La review

AIRBOURNE + PALACE OF THE KING + LEOGUN
L'Aeronef - Lille (59)
12/12/16


Review rédigée par Rm.RCZ


En Décembre dernier, à l’occasion de son Breakin’ Outta Hell Tour, la bande australienne d’AIRBOURNE menée inlassablement par le torse nu de Joel O’Keeffe (et accessoirement ses cordes vocales), posait ses amplis et ses grattes dans l’Hexagone pour quelques dates françaises. L’air sentait le hard à plein nez, un drapeau australien quelque peu déchiré flottait à l’horizon mais surtout les décibels commençaient à se réchauffer ! C’est dans ce climat que, six ans après leur dernier passage dans la capitale des Flandres, l’Aéronef lillois accueillait de nouveau les quatre kangourous virevoltants d’AIRBOURNE. Nouvelle qui avait en elle-même de quoi raviver plus d’un excellent souvenir ! Ajoutons à cela la perspective de l’union d’une foule dans un mélange moite et humide d’odeurs exaltées de bières et de coups d’épaule, et se présageait alors calmement les contours d’une date bien animée dans le ciel lillois. En somme, la promesse d’une soirée placée directement sous le signe du hard australien et des abus de nectars houblonnés…



Et la lourde tâche d’ouvrir et de dégainer les premiers riffs et décibels à bord de l’Aéronef revenait au trio londonien de LEOGUN accompagné de son mélange de "blues, de soul et de whole lotta rock’n’roll". Une fois cette description, pour le moins alléchante, en tête et face à la montée en scène des trois british, force est de constater que LEOGUN fait bien évidemment et avant tout dans le rock (fort). Entamant son set par "Disconnected", le trio se lance d’emblée dans une prestation énergique pour défendre sa jeune discographie (comptant deux EPs et un album). Alors rien n’est plus normal qu’une petite dose de promo en plein milieu du set, promo qui permettra d’ailleurs à un heureux de récupérer l’EP "Majick Potion" gaiement balancé dans la foule lilloise. Quoi qu’il en soit, sous l’impulsion de son frontman, Tommy Smith, s’agitant comme un possédé (sa caboche chevelue devant d’ailleurs parfois en payer les frais), LEOGUN se fait suer pour lancer un hard blues vif et piquant au son de titres comme "Beauty Queen", "Demon Inside" ou "Majick Potion". Alors pour une première à Lille, LEOGUN se défend, conquérant difficilement le public lillois mais le conquérant tout de même ! Et l’illustration la plus probe de cette prestation, restera sans aucun doute son dernier titre, "End Of The World", qui mettra à peu près tout le monde d’accord. En plus, le moins que l’on puisse dire et que les trois gusses ont l’air visiblement heureux de jouer dans une salle à balcon, mais surtout en première partie d’AIRBOURNE !

Setlist : 1. "Disconnected", 2. "Demon Inside", 3. "Majick Potion", 4. "Beauty Queen", 5. "Everyday", 6."End Of The World".



En patientant pour apercevoir les Australiens les plus attendus de la soirée, et comme un groupe australien peut évidemment en cacher un autre, tournons nous vers d’autres Australiens. D’ailleurs, ce n’est pas n’importe quel groupe venu du pays des kangourous qui cachera (pour le moment) l’autre groupe australien et surtout tête d’affiche de la soirée, puisque PALACE OF THE KING ouvre pour AIRBOURNE. Mais surtout PALACE OF THE KING est vendu par AIRBOURNE comme "a Palace of riffs, soul and rock’n roll". Alors voyons ou plutôt entendons ça de plus près… Tout de suite le style et le genre différent amplement de leur prédécesseur sur les planches, PALACE OF THE KING s’annonçant par là moins énervé, plus typé 80’s voire 70’s, mais avec des musiciens toujours aussi investis et ressentant leur musique. L’accueil et les sensations dégagées par la formation se font plus mitigées et moins chaudes, le groupe est loin de satisfaire l’unanimité du public présent, mais le groupe ne démérite pas tant par sa ténacité que par la transe que lui procure sa musique (notamment Sean Johnston au clavier !). Quoi qu’il en soit, PALACE OF THE KING conduit son set à travers l’essentiel de ses deux albums (et de ses quelques EPs), servant aussi bien les premiers riffs de son "White Bird / Burn The Sky" ("Take Your Medicine", "No Chance In Hell", "Another Thing Coming") que les nouveautés issues de "Valles Marineris" ("Let The Blood Run Free", "Empire Of The Sun", "We Are The Vampires"). Les six de Melbourne clôturant ainsi leur set par "Free", qui, loin de laisser Lille libre, la fera retomber dans l’emprisonnement de sa dévorante impatience assoiffée de riffs Airbourniens…

Setlist : 1."Let The Blood Run Free", 2."No Chance In Hell", 3."Empire Of The Sun", 4."Another Thing Coming", 5."We Are The Vampires", 6."Take Your Medicine", 7."Free".



Le public étant clairement venu pour AIRBOURNE, il est grand temps de rentrer dans les décibels du sujet principal et bordel, que ce fut monstrueux ! Ce qui est logique quand un show s’ouvre sur la bande son de Terminator 2 et se ferme sur un public terminé à la pluie de bières… Tout compte fait, même si l’heure et demie qui suivit le retentissement de l’hymne du T-800 ne vit pas l’arrivée d’un Schwarzy entièrement nu, en revanche elle a bel et bien vu celle d’un Joel O’Keeffe au torse-poils ! Et tout cela annonçait déjà une prestation bien gonflée entamée par l’éternel "Ready To Rock" et à laquelle l’Aéronef lillois répondra par une débauche d’énergie assez secouée. La suite se tailla dans l’électricité d’une setlist revisitant les classiques du groupe ("Too Much, Too Young, Too Fast""Chewin’ The Fat", "Live It Up", "No Way But The Hard Way") tout en dégainant les petits derniers du nouvel album "Breakin’ Outta Hell" ("Rivalry", "Breakin’ Outta Hell", "Down On You"). Qui dit setlist électrisé dit AIRBOURNE agité, et qui dit AIRBOURNE agité dit Joel surexcité ! Ce soir, ce fut un Joel O’Keeffe de grand soir, un Joel O’Keeffe surexcité à s’amuser en usant de sirène, de projecteurs ou encore, et un peu plus normalement, de riffs à en sautiller un peu partout… En plus, c’est bien connu, un australien chevelu et sautillant balance des bières dans le public (en les ayant bu à moitié, bien sûr !), alors c’est normalement que le concert se clôturera donc magistralement sous une pluie de houblon qui finira dans une inondation de malt (au sens propre !), et ça les miss météo ne l’avaient pas prévu… Si bien qu’à la fin du set d’1h30, il est difficile de trouver un endroit qui ne soit pas moite, trempé ou collant, et qu’il est complètement impossible de trouver quelqu’un n’ayant pas sué, adoré et plus largement passé une bonne soirée ! Pas besoin de tellement plus de détails, pour sa dernière date de 2016, AIRBOURNE livre comme à son habitude un show ficelé de la première note de "Ready To Rock" à la dernière vibration post "Runnin’ Wild". Une prestation maîtrisée et menée à la baguette (de batterie) dans un pur style (hard) rock’n’roll pour allumer une sacrée soirée. Alors promis Joel, on se retrouvera en 2017 toi, ton frère et ta joyeuse bande de lurons allumés…

Setlist : 1."Ready To Rock", 2."Too Much, Too Young, Too Fast", 3."Chewin’ The Fat", 4."Rivalry", 5."Girls In Black", 6."It’s All For Rock’n’Roll", 7."Down On You", 8."Breakin’ Outta Hell", 9."No Way But The Hard Way", 10."Stand Up For Rock’n’Roll", 11."Live It Up", 12."Runnin’ Wild".

Quoi qu’il en soit, un grand merci à l’Aéronef et à A Gauche de la Lune pour ce plateau musical. De même, d’énormes remerciements à Marc-Antoine BEURET pour ses clichés (pour ne rater aucune de ses photos : www.facebook.com/marcantoinepandaphotography) et surtout merci à AIRBOURNE, PALACE OF THE KING et LEOGUN pour s’être donnés corps et âmes au (hard) rock’n’roll !