La review

ARCH ENEMY + DEEP IN HATE + MYLIDIAN
Le 106 - Rouen (76)
03/06/2014


Review rédigée par Nicko


En Juin 44, les Canadiens débarquaient sur les côtes normandes. Le 3 Juin dernier, c'est une Canadienne qui assaillait la scène de la capitale de Haute-Normandie avec ses comparses ! Beaucoup de fans étaient curieux de l'entendre, aucun à ma connaissance n'a été déçu. La lourde tâche de la première partie a été confiée à deux groupes français : les locaux de MYLIDIAN d'abord, suivis de DEEP IN HATE qui sortait son troisième album "Chronicles Of Oblivion" le même jour.



Un mélange talentueux de metal symphonique et de metal extrème, voilà ce que les six Français de MYLIDIAN vont nous offrir pendant la demi-heure durant laquelle leur a été confiée la scène du 106. Malgré une sono en dessous et des lights plus que moyens, le groupe porté par son chanteur permanent Armendar, arrive à chauffer le public qui, il faut bien l'avouer, n'en avait pas vraiment besoin. Il faut dire qu'il - le public - connaît bien ce groupe local qui n'en est pas à son premier passage dans les lieux. Pour l'occasion, c'est Chaos Heidi de Asylum Pyre qui assure les voix féminines. Bien que ne faisant pas partie des permanents du groupe, elle est très bien intégrée dans le jeu de scène et sa présence pour stimuler la foule est bien présente.



Pourtant pas très fan du genre, je dois avouer que j'ai été assez bluffé par la qualité du set de DEEP IN HATE. Passant sans vergogne des riffs agressifs à des parties plus groovy, le groupe nous présente son nouvel album dont la sortie avait lieu le même jour "Chronicles Of Oblivion". Très influencé metalcore, le style est bien différent de celui de MYLIDIAN. Mais peu importe, pendant une heure les musiciens carrés, le chanteur hyper présent et hyper mobile finissent de mettre en bouche le public rouennais. La chaleur monte dans la salle, l'atmosphère s'alourdit, les quelques retardataires ou réfractaires aux premières parties affluent dans l'arène, plus que quelques instants et nous allons prendre une claque !



Le temps d'une courte discussion technique entre amis photographes, et c'est parti ! Les violons de "Tempore Nihil Sanat (Prelude in F Minor)" retentissent et font tout de suite taire le brouhaha ambiant. L'ambiance est soudainement électrique, tout le monde est aux aguets.
"Enemy Within" commence, le groupe apparaît d'un pas déterminé, tous les yeux et objectifs se tournent vers la "petite" nouvelle Alissa White-Gluz. Rien à redire, on va vraiment en avoir pour notre argent ! Pour faire taire les récalcitrants du récent changement de line-up d'ARCH ENEMY, attardons-nous justement sur la frontwoman. Bien plus décontractée et naturelle que ne le laissait paraître Angela Gossow, elle nous délivre ce soir un growl puissant, maîtrisé, efficace. Malgré sa côte cassée quelques jours auparavant, elle est à l'aise sur scène. Mettant à profit le charme de l'accent canadien pour haranguer la foule, elle bouge de manière spontanée allant d'un bout à l'autre de la scène afin que chaque fan présent puisse profiter de ses éructations impeccablement carrées. Le plaisir des yeux assorti au plaisir des oreilles, Alissa a su nous montrer l'ensemble de ses talents. Pour ce qui est du groupe, rien à redire non plus. Chacun est sa place, Michael Amott et Nick Cordle rivalisent dans leurs joutes épiques de six cordes. Les mélodies s'enchaînent aux instrumentaux, qui laissent la place à des solos hyper propres, on est vraiment un cran au-dessus de ce que je connaissais des lives du groupe. Pas de place aux approximations comme le montrent les deux instrumentaux "Intermezzo Liberte" et "Snow Bound", et encore moins dans le solo de batterie qui reste inchangé depuis toujours. Le groupe est rodé donc, mais peut-être un peu trop. Pendant 1h45, le groupe a repris une grande partie des classiques du groupe, privilégiant la période Angela, au détriment de leur nouvel opus avec leur nouveau line-up. Ce sont seulement trois morceaux de "War Eternal" qui seront joués. C'est dommage, car les morceaux ont largement passé le test du live. Le public suit en chœur les lignes de guitare et ne manque pas de remercier le groupe à chaque accalmie par ses applaudissements et ses cris. On sent que l'album est attendu par les fans. Exit les anciens hits de Johann Liiva puisqu'aucun ne sera repris ce soir. Par conséquent, on a droit à 19 morceaux, bien ficelés, mais reprenant les acquis, sans aucune part à l'improvisation.
Le public est réactif, répondant chaleureusement aux invitations d'Alissa, mais cependant je l'ai trouvé très calme pour ce genre de concert. Un petit moshpit d'une vingtaine de personnes pendant "As The Pages Burn" ne suffira pas à débrider l'ambiance gentillette de la soirée. Est-ce un effet indésirable du show zéro risque que nous délivre le groupe ? Quoiqu'il en soit, l'objectif de la tournée est de présenter Alissa à son public, et ça le groupe le fait très bien. Les détracteurs craignaient qu'elle ne puisse reprendre le flambeau laissé par Angela, les voilà rassurés. La Canadienne s'en sort très bien, et je pense que dès qu'elle devra défendre ses propres titres il faudra compter sur elle !

Setlist : "Tempore Nihil Sanat (Prelude In F Minor)" (sur bande), "Enemy Within", "War Eternal", "Ravenous", "Revolution Begins", "My Apocalypse", "You Will Know My Name", "Bloodstained Cross", Solo de batterie, "Under Black Flags We March", "The Day You Died", "Dead Eyes See No Future", "As The Pages Burn", "No Gods, No Masters", Solo de guitare de Nick Cordle / "Intermezzo Liberté", "Dead Bury Their Dead", "We Will Rise", "Khaos Overture" (sur bande), "Yesterday Is Dead And Gone", "Blood on Your Hands", "Snow Bound", "Nemesis Fields Of Desolation" (outro instrumentale), "Enter The Machine" (sur bande), "Vox Stellarum" (sur bande).