La review

A PLANE TO THE VOID + BARON SAMEDI + TZIGANS IN ROYCES
La Dynamo - Toulouse (31)
29/04/2014


Review rédigée par Thomas
Photos prises par Mathilde


Après avoir à peine eu le temps de digérer le concert de la veille, nous revoici à la Dynamo pour une soirée organisée par le collectif toulousain Antistatic, "Les Croum-Croum Sessions". Ces sessions consistent à faire découvrir au public les artistes locaux, sur des scènes de Toulouse. Ce soir, pour cette deuxième "Croum-Croum Session", nous étions en compagnie des TZIGANS IN ROYCES, venus de Carcassonne, suivis par les tant attendus BARON SAMEDI puis A PLANE TO THE VOID, deux groupes de Toulouse.



Les TZIGANS IN ROYCES, venus de Carcassonne pour ouvrir cette soirée, jouent un rock énergique aux allures déjantées et psychédéliques. Pour leur premier morceau, ils étaient accompagnés par un trio de danseuses orientales qui faisaient preuve d'un certain talent. Seulement, elles n'avaient pas grand chose à voir ni avec l'ambiance ni avec la musique donc l'assemblée s'est vite demandée pourquoi elles étaient là. Cela a malheureusement bien illustré l'ensemble du live. La musique était intéressante, bonne même, mais les membres manquaient cruellement de cohésion, musicalement et scéniquement. Chaque musicien, pris à part, dégageait quelque chose mais tous ensemble ce n'était pas le cas. On avait l'impression que chaque musicien vivait son concert dans son coin. Un claviériste aux allures délurées qui se démenait comme un beau diable pour fédérer le groupe et le public, un chanteur / guitariste qui se la jouait un peu loveur en mode "voix suave, grave et chaude" lorsqu'il s'adressait au public, une bassiste à la voix bien maîtrisée, au jeu assez carré mais un peu trop en recul et un batteur dont le jeu manquait clairement de pêche, ce qui n'aidait pas à dynamiser le tout... Un groupe à grand potentiel, avec de bons morceaux mais qui devrait un peu plus revoir son jeu de scène de sorte à être plus cohérent.

Setlist : "Geronimo", "La Muerte", "Panch Kalian", "Justice", "Spells", "Prophetess", "Down In The Hold", "Mirage", "Superstition".



Voilà un groupe aux capacités monstrueuses... Se qualifiant eux-mêmes de "metal vaudou", BARON SAMEDI joue un metal teinté de diverses influences : entre rock, jazz, groove, metal "extrême" et chanson française. Victor, leur charismatique chanteur, est très influencé par la chanson et le rock français tel que Noir Désir ou Brel, dans l'écriture de ses textes notamment. Ce soir était tout particulier pour la bande, en effet, ce concert était la "release party" de son premier album, "Avant L'Asphyxie" ! Ce premier opus, marque pour eux une belle étape : deux ans de dur labeur mais aussi de belles expériences.
Après le changement de plateau et le placement d'un mannequin à l'effigie du Dieu Vaudou de la mort, de la renaissance et de la débauche (Baron Samedi), le show commence. L'introduction se fait sur un film où on voit chacun des membres en négatif sur une musique rappelant Dany Elfman et l'univers du cirque (avec un petit côté glauque). Sacha, le batteur, rentre en premier, jouant sur la musique de l'intro. Il est rapidement rejoint par ses compères, dont l'entrée est fracassante ! Les frères Roumier, Théo à la guitare et Félix à la basse, Victor au chant et Léa au saxophone. Ils commencent par le dernier morceau de l'album, "Racines Humaines", et d'entrée de jeu l'ambiance est plantée ! Des musiciens tous plus charismatiques et doués les uns que les autres, jouant énormément avec le public. Celui-ci, qui attendait BARON SAMEDI avec grande impatience, part au quart de tour, tout le monde saute, danse, pogote, crie... Bref, une sorte d'euphorie générale passe dans le public. Sur le second morceau, Théo a rencontré un souci technique. il lui a été impossible de jouer pendant tout le morceau. Mais cela ne l'a pas empêché de rester détendu et maître de la situation et de régler la panne vite fait bien fait. Du côté du groupe, ils ont aussi parfaitement géré cela, Victor nous criant "On a plus de guitare mais on s'en fout on continue !", ce qui permit au souci de ne pas prendre d'ampleur et de ne pas faire retomber l'ambiance. Durant tout le concert le groupe a fait preuve d'une aisance et d'une maîtrise de la scène remarquable et surprenante !
Une fois la bande à nouveau au complet ils nous ont interprété leur unique composition en anglais. Unique, on comprend pourquoi tellement le français leur va bien, ce qui est rare et difficile, surtout pour un groupe de metal. Quand est venu le temps de "Memento Mori", le public -qui connaissait visiblement très bien la chanson- a montré encore plus d'enthousiasme. Il s'agit d'un de leurs premiers morceaux, et quel morceau : tout une ambiance et un chanteur au grand théâtral ! Baron nous avait annoncé que quelques surprises nous attendaient tout au long de ce concert et la première est survenue lors de ce morceau. Il s'agit du talentueux guitariste Donnachadh Mullaghy, très habitué à la scène grâce à l'autre projet dans lequel il joue. S'ensuit une reprise particulièrement bien menée de "Rooster" d'Alice In Chains, toujours avec Donnachadh en seconde guitare. Un joli moment, que ce soit musicalement et scéniquement ! Le morceau suivant est éponyme à l'album. Un morceau de six minutes où bien des styles se mélangent et où chaque musicien en a pour son compte ; Théo rejoint Victor sur des chants gutturaux et Léa lâche de temps à autre le bec de son saxophone pour chanter les chœurs sur le refrain. Et c'est là, à la fin du morceau, que sont arrivées les secondes surprises, sur une reprise de "Bombtrack" de Rage Against The Machine. Sont descendus sur scène le chanteur de Waren Minute et Mr David Castel (Vidda), ingénieur du son de talent au Studio Antistatic, ex-guitariste de Manimal et guitariste de Psykup ! Autant dire que la qualité était au rendez-vous. Le duo de chant était fantastique, Vidda s'amusait à enchaîner rythmiques et solos (on voit qu'il a de la bouteille...). Les deux morceaux qui ont suivi ont continué dans cette lignée...
On remarquera que Félix avait de jolies parties de basse bien techniques, n'étant pas là que pour soutenir la guitare de son frère, mais plus comme un instrument mélodique à part entière lui aussi. Le concert s'est terminé en apothéose par la reprise du célèbre morceau de Noir Désir "L'Homme Pressé". Victor et Théo jouaient plus qu'à n'importe quel autre moment, avec le public, nous faisant même chanter sur toute la fin du morceau... Comme si ça ne suffisait pas, BARON SAMEDI nous a rejoué, en guise de rappel, le morceau où Théo a eu la panne d'ampli, nous avons donc eu le rendu tel qu'il est en réalité, avec les quatre musiciens. C'est sous une ovation (et quelques slams) que BARON SAMEDI a laissé la scène, criant, après bien des remerciements : "Longue vie à la Dynamo !". Quel concert, quelle ambiance, où chaleur humaine et folie étaient au rendez vous ! Un groupe qu'il faut écouter et qui doit sortir de nos salles toulousaines pour jouer un peu partout. Ils méritent le succès et la reconnaissance ! Comme il est dit dans "Memento Mori" : "Je crois qu'il n'y a pas de mots, je crois qu'il n'y a rien à dire"...

Setlist : Intro "Racine Humaine", "Des Mots", "Nothing to Say", "Memento Mori" (ft. Donnachadh Mullaghy), "Rooster" (Alice In Chains. Ft Donnachadh Mullaghy), "Avant l'Asphyxie", "Bombtrack" (Rage Against The Machine. ft David Castel de Manimal et Psykup et le chanteur de Waren Minute), "Sentence Électrique", "Les Yeux Clos", "L'Homme Pressé" (Noir Désir).



Comment ne pas se dire, après un tel concert, qu'il va être difficile pour le groupe suivant d'assurer la fin de soirée ? Tout simplement en écoutant le live de A PLANE TO THE VOID. Il s'agit là d'un groupe de djent-metal, montant à vive allure sur les scènes et dans les esprits de Toulouse. On peut dire que la soirée a été bien pensée, allant du groupe le plus calme au groupe le plus violent. Ça a permis au public de rester chaud et de dépenser ses dernières forces dans le pogo quasi continu de ce concert. Le groupe attaque et remotive d'entrée de jeu un public à bout de souffle ! Leur son est on ne peu plus massif, les deux guitaristes Tristan et Dorian jouent sur des 8 cordes (oui, quand on fait du djent on y va jusqu'au bout !). Quand leur chanteur entre sur scène ça devient vite la guerre dans le public. Le pit part d'un coup, sous les hurlements de sa voix puissante ! Il fait preuve d'un charisme impressionnant lui aussi, menant, en plus de ses parties vocales, le public à la baguette. Côté musique c'est là aussi assez époustouflant ! Des rythmiques à s'en arracher les cheveux : allant du 4/4 avec des décalages jusqu'à des polyrythmies saccadées et des asymétries complètement folles. C'était quarante minutes de pur bonheur et d'intensité ! Des musiciens de talent et qui faisaient preuve d'une maîtrise technique de leurs instruments assez incroyable ! Le tout était accompagné d'une ambiance de folie ! Un concert où les slams et les pogos allaient bon train et où les premiers rangs se cassaient la nuque à grands coups de headbang. Un groupe en vogue sur Toulouse et on sait pourquoi ! Comme les précédents, ils méritent d'aller très loin !

Setlist : "Limous", "Minos", "Malebolge", "Masha", "Cerberus", "Minotaur", "Palegas", "Fures".