La review

CONVERGE + KYLESA + GAZA + KVELERTAK
Le Trabendo - Paris
26/07/2010


Review rédigée par Bones


Une bonne soirée "rouleau compresseur " en perspective au vu de cette affiche trés hardcore screamo chaotique, bookée par les orgas de Pousse Elvis et de Kongfuzi Booking avec un tarif raisonnable (pour une bonne salle) par les temps qui courent pour un concert de la sorte.

Ce sera la nouvelle sensation Norvégienne KVELERTAK (qui signifie "strangulation" en Norvégien) qui aura le privilège d'ouvrir ce soir au Trabendo ainsi que sur cette tournée en Europe d'ailleurs, le groupe est defini comme un groupe de rock hardcore (stoner parfois) teinté de black metal formé en 2007 et comportant 6 membres ce qui peut donner une grosse energie sur scène car officient trois guitaristes au sein de la formation, qui en passant, a beneficié d'un soutien de poids pour ce premier veritable album (enregistré par Kurt Ballou himself, d'où sûrement le support tour de CONVERGE et du sublimé par le visuel de John Dyer Baizley de Baroness) plus quelques guests musiciens plutôt intéressants sur leur skeud. Le groupe mélange ses influences Scandinaves au punk screamo hardcore Americain avec un chant exclusivement Norvegien vraiment pas mal, énergique et mélodique à la fois, de trés bons riffs émanent par moments même si le son n'est pas au rendez -vous pour pouvoir juger honnêtement de leurs qualités et de l'efficacité du groupe, c'est pourquoi je me suis penché sur leur disque qui fait un peu parler de lui en ce moment : la musique des Norvégiens bien que super facile d’accès se veut originale. Les cinquante minutes de l'album passent bien et le mélange des genres et les compositions sont efficaces. Au final leur musique devient presque une évidence, le black metal, le punk et le stoner / screamo peuvent s'associer. KVELERTAK suit la route via un chemin ouvert par Mastodon, Baroness et autres ces derniers temps, et s'en sort avec classe.

S'en suivra les premiers Americains "qui ne sont pas venus pour rigoler" de la soirée, le groupe GAZA venant de Salt Lake City qui dissèque un post hardcore / grind plutôt intense et sombre mené par un trio musical trés bon et maîtrisant la hargne et la tension tout au long des 45 minutes de set, un bon point pour le gratteux Mike Mason qui a un bon sens du riff. Le groupe manipule un savant mélange de sludge et de grind core alimenté par un désir de rage vengeresse et de haine maîtrisé que distille le chanteur filiforme, un set bien sombre et sirupeux avec un son déja plus audible et cohérent que les Norvégiens mais peut-être dû au fait qu il n'y ait qu' une guitare, cela est toujours plus aisé à régler. Bon set en tout des ricains qui ont reussi à chauffer l'assemblée Parisienne qui n'est pas réputée pour être une des plus dociles...

La sensation KYLESA fait alors son apparition mené par "La" de plus en plus féminine Laura et toujours affublé de ses deux batteurs que l'on a nommé "Jiiisus C" et "Bjon Bork" ce soir (dû à leurs similitudes physiques et look avec ces personnalités connus de tous). Le groupe propose un son plus pépère et plus souple que ces prédecesseurs, les compositions sont simples mais efficaces mais finalement pas de grande surprises ni grande jouerie au niveau guitaristique, meme si Laura et Philip exécutent leurs parties aisément, il en sera de même pour leur chant qui est assez lineaire et peu juste, voire " moche" par moments, mais heureusement la section rythmique apporte beaucoup et le bassiste Corey est le seul à vraiment bouger et à se donner sur le devant de scène pendant que le double jeu de batterie développe une dimension plus puissante / tribale et fournie même si cela parfois complique la précision et la netteté de quelques parties car être précis à deux pendant près d'une heure n'est pas chose aisée. Bref un KYLESA en demi teinte avec quelques belles parties et ambiances qui prennent toute leurs dimensions sur scène mais on aura senti le groupe sur une certaine retenue tout de même.

Les temps de battement sont assez court pour une soirée à quatre groupes, ça sent le staff technique rodé et le matos commun (ou quasi commun) ce qui fait que l'attention n'a pas le temps de retomber. A peine le temps de commander au bar que les Bostoniens occupent déjà la scène et Jacob commence à sautiller avant même les premières notes du groupe. Ca annonce un CONVERGE bien énergique déjà et on ne va pas être décu, une batterie rouleau compresseur, énergique et variée à souhait !! Ah !!! Ce batteur qu'est Ben Koller malgré un look "kitchisisme " (ancien de Cave In en passant ) nous aura vraiment enthousiasmés par son jeu et son energie positive ce soir au Trabendo. Le quatuor se chauffe, s'étire en deux deux comme pour un échauffement d'un match de boxe et lâche sans prévenir le titre "Concubine" qui assène une grosse droite à l'assistance. Les hostilités sont enclenchées, empreintes de lourdeur, puissance et efficacité.



Le set défile et CONVERGE ne rate pas ces titres phare (qui au bout de plus de 15 piges commencent à se compter en nombre) emmené par la montagne Kurt Ballou et ses riffs ultra précis efficaces et chaotiques. Le show est rodé, ultra carré, sans faux pas, bref à la ricaine et mené par un Jacob plus énergique encore qu'un gamin hyperactif, à sautiller et danser de gauche à droite sans retenue... but "this is hardcore". Nate au poste de bassiste apporte une dimension puissante avec son son monstrueux proche d'un mix guitare et basse et seconde plus qu'honorablement Jacob en seconde voix car le seul manque serait de ce côté-là.



Musicalement il s'agit d'un groupe "énorme" qui à chaque prestation assassine le public de par son énergie et ses compositions originales, mais le chant au fil du temps est de plus en plus simpliste, la voix de Mr Bannon est de plus en plus fumée et les placements vocaux trop souvent similaires, du coup Nate et Kurt font quelques interventions vocales qui égayent quelque peu les compositions et apportent un peu de diversité mais le bougre de Bannon bouge tellement que l'on ne peut pas trop lui en vouloir d'avoir un chant approximatif !!! Il en restera surtout encore un grand concert des Bostoniens en ce 26 Juillet, toujours aussi surpuissant / équilibré et envoûtant...