Arrêtez tout ! Le pays du Soleil Levant a (encore) accouché d’un groupe atypique, et celui-ci
se nomme… Yuzukingdom . Pas très féroce, me direz-vous, pourtant lorsque Yuzuki
(chant) se joint à Saika (chant), Ryu, G.S.R. (guitares), Yakky (basse) et Yasu (batterie),
tous membres de Blood Stain Child, le mélange est dépotant ! Créé en 2018, le groupe
sort déjà un album, "Genesis", qui mêle metal japonais, metalcore et death mélodique. Vous
êtes prêts ? Pas la peine de mentir, je sais que non.
L’introduction de cet album s’appelle "Gates Of The Kingdom". Dès les premières secondes,
le groupe nous envoie toutes ses influences, c’est à dire rythmique puissante, riffs
tranchants et samples electro / atmosphériques. Pour un premier album, les moyens ont été
mis puisque le mix est excellent, et laisse de la place à chaque instrument malgré les
samples omniprésents. La guitare lead nous emmène sur "Trauma", la première composition.
Les deux voix se marient à merveille, et si le scream peut dérouter un peu, les amateurs de
metal japonais ne seront pas dépaysés, mais pourraient reprocher un aspect trop proche de
Blood Stain Child. Mais c’est également ce qui plaît, et la composition est très riche, tout
comme "Eyes Shut Tightly", la suivante. Les Japonais n’hésitent pas à aller de plus en plus
vite pour déballer leurs riffs bourrés aux harmoniques avant de partir sur un refrain en chant
clair entrecoupé de cris bestiaux.
"National Anthem", qui nous avait déjà été présenté sous forme de clip, est de loin le morceau
le plus joyeux et dansant de l’album. Les influences visual kei du groupe ressortent entre un
break inquiétant et presque macabre, alors que le groupe s’autorise un long solo suivi par un
lead inspirant alors que le titre termine. On reprend avec "Bleeding", une composition
beaucoup plus douce qui débute par une guitare acoustique. Même lorsque les hurlements
de la chanteuse entreront en jeu, on sent que le groupe s’axe sur une douce mélodie, ce qui
se reflètera également dans le solo. Les influences electro resurgissent sur un "Roskill
Lavender" très martial et pourtant très entraînant grâce à deux guitares inspirées, alors que
"Plastic Smile" est plus axé sur la diversité des voix et une rythmique accessible et dansante,
dans la plus pure tradition du metal japonais.
On repart dans la vitesse avec "Wide Eyes Dreamer", mais sans oublier le côté mélodique ni
les parties plus lourdes, alors qu’"Empty Hours" s’annonce comme une ballade. Il y a certes le
son saturé et les samples un peu electro, mais aussi et surtout le côté reposant et édulcoré.
La batterie régulière contribue également à cet aspect apaisant, mais "Evil Game" réveillera
ce côté malsain que le groupe est capable d’introduire dans ses riffs. Mais ce qui est
dérangeant, c’est que cette part sombre est également présente alors que la rythmique se
veut “mignonne” lors du refrain. Le dernier titre, "We Will Fight To Live", est encore un peu
plus axé sur un visual kei dopé au death mélodique, ce qui sied parfaitement au groupe.
Si vous cherchez un groupe qui révolutionne le death mélodique ou le visual kei, vous avez
tout faux. Par contre, si vous souhaitez écouter un groupe qui prend le meilleur des deux et
qui en sort un mélange très bien fait, alors Yuzukingdom est définitivement un excellent
choix ! L’accent anglais du combo japonais peut être surprenant, mais j’ai fini par m’y
habituer, alors ne vous en faites pas et headbanguez avec moi !
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