La review

APOCALYPTICA + LIVINGSTON
Le Zénith - Paris
31/10/2010


Review rédigée par Phenix


Première partie d’APOCALYPTICA ce soir, LIVINGSTON, grand inconnu de la soirée. Pour les présentations LIVINGSTON est un groupe Londonien composé de 2 musiciens Sud-Africains, un Allemand, un Italien et un Anglais autrement dit un joli patchwork d’horizons musicaux pour un rock mélodique mais tout en puissance.

Dès les premières notes ça sonne et ça sonne bien, avec le morceau "Go", LIVINGSTON fait une entrée très réussie, nous voilà avec un style musical qui fait un peu penser à du Placebo, mais avec une pêche peu commune et une structure musicale très plaisante, attention le son reste rock rien de bien metal là dedans, mais la voix de Beukes Willemse ne peut laisser indifférent sur ce morceau aux guitares entraînantes de Chris Van Niekerk et Jakob Nebel qui ont pris une présence considérable sur la scène du Zénith ce soir, ils sont à l’aise et le public semble d’emblée conquis par LIVINGSTON, rien à redire sur ce morceau si ce n’est la voix de Beukes qui est un peu moins agréable quand il monte dans les aigus.

S’en suit "Disease", morceau où la basse de Phil Magee accompagnée des choeurs effectué par les guitaristes mais aussi par Paolo Serafini à la batterie, nous donne un morceau où le public s’accorde direct au son de LIVINGSTON dans une chanson aux paroles torturées bercées de guitares aux effets radio, somme toute assez original ici. Rien de bien exceptionnel dans le jeu des instrumentistes de LIVINGSTON, tout est basé ici sur l’efficacité de morceaux qui nous font osciller entre des passages assez groovy avec une certaine patate et les passages où les vocalises de Beukes prennent une place prédominante avec un côté assez "lover’s ballad" il faut l’avouer.

L’un des morceaux les plus calmes de leur set ce soir, mais quel morceau ! "Broken" titre évoquant apparemment une histoire d’amour, oui je l’avais dit c’est des lovers ! Petite intro à la guitare acoustique qui nous emmène dans une ballade au son progressif que ce morceau offre ici. Ceci dit, ballade romantique ou pas, ce morceau reste une belle claque pour les amateurs du genre, que ce soit par la qualité du chant comme par la maîtrise d’un titre qui monte à son apogée à chaque seconde bercé de passages posé d’une tristesse à fleur de peau, à écouter pour se pendre.

Petit break pour un medley batterie et percussion orchestrée par Beukes (chant) et Chris (Guitare) qui joue sur un Djembe, et ça rend bien, LIVINGSTON nous montre une fois de plus ce soir que les différents horizons de ces musiciens multi-instrumentistes riment avec efficacité et originalité, qui apparemment sont les grands mots de la recette LIVINGSTON. Dernier morceau méritant le détour, "One Good Reason" débutant avec percussion et djembe. Loin d’être le petit préféré de la soirée mais le public suit quand même le mouvement, bien que sans grande conviction, ça bouge mais reste très calme, il faut dire que ce morceau est assez posé quand même et depuis le début du concert, si ce n’est quelques bras levés, il n’y a pas masse de mouvements dans la fosse qui est hélas un peu trop statique à mon goût. Pourtant "One good Reason" est un morceau assez entraînant mais jouissant de trop de passages mélodiques, après il faut être réaliste LIVINGSTON se définit bien par du rock mélodique. Nous n’en resterons pas moins sur une bonne impression de ceux-ci et certains se hâteront de se procurer leur album.

Premier titre de la soirée pour APOCALYPTICA, "On The Rooftop With Quasimodo", cela surprend quelque peu pour un concert en France à Paris. Toujours est il que comme entrée en matière je ne pense pas qu’APOCALYPTICA pouvait faire mieux, les lumières se lèvent aux premiers coups de caisse claire de Mikko Sirèn, un public qui hurle et la "vraie" soirée commence, Eicca Toppinen au centre de la scène, Paavo Lötjönen à droite qui gère les aigus sur ce morceau et enfin Perttu Kivilaakso, le plus barré du groupe, il faut être franc, à gauche avec sa pléthore d’effets. Le décor de scène est assez simpliste mais tout est basé sur les jeux de lumières sur ce concert. Pas le temps de souffler qu’APOCALYPTICA continue d’envoyer la sauce avec "2010", morceau à la batterie imposante en double pédales et au cello basse qui en mettent plein la vue jusqu’au passage où ces messieurs nous montrent qui en ont dans le ventre mais aussi dans les bras au vu de la vitesse à laquelle ils manipulent leur archets. Paavo ne tient déjà plus en place et se ballade sur scène pour "jouer" avec le public, on en plein les oreilles et plein les mirettes aussi, même si hélas l’aspect bourrin de certains passages déborde un peu trop de basse et donne un léger effets brouillon si l’on ne connaît pas les titres par coeur.

Premier mots de la soirée de la part d’Eicca qui salue le public Parisien avant de lancer "Grace" avec ses passages envoûtants, le jeu de Mikko, toujours aussi impressionnant avec une batterie transparente estampillée d’effets de lumières à sa base calés sur chaque mouvement effectué sur la batterie, ça en jette ! Petit rappel ce soir de la période "Plays Metallica By Four Cellos" avec "Master Of Puppets", morceau qui n’as plus besoin d’être décrit et dont l’efficacité ce soir emballe un public qui s’enflamme aux premières notes pour scandés l’indémodable "Master !" , le public s’enflamme certes mais reste toujours assez statique, c’est Halloween et la salle semble peu emplie de zombies ! Grand surprise de la soirée avec le morceau "End Of Me", et l’arrivée sur scène de Brent Smith pour chanter ! APOCALYPTICA aligne les featurings sur album mais cela se fait rare sur un son live, et Brent nous offre une performance digne d’un pur showman, pour ceux les ayant déjà vu maintes fois, APOCALYPTICA en live prend une nouvelle dimension. Initialement chantée par Gavin Rossdale sur l’album, ici Brent donne tout ce qu’il a et au final on se dit que s’il avait chanté sur ce titre sur "7th Symphony", ça aurait été tout aussi bien. Brent étant sur place, pourquoi s’arréter là ? Il enchaîne sur le morceau sur lequel il a enregistré sur "7th Symphony", "Not Strong Enough", que le public ne manque pas de scander de paroles, il faut dire que c’est un morceau phare du dernier album d’APOCALYPTICA et en live avec Brent et Eicca en choeurs, c’est du pur bonheur.

Brent échange quelques mots avec le public suivi de quelque embrassade avec les membres d’APOCALYPTICA sous un tonnerre d’applaudissements pour relancer la donne sur "I’m Not Jesus", titre tiré de l’album "Worlds Collide" aux paroles accrocheuses et aux sonorités au chant faisant penser à du Stone Sour... tiens donc. Aucun répit, aucun repos, pourquoi faire ?! On est venu pour en prendre plein la face, hommage à Sepultura avec "Refuse/Resist", qui est déjà impressionnante à écouter sur platine mais rien de comparable à ce qu’offre le son live d’un tel morceau qui une fois de plus, empli de basse tend quelquefois à s’étouffer dans son ensemble. N’en reste pas moins une déferlante au sein du Zenith de Paris où Perttu s’amuse beaucoup avec tous ses effets tous aussi fracassants des un des autres. Eicca au micro nous parle d’un rêve, un grand rêve, celui de voir un jour Mikko (batteur) au cello, le public rit beaucoup, jusqu’à ce que l’on amène un cello à Mikko pour accompagner ses compères sur "Beautiful", et ça l’est, chanson magnifique sonnant comme les plus grandes épopée des mouvements symphonique de Beethoven. Quel plaisir de les voir tous les quatre alignés, assis cellos en main pour le doux voyage qu’est "Beautiful". Voyage qui se prolonge juste après que l’on amène un tom à Mikko pour jouer en avant scène sur "Sacra", l’un des morceaux les plus beaux offerts par APOCALYPTICA ce soir et sur l’album "7th Symphony", reste un public muet d’émotion débordante qu’offre ce titre aux sombres mélodies incrémentées de sensation de perdition, jusqu’à ce que ces messieurs se perdent dans la noirceur de la salle sous un flots de lumières se dissipant au sols vers le public.

Décidément, APOCALYPTICA reste ici sur sa lancée de titre à la "Sors moi une corde ou j’me pends avec mes lacets !!" avec "Bittersweet", ici totalement en instrumentale, pas de chant hélas, mais celà permet de se rendre compte que la dimension de cette chanson même en instrumentale n’en est pas des moindres, on se laisse emporter par chaque mouvement d’archet comme un balancement dans nos oreilles et sur nos âmes pendant la montée final de ce morceau. Allez on reveille tout ça à coup de "Last Hope", histoire de mettre quelques baffes à ceux qui se sont endormis avec le précédents tryptiques de morceaux trop calme. Une fois de plus le jeu impressionne, et encore plus quand on voit avec quel aisance et facilité ces messieurs gèrent les instrumentd pour applaudir cello à bout de bras ou tout simplement pour tournoyer avec comme adore le faire Paavo, Perttu nous en met plein la vu avec ses solos à la rock star à quatre pattes au sol sur son cello, "Last Hope" est un conglomérat de sonorités diverses jonglant avec les graves, les aigus, le cello overdrivé, une batterie au jeu monstrueux, et Dieu que c’est bon !

Que le viking qui est en toi se réveille ! Oon sort les hâches, les boucliers et les casques à pointes sur "Bring Them to Light", au chant hurlé ici par Brent dont la longue chevelure colle assez bien au côté viking de ce morceau qui envoie des watts plein la tronche, un peu comme un bon gros coup de batte de base-ball en pleine tronche ! C’est monstrueux en live, j'espérais fortement avoir ce titre ce soir et ma satisfaction personnelle n’en est que comblée ! En parlant de satisfaction, quel plaisir, avec un bon "Seek & Destroy" (reprise de Metallica) au refrain hurlé par le public et Eicca toujours au centre de la scène avec ses pulsions de headbang que certains fans s’amusaient à imiter pour passer le temps dans les files d’attentes. "Inquisition Symphony" suivi d’une légère pause faisant office de rappel, APOCALYPTICA reviennent sur scène avec une présentation quelque peu originale de chacun des membres offerte par Perttu aussi à l’aise au cello que pour sortir ses petites blagues au micro. Toujours autant de pêche qu’au premier titre sous le morceau "At The Gates Of Manala" sonnant la fin de ce concert car se classant parmi les morceaux les plus longs et les plus complexes orchestrés par ces messieurs mais de surprise en surprise, re-voici Brent sur scène qui annonce une première en Europe avec l’interprétation de "I Don’t Care", le public Parisien, bien que particulièrement mou ce soir, est gâté. Morceau sonnant particulièrement calme au début pour enchaîner sur les riffs que chacun ici connaît par coeur et ne manque pas chanter d’un seul ensemble avec Brent.

Perttu ne pouvant s'empêcher de s’amuser avec le public, commence à jouer notre hymne national au cello et fut particulièrement surpris de voir un public qui scande celui-ci dans son intégralité, petite pause "French Touch" finie, dernier morceau de la soirée histoire de finir sur une claque à s’en décoller les cervicales : "Hall Of The Mountain King", jouée encore plus rapidement que sur platine, c’est ce qui s’appelle de la vitesse et quelle vitesse, ce morceau fait normalement 3 minutes 40, et je pense qu’il nous l’ont offert en deux fois moins de temps, de quoi nous laisser sur un aperçu des plus convaincants d’APOCALYPTICA bien plus à l’aise sur scène que sur un CD. Quelques au revoirs et traditionnelles salutations pour ce concert mémorable. Nous aurons hâte de les voir sur les dates rajoutées dernièrement en France parmi lesquelles, Lille, Rouen Strasbourg et la Lausanne pour les amateurs, pour ceux qui n’ont pas pu venir ou tout simplement pour ceux qui ont envie de reprendre cette baffe symphonique.