"The Lethean"
Note : 19/20
Xaon revient nous faire vibrer avec son troisième album. Créé en 2014 en Suisse, le groupe
mené par Rob Carson (chant, Bloodstorm) a récemment subi un remaniement de line-up.
C’est accompagné de Julien Racine (batterie, Broken Mirrors, ex-Backdawn), Laure
Begue (basse), Eerik Maurage (guitare, Brutal Sphincter, InHuman) et Klin HC (guitare)
que le groupe annonce la sortie de "The Lethean".
L’album débute sur "The Lethean", une introduction assez douce qui devient peu à peu épique
avant de nous projeter sur "The Hunt" et ses riffs martiaux. Les hurlements ne tardent pas à
revenir dans la course, accompagnés par des mélodies mélancoliques rehaussées par des
orchestrations majestueuses, puis par une voix claire expressive et intense, puis "A Golden
Silence" nous dévoile des sonorités plus pesantes. Si les riffs sont extrêmement solides, les
parties vocales ne sont absolument en reste, proposant une diversité énergique et
communicative couplées à des influences gothiques, avant de nous dévoiler des sonorités
massives sur "If I Had Wings", un titre que le groupe nous avait déjà dévoilé pour promouvoir
la sortie de l’album. J’avais immédiatement accroché à ce morceau incroyable, et entendre à
nouveau ces orchestrations dantesques me fait le même effet, avant qu’"And Yet I Smile" ne
prenne la suite dans la violence la plus pure.
Si certaines parties nuancent la noirceur, on
retrouve également une certaine complexité et des moments très bruts, jusqu’au final
théâtral qui nous mène à "In Pyrrhic Seas" et sa violence ravageuse. Tout dans ce titre
appelle à la rage et au headbang, même lorsque les éléments les plus aériens se font sentir,
puis "Wanton" nous présentera des racines très brutes alimentées par la noirceur et un death
metal saccadé. Le final sera marqué par un break apaisant et des mélodies entêtantes, puis
"Wayward Sun" revient nous dévoiler des éléments très guerriers et imposants pour accentuer
la puissance ravageuse du titre. Même le chant clair se montre très directif dans ce mélange
efficace, qui sait laisser place à des éléments plus doux avant de laisser "A Kiss Of Winter"
nous envoûter. Le titre offre une place très importante aux orchestrations, ce qui rend le
morceau assez majestueux, proposant même un break oriental, puis "Telos" referme l’album
avec des sonorités douces et acoustiques qui collent parfaitement à cette ambiance
dramatique servies par une voix expressive et une instrumentale envoûteuse.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, Xaon se présente comme la relève du death
symphonique. Avec leurs précédents albums, ils nous avaient offert des titres surpuissants,
et "The Lethean" a encore relevé le niveau. Leur progression est inarrêtable.
"Solipsis"
Note : 18/20
Découvert en live il y a peu, Xaon est un superbe mélange musical qui mêle plusieurs
influences à du death symphonique. Créé en Suisse en 2014 par Vinc (guitare, composition
et samples, ex-Ever Since) et Flo (basse, paroles et concept, Calcined, Ever Since,
Erzebeth Dane), le groupe recrute Rob (chant, Bloodstorm) pour compléter le line-up. Un
premier EP sort en 2016, suivi d’un album l’année suivante, mais le groupe est également
marqué par le départ de Flo. C’est donc sur "Solipsis", le deuxième album de la formation qui
vient de sortir, que nous allons nous concentrer. Mélomanes, préparez-vous !
On attaque fort dès le début avec "Monolith", un titre qui joue énormément sur des samples
ainsi que sur une rythmique rapide et puissante. Hurlements côtoient chant clair,
harmoniques et surtout une ambiance épique pour ce premier morceau qui annonce la
couleur : Xaon possède un univers unique. C’est d’ailleurs de la richesse de cet univers dont
on prend conscience dès "Carillon", qui mêle une rythmique endiablée avec des samples plus
calmes mais non moins prenants. Véritable hymne guerrier, ce titre va très probablement
vous faire hocher la tête si ce n’était pas déjà fait. Une guitare lourde débute "Solipis", le titre
éponyme, et ce qui frappe, c’est l’aspect martial du morceau. La batterie, véritable machine
de guerre, va nous guider tout au long de cette marche.
Le groupe enchaîne avec la douce introduction de "Mobius", mais cette quiétude n’est que de
courte durée. Car en effet, les riffs puissants reviennent, alors que le chant alterne encore
entre des hurlements bestiaux et un chant clair profond. La guitare lead nous promène tout
au long de ce morceau jusqu’à "Eros", un titre plus long et également un peu plus progressif.
Le morceau est également plus calme que les autres, et il est difficile de ne pas se laisser
porter par la musique, qui débouche sur "Cipher". Le chant change clairement sur ce titre
lourd et prenant, qui laisse notre esprit dériver au son des orchestrations sombres.
A nouveau, le blast est de rigueur pour le début de "Beast", une véritable tornade aux
sonorités inquiétantes et épiques, qui couronnent des riffs furieux mais avec ce petit côté
aérien. Toute l’intensité du death symphonique est incarnée par ce break monumental qui
va vous mettre une claque, alors que la courte "River" permet de faire une pause en douceur
de deux minutes avec ce sample. Dernier assaut du combo, "Mask" bénéficie de ce contraste
avec le titre précédent pour vous en mettre plein les yeux, mais surtout les oreilles ! A
nouveau c’est une certaine douceur que l’on ressent sous la fureur et les riffs tranchants.
Véritable petite pépite, "Solipsis" permet à Xaon de s’imposer sur la scène internationale et
autorise le groupe à se classer selon moi parmis les meilleures sorties de ce début d’année.
Totalement inattendu et d’une qualité exceptionnelle, le groupe est également excellent sur
scène. Leur prestation parisienne m’avait ébloui, et j’irai revoir le groupe avec grand plaisir
lors de leur prochain passage !
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