La review

AMORPHIS + TEXTURES + POEM
Kulturfabrik - Esch-sur-Alzette (Luxembourg)
27/03/16


Review rédigée par Flo


En ce début de printemps, de nombreux concerts sont programmés dans le Grand-Est et certains choix ne sont pas faciles à faire. Il était néanmoins difficile de passer à coté de cette belle affiche que proposait la Kulturfabrik en ce dimanche de Pâques. AMORPHIS revient à Esch-sur-Alzette après son passage à la Rockhal en ouverture de Nightwish et Arch Enemy. Les finlandais ont une première partie de choix avec les néerlandais de TEXTURES que j'adore depuis maintenant plus de 10 ans et leurs formidables deux premiers albums. Enfin, les Grecs de POEM ont la lourde tâche d'ouvrir cette affiche variée et plutôt inédite ! A noter qu'au début de la tournée c'est Omnium Gatherum qui était à la place de TEXTURES pour le main support de cette tournée. Évidemment une affiche Amorphis + Textures + OG aurait été absolument parfait mais je ne vais pas faire la fine bouche. Un grand merci à la Kulturfabrik, qui programme régulièrement des affiches de qualité !



J'arrive au début du set de POEM, donc à la bourre (ah les repas de famille beaucoup TROP chargés...). N'ayant pas des masses accroché aux quelques morceaux que j'ai écouté du groupe, je n'attendais pas grand-chose de leur prestation. Ce fut pourtant une agréable surprise, notamment au niveau vocal où je n'avais pas été convaincu sur disque. Leur musique peut se résumer à un metal atmosphérique / progressif assez influencé par Tool, quelques passages m'ont également rappelé les excellents Dredg. Cependant si la plupart de ces moments calmes sont plaisants, je trouve qu'ils sont parfois trop longs et davantage de riffs plus pêchus gagneraient à relever la musique du quartet grec. C'est néanmoins une belle performance qu'effectue le groupe, surtout pour une première tournée européenne et ils quittent la scène sur des applaudissements mérités. Je ne manquerai pas de redonner au groupe sa chance pour ses albums, en espérant que cette tournée débouchera sur d'autres opportunités pour sa carrière !



Place ensuite à TEXTURES, visiblement attendu par pas mal de monde ce soir. En parlant d'affluence, la Kulturfabrik est remarquablement remplie ce soir, le lundi férié du lendemain y a peut-être contribué mais ça fait très plaisir de voir autant de monde pour une affiche de qualité. Bizarrement, la tension est palpable sur scène quand les Néerlandais s'installent, les visages sont tendus et l'explication va vite arriver. Daniel De Jongh arrive sur scène pour annoncer la mauvaise nouvelle : il est malade depuis peu et son état ne lui permettra pas de chanter ce soir. Afin de ne pas décevoir le public, le groupe va tout de même jouer quelques morceaux en instrumental mais pas l'intégralité du set prévu. Certes, la déception est là mais ce sont des circonstances qui arrivent dans le quotidien d'un groupe régulièrement en tournée.
C'est donc un concert plutôt unique auquel tout le monde a assisté, TEXTURES jouera finalement 4 morceaux (en réalité 5, si on compte le morceau "Drive") à savoir "Regenesis", "Shaping A Single Grain Of Sand", "Singularity" et "Lament Of An Icarus". Forcément, ce set fut impeccable musicalement parlant et le groupe a plutôt bien compensé le manque scénique créé par l'absence de leur frontman. Malgré la situation, les musiciens sont souriants et motivés, notamment le bassiste Remko, totalement survolté ! N'ayant pas vu le groupe depuis presque 4 ans et un superbe concert en tête d'affiche à Strasbourg, je me réjouis de pouvoir de nouveau entendre d'anciens morceaux et le nouveau titre issu de "Phenotype" passe très bien l’épreuve du live ! Un nouvel album qui commence à beaucoup me plaire au fur et à mesure des écoutes, même si celui-ci ne devrait pas égaler le quasi-parfait "Drawing Circles", sorti il y a déjà 10 ans. En parlant de cet album, certaines personnes dans le public chantent les paroles de "Regenesis", cela a dû rebooster le groupe en début de concert car ça ne devait pas être évident pour les Néerlandais d'assurer dans ces conditions inhabituelles.
Si une majeure partie du public a dû forcément être déçue par ce concert, TEXTURES sort de scène avec une belle ovation. Les bataves ont tenu leur rang et ce court set instrumental était une bien meilleure décision qu'une annulation ! Le groupe invita son frontman Daniel pour saluer collectivement le public, qui l’applaudira vivement même si tout le monde se doute bien que ca n'effacera pas sa tristesse de ne pas avoir joué ce soir. A noter un son d'une excellente qualité et cette qualité sera constante pour la suite de la soirée ! Espérons que TEXTURES sera reprogrammé dans cette salle bientôt et si possible, en tête d'affiche !



Place maintenant au groupe qui a déplacé la majorité du public, les Scandinaves d'AMORPHIS ! 12 albums au compteur et une renommée internationale, c'est donc un poids lourd du metal européen qui joue son premier concert en tête d'affiche au Luxembourg ce soir-là. Les lumières s’éteignent et le public est déjà très en voix pour accueillir les Finlandais. Logiquement, l'intro du morceau d'ouverture "Under The Red Cloud" retentit et le groupe arrive sur scène avec Tomi Joutsen qui a rapidement montré sa bonne forme vocale !
AMORPHIS met fort logiquement son dernier album à l'honneur en enchaînant avec "Sacrifice" et l'excellente "Bad Blood" avant de revenir sur ses précédents albums avec "The Wanderer" et "Sky Is Mine". "On Rich And Poor" est ensuite jouée pour mon plus grand plaisir car "Elegy" (1996) est de très loin mon album préféré du groupe. Comme on est en 2016, j'espérais que pas mal de titres de ce disque seraient joués pour son vingtième anniversaire mais ce ne sera malheureusement pas le cas... Tomi est heureux d'annoncer le morceau "Drowned Maid" issu du classique "Tales From The Thousand Lakes", un bon morceau mais qui dénote clairement du reste du set, preuve qu'AMORPHIS a définitivement évolué vers un style et un son différents. "Dark Path" et l'excellente "The Four Wise Ones" s’enchaînent et démontrent que ce dernier album s'avère vraiment aussi bon sur scène que sur disque. Petite déception ensuite sur le morceau "Silent Waters" qui est à mon sens trop mou, j'aurais largement préféré entendre un titre comme "Narrow Path" ou alors quelque chose de la période 1999-2003 (totalement oubliée ce soir). Cependant, cette petite baisse de régime va vite être compensée par le trio magique "My Kantele", "Hopeless Days", "House Of Sleep". Non seulement je suis ravi d'entendre un deuxième titre d'"Elegy" mais les deux autres morceaux sont de véritables tubes (Tomi précise qu'"House Of Sleep" est très populaire en Finlande) et sont repris par une bonne partie du public ! Le groupe quitta la scène pour revenir quelques minutes plus tard avec la phénoménale "Death Of A King" qui sera le sixième et dernier titre d'"Under A Red Cloud" joué ce soir. AMORPHIS termine son set par deux autres classiques récents à savoir "Silver Bride" et "The Smoke".
Il est désormais clair qu'AMORPHIS s'appuie maintenant sur ses albums récents et non ses albums "cultes" (notamment "Tales..."). Il est compréhensible que les fans de la première heure soient déçus et les non-initiés au groupe peuvent penser que beaucoup de morceaux se ressemblent lors des concerts (impression que j'avais eue en voyant le groupe dans le passé). Ceci-dit une fois qu'on connaît ces morceaux il est difficile de ne pas accrocher aux refrains imparables et aux sublimes breaks (l'apport des claviers est souvent remarquable) que produit AMORPHIS.