie masculine par Howard Jones, plus parlée que chantée, tranchant avec la douceur de la voix de Sharon. L'ensemble est intéressant et entraînant (bien que le clip tourné dessus ne soit pas du meilleur goût) et bien agencé. On entend bien les parties électroniques dont le groupe semble être pas mal fan et cela se ressent sur tout l'album. "And We Run" sera accompagné de Xzibit, rappeur américain. Le contraste est là aussi bien joué, dans un autre style, comme quoi deux styles complètement différents peuvent très bien travailler ensemble ! Rapper sur des parties orchestrales, j'ai trouvé ça très sympathique et je dis chapeau pour l'idée ! Un morceau très frais, qui reste dans l'esprit Within Temptation tout en donnant un nouveau souffle au groupe qui surprend à chaque album. "Paradise" a bercé nos oreilles pendant quelques semaines en attendant l'album, et le clip aidant, j'ai pas mal accroché ce morceau. Accompagnée de Tarja, je pense que beaucoup attendaient un tel duo depuis des années et les voici donc réunies pour parler de terre à sauver et de nature à faire revivre ! Bien que se soit un morceau là encore très sympathique, qui reste en tête, je trouve la présence de Tarja quelque peu obsolète. Les deux voix s'agencent moins bien que pour les précédents duos, il n'y a pas ce petit décalage qui fait qu'on apprécie l'union de ces deux chants. C'est beau certes, mais ça manque de quelque chose. Dommage. Peut-être choisir une chanteuse chantant dans un autre registre une prochaine fois ! L'album se termine par un dernier duo "The Whole World Is Watching", musique plus tranquille avec en invité cette fois, la voix rocailleuse de Dave Pirner (chanteur du groupe Soul Asylum). Là encore l'ensemble rend très bien, et la ballade achève de descendre le rideau de fin sur l'album, avec quelque chose de très rock, la guitare prenant plus d'ampleur que les claviers et l'électronique. C'est doux et agréable.

Pour conclure, Hydra est un album là encore qui se détache énormément des débuts du groupe. Se rapprochant plus du rock que du metal, alliant du rap à des orchestrations ou des guitares acoustiques à des chanteurs rocailleux, seule la voix de Sharon semble être la ligne rouge qui nous ramène aux autres albums de Within Temptation. Pourtant l'âme est toujours là, et il faut sûrement un peu plus de temps pour l'entendre, l'apprécier, mais la passion et l’énergie mises dans ces morceaux est palpable. Le détachement du symphonique pour se tourner vers quelque chose de plus actuel, n'est finalement pas si brutal que ça et s’arque dans une logique qu'on ressent dans leurs derniers albums, et pourtant sans perdre l'identité du groupe même. Within Temptation se réinvente à chaque album, se fait plaisir et ne laisse aucune barrière dans leur univers musical.


Fianna
Février 2014
Note : 15/20

Avec un virage musical, passant du metal symphonique à du rock alternatif avec des éléments symphoniques pour leur album "The Unforgiving" en 2011, Within Temptation a surpris ou déçu son public. Et c’est tout à fait normal quand un groupe change de style, surtout quand il est aussi marqué. Depuis, ils ont continué dans cette voie avec leur nouvel et sixième album "Hydra". Hydra est un serpent mythologique de la grèce ancienne ne pouvant être tué. Le groupe l’a choisi car c’est ce qui les représentent au mieux. Ils s’entourent de nombreux guests de qualité sur cet album, comme Tarja Turunen et Haward Jones (ex-Killswitch Engage).

Avec un début assez spécial, on ne sait pas trop à quoi s’attendre avec le premier titre "Let Us Burn". C’est rythmé et accrocheur dans une pop plutôt sombre, ce qui en fait une excellente entrée en matière. Plus électronique avec le chant de Howard Jones, "Dangerous" est symphatique mais loin d’être exceptionnel. Puis, le piano se fait entendre dans "And We Run". Il s'agit d’un morceau orchestral avec la voix de Sharon accompagnée de l’icône hip hop US Xzibit. C’est plutôt déroutant comme mélange mais c’est réussi. Puis, arrive "Paradise" qui est un duo avec Tarja Turunen. Il est un peu plus rentre-dedans en restant soft avec des riffs qui se veulent lourds mais simples. C’est un bon duo des deux reines du sympho. Le titre suivant "Edge Of The World" pourrait être classé dans le style world, donc le titre lui va parfaitement bien. Il est posé avec simplement la voix de Sharon et des percussions, et avec une fin plus rock and roll. "Silver Moonlight" est poétique avec les guitares en avant, donnant un son plus metal. Cela reste gentillet mais des interventions de chant death nous rendent assez heureux. Dans la même mouvance, "Roses" est agréable avec des refrains accrocheurs. "Dog Days" est, quant à lui, plus pop et posé, on s’ennuie un peu. Dans un esprit légèrement heavy, "Tell Me Why" se montre à la hauteur, les mélodies de chant sont bien choisies avec une musique dynamique. Pour finir cet album, le titre "The Whole World Is Watching" avec en guest Dave Pirner (Soul Asylum). C’est un morceau léger et assez calme.

"Hydra" est finalement un opus avec des titres variés et agréables. Certes ils ne sont pas exceptionnels mais c’est un album bien ficelé.


Nymphadora
Février 2014
Note : 14/20




"The Unforgiving"
Note : 13/20

Chroniquer le nouvel album de Within Temptation peut paraître extrêmement facile pour une fan du groupe qui connaît tous les albums sur le bout des doigts, mais au contraire ce n’est pas si simple qu’il n’y paraît. Je vais essayer de rester le plus neutre possible et faire preuve d’objectivité.

Within Temptation et moi c’est une longue histoire qui dure déjà depuis plusieurs années. Découvert avec l’album "The Silent Force" qui, à l’époque, m’avait complètement envoûtée, je me suis intéressée à leur deuxième album "Mother Earth", qui pour la plupart des métalleux qui se respectent reste le meilleur album du groupe jusqu’à présent. Et effectivement cet album est vraiment très bon, et a permis au groupe de se faire connaître sur une grande échelle. Leur quatrième album en revanche, lors de sa sortie en 2007 m’avait laissée de marbre à la première écoute, je le trouvais différent des précédents et plus assez metal, puis écoute après écoute je l’ai adoré, je me suis habituée aux mélodies rock qui ont pris le dessus sur les accords metal. Les années qui se sont écoulées entre chaque album ont donné jour à de nombreuses compilations et albums live du groupe. Compilations où l’on retrouve des chansons inédites et des versions live ou instrumentales de leurs anciens titres. Les albums live quant à eux sont assez exceptionnels, en 2008 le groupe relève un défi monstrueux en réunissant 10.000 personnes pour un live magnifique avec un orchestre symphonique : le "Black Symphony".

Quoi qu’on en dise le groupe a du succès et ce live devait être un concert énorme et incroyable. Un an après, un nouvel album live fait son apparition : "An Acoustic Night At The Theatre". Un album vraiment pas indispensable qui ne fait que rabâcher des titres déjà écoutés, réécoutés et ré-réécoutés. 2011 arrive et le groupe nous promet un album retour aux sources mais avec de la nouveauté… Alors la nouveauté, pas de problème je l’ai trouvée, mais le retour aux sources c’est plus difficile ! Je m’attendais à ce que ce nouvel album fasse renaître "Mother Earth" tel un phœnix qui renaît de ses cendres ou encore dans mon enthousiasme avoir un album qui rappelle le tout, tout premier du groupe : "Enter". Super opus très particulier mais vraiment bien fait. Bah fausse joie, encore un album qui ne ressemble à aucun autre. Grande déception à la première écoute, mais comme l’album précédent, j’ai dû attendre de l’avoir écouté plusieurs fois pour l’apprécier. Je ne le cache pas j’apprécie ce nouvel album et je crois que quoi que le groupe fasse j’apprécierai toujours. Même si pour être sincère je suis déçue parce que le groupe a chaque nouvel album perd un peu plus cette étincelle qui les avait fait briller au début de leur carrière. Mais puisque je mets parfois du temps avant d’apprécier vraiment leur musique, il n’est pas impossible que je rediscute mes propos un jour.

Je reviens à mes moutons et parle plus précisément de l’album : "The Unforgiving". Le groupe, pour le réaliser, se base sur une BD créée par Steven O’Connell à leur demande. Elle raconte l’histoire de personnes ayant effectué de mauvais choix dans leur vie. Une vielle femme aux pouvoirs extraordinaires, leur offre une seconde chance et leur permet de se racheter en traquant des "méchants". Ce qui explique l’atwork de l’opus. Les concepts albums sont visiblement à la mode en cette nouvelle décennie de l’an 2000, mais ce n’est pas au goût de tout le monde. Ce qui est assez paradoxal dans cet album c’est que malgré toutes les différences qui opposent les opus au fur et à mesure des années, ça reste du Within Temptation pur et dur, reconnaissable entre mille. Mais ce nouvel album est quand même la continuité du précédent et je dirai même qu’il est encore moins bien. Et pourtant "The Heart Of Everything" avait déjà déçu. L’album commence par une petite intro de quelques secondes, ce qui n’est pas nouveau pour le groupe, au moins ils continuent de respecter cette habitude. Le deuxième titre : "Shot In The Dark" est pas mal foutu. J’ai toujours aimé leur musique justement pour ce genre de titre. Un refrain dynamique et entraînant. Une musique assez simple qui se retient facilement. Ce morceau répond à mes attentes et affirme mon goût pour ce groupe.

Le dernier titre de l’album "Stairway To The Skies" s’en approche beaucoup. Ces deux morceaux me font penser au titre : "The Cross" de l’album précédent. Ce sont sans doute mes préférés de l’opus. "In The Middle Of The Nigtht", "Iron" et "Murder" sont les titres les plus "metal" et encore c’est un grand mot, mais ils sont plus "brutal" et moins "pop-rock". Ça sent aussi le plagiat dans l’air ou du moins la grosse, grosse inspiration : écoutez la reprise de "Wicked Game" faite par HIM et écoutez "Faster" de WT, vous m’en direz des nouvelles… "Where Is The Edge" est le premier single que le groupe nous a fait découvrir quelques semaines avant la sortie de l’album. Il m’avait plu tout de suite et pourtant il n’a rien de particulier. Rien de gothique, rien de metal, un peu pop sur les bords mais la musicalité et le dynamisme des refrains restent efficaces. Je ne peux pas parler de Within sans parler des ballades qui ont toujours été très présentes dans les albums, peu importe lequel. "Fire And Ice" et "Lost". Evidement je les adore, mais j’aime aussi le groupe pour ces ballades, même si, il faut l’avouer, elles sont un peu trop mielleuses. Encore une fois elles n’ont rien de particulier mais les arrangements ne sont pas trop mal et la musique est symphonique.

En ce qui concerne la voix de Sharon, il n’y a rien à dire, elle reste vraiment bien, avec un timbre de voix particulier. Je dirai même qu’elle est plus juste. En revanche elle est moins variée, dans les albums précédents la chanteuse aimait prendre une voix plus rock qui pouvait presque nous faire penser à une deuxième voix. Dans le nouvel album n’y comptez pas. Oubliez aussi les cris très aigus dont elle est capable, ils sont presque introuvables. Les musiciens, quant à eux, restent fidèles à eux-mêmes. On sait que le groupe a fait appel à plusieurs reprises à un orchestre qu’ils aiment vraiment beaucoup. Alors qu’ils voulaient le pondérer sur "The Heart Of Everything", ils en font l’impasse sur "The Unforgiving". D’un autre côté, rester sur des instruments plus traditionnels, y compris le clavier pour le symphonique, ne fait pas de mal, bien au contraire. Trois titres bonus apparaissent, ils ne sont pas mieux et pas moins bien que le reste de l’album, je dirai même que le morceau "Empty Eyes" est imbuvable, je n’arrive pas à l’écouter. En revanche "The Last Dance" est très différent des autres. Il peut faire penser aux titres : "Toward The End" et "Sound Of Freedom". Ce dernier était un ovni dans la musique du groupe.

Within à leur jeune époque s’était lancé sur des sons dynamiques et avait visé le metal symphonique. Parfois des mélodies gothiques se faisaient entendre, ce qui donnait un véritable univers à l’album et une belle marque de fabrique au groupe. Peu à peu ils se sont tournés vers des sons plus rock voire légèrement pop mais ils gardaient toujours cette dimension symphonique. A présent le groupe est devenu pop-rock. "The Heart Of Everything" descendait déjà la pente du metal, mais il reste quand même à mon avis un très bon album, je l’ai beaucoup apprécié, le groupe jouait toujours sur le symphonique et ont fait des titres assez exceptionnels comme le titre éponyme "The Heart Of Everything" et le magnifique "The Truth Beneath The Rose". "The Unforgiving" est à mi-chemin entre le rock et le pop, les sons métalliques sont quasi inexistants. Et il est évident que ce n’est pas l’album qui me laissera le meilleur souvenir. D’abord parce que je n’aime pas tout, je fais volontiers l’impasse sur certains titres, et puis aussi parce que le groupe ne tient pas ses engagements : ils nous promettent de la nouveauté et un retour aux sources, ce qui, faut le dire, laissait songeur, mais ne nous proposent finalement qu’un réchauffé de l’album précédent. Certains titres ont la magie des morceaux les plus réussis des anciens albums mais ils ne les égalent pas. Et c’est dommage ! Dans cet opus, je ne retrouve pas l’envoûtement et la fantaisie de "Mother Earth" et de  "Caged", la folie et le dynamisme de "Stand My Ground" ou encore "Forsaken" (pour ne pas en citer d’autres), et la puissance de "The Howling" ou la magnificence de "The Truth Beneath The Rose". Within Temptation serait presque impardonnable.


Liz
Juillet 2011


Conclusion
L'interview : Sharon den Adel

Le site officiel : www.within-temptation.com