La review

FESTIVAL DES ARTS BOURRINS
L'Arcade - Notre-Dame De Gravenchon (76)
26/08/2017


Review rédigée par Antoine


Ce deuxième jour du festival Des Arts Bourrins va cogner fort lui aussi ! Avec pas moins de 13 groupes, on va avoir de quoi s’occuper sur cette journée !



Prophecy Of Apocalypse et Gyrophare De La Haine, je les ai loupés, mauvaise lecture du running order... Bref, j'arrive pour DRENAÏ et heureusement que je ne les ai pas loupés ! Le mélange qu’ils donnent entre le heavy metal et la musique folk est bien dosé et utilisé à bon escient, c’est festif, c’est puissant. Dans le genre, ils sont plutôt bons. Le flûtiste, notamment, était bien motivé, les notes des flûte résonnent dans les têtes car très mélodiques, on en prend plein la tronche avec ces morceaux épiques, c’est bien que la Normandie agrandisse cette scène folk, surtout quand c’est de ce calibre !



JACKHAMMER, voilà un groupe de stoner rennais qui sait envoyer la sauce ! Ils ne vont pas réinventer le bourbon mais ce qu’on sait, c’est que c’est bien assez puissant pour qu’on prenne notre pied, ce chant qui donne un côté très metal, ce son bien chaud qui réchauffe la salle qui n’en avait déjà plus besoin et la puissance que le groupe dégage donnent bien envie de les revoir, pour passer un bon moment à se défouler.



CORROSIVE ELEMENTS, ce groupe communicatif nous distille un thrash / death mélodique et technique, puissant et fulgurant. Peu de chances de se tromper avec eux, pas de temps mort, pas de détour, c’est pleine balle sinon rien ! Un bon "Burn The Preachers" devrait vous en convaincre mais n’ayez pas de doute, les riffs sont bien thrash, les growls viennent d’outre-tombe, ce mélange fonctionne à merveille, on a déjà eu l’occasion de s’en rendre compte avec de nombreux groupes, et quand c’est bon… c’est bon ! Les Parisiens nous donnent bien envie d’en découdre et leur bonne humeur, comme leur énergie, est communicative ! De quoi mériter une bonne pause après tout ça. C’est justement là que la pause arrive.

Deux heures de break pendant lesquelles on apprend la cuisine du death metal et on assiste à un concours de cri. Ce cours de cuisine, c’est du grand n’importe quoi, un gars du public déjà bien beurré fait une mayonnaise à l’aide de cordes de guitare pour un résultat très sensuel, lourde tâche qu’il réussit à merveille ! S’ensuit une sorte de cours magistral sur la cuisine du death metal, tellement improbable mais tellement marrant. Le concours de cri est lui aussi un bon moment qui voit les candidats défiler les uns après les autres pour nous dévoiler leur organe vocal, il y a de sacrées choses et pas que dans le growl, ça dépote chez les Normands !



SEKHMET est un groupe havrais très apprécié dans les environs et qui balance son heavy sans fioritures, qui a toujours autant la pêche, c’est speed et plus moderne qu’avant j’ai l’impression mais toujours convaincant. Le groupe a gagné en maturité et en jeu de scène depuis la dernière fois que je les ai vus. Il n’en fallait pas plus pour que l’on reprenne les hostilités !



Les groupes qui arrivent désormais font monter encore d’un cran le niveau bien que les groupes précédents étaient déjà très bons et c’est avec VOLKER qu’on va prendre une autre bonne dose de son. VOLKER, c’est ce groupe composé de Jen, l’ancienne chanteuse de Noein, et d’ex-Otargos. Un son moderne, puissant, dommage que le public n’ait pas réagi à la hauteur de ce que nous donne le groupe, de l’énergie il y en a, de la présence scénique aussi, du gros son… évidemment ! C’est du rock très sombre, un brin de sludge, Moi j’adore en tous cas, ils ont un caractère bien trempé et ça se remarque vite sur scène, ça se ressent dans leur musique et visuellement, ça claque ! Un gros oui mais je savais que je ne serai pas déçu.



On enchaîne avec NUISIBLE, une autre ambiance, c’est bien de varier, là on est à mi-chemin entre le hardcore et le grind, bref un joyeux bordel désorganisé ! Les Rouennais sont en terrain ou plutôt en public conquis on dirait car la foule se débride rapidement. En même temps, ce groupe comme les autres à l’affiche de ce festival, vont en calmer plus d’un ! C’est surpuissant, les gars ont la pêche, ils donnent tout dans cette avalanche de décibels, encore un groupe tout en puissance, le boulot est accompli.



VESPERINE, voilà un groupe lyonnais qui a bien fait de faire le déplacement. Un chant en français, voilà qui fait toujours plaisir. Une musique intéressante, c’est lourd, c’est lent, c’est sombre, les ambiances se construisent, se développent, la musique est un mélange de metal et de hardcore, une belle révélation à écouter sur disque. Scéniquement, on n’est pas dans la surenchère mais c’est bien dosé, tout en lourdeur, je recommande.



LOUDBLAST, ça doit bien faire la troisieme fois que je les vois cette année et toujours en forme, en grande forme ! Une nouvelle fois, ils ont prouvé qu’ils sont les maîtres à bord, on n’arrête pas le train en marche. Ce concert m’a rappelé celui qu’ils avaient donné dans cette même salle six ans auparavant où le public était déjà bouillonnant. Encore une grosse claque qui fait du bien. On en est encore à la tournée anniversaire de "Sublime Dementia", on en profite pour prendre une bonne dose de son old school, une maîtrise absolue de la scène, de leur musique bien évidemment et aussi du public. Plus je les vois sur scène, plus ils m’impressionnent, à croire qu’ils n’arrêteront jamais de se bonifier !



LENG TCH'E, en voilà un groupe capable de succéder à LOUDBLAST sans faire pâle figure, un groupe implacable lui aussi et qui a la même proximité avec son public. Pour les avoir vus au Motocultor, je savais qu’il fallait m’attendre à un concert de haute volée et pour ça on n’a pas été déçus, loin de là ! Encore un groupe qui a reçu la bénédiction du public avec son grindcore survitaminé, leur puissance égale leur rapidité, ce sont des monstres de scène et physiquement ils s’imposent aussi, ça fait déjà plusieurs années que ces Belges font un carnage dans l’Hexagone et ce soir le public s’en souviendra.



Nous redescendons un peu plus profond dans la noirceur de la nuit avec SORDIDE, un groupe rouennais de black metal qui en impose lui aussi, c’est brut de décoffrage. Là aussi le chant est en français, la musique a un côté organique, simple mais pas simpliste, dynamique et efficace, un côté punk surprenant mais loin d’être désagréable, ça ne plaira peut-être pas aux puristes mais qu’importe, on passe un bon moment. Voilà encore un groupe de qualité que nous offre la scène normande.



CHAOS E.T. SEXUAL est le dernier groupe à jouer sur cette édition du festival. C’est beaucoup plus conceptuel cette fois-ci? presque trop pour cette heure tardive. Des projections, une musique lente, perchée (dans le sens positif), ça fait penser à du Mars Red Sky parfois. Les Franciliens s’en sortent très bien mais ont du mal à nous faire accrocher le wagon, pourtant j’aime beaucoup ce style mais là ça fait vraiment tard et il manque un côté un peu plus pêchu, un peu plus metal pour que l’on adhère un peu plus. Malgré ça, les ambiances sont sombres, on y trouve des touches de hip-hop, le mélange est assez bienvenu et apporte de la fraîcheur. A découvrir sur disque pour se faire un avis plus complet de ce qu’ils proposent. Une belle fin pour cette édition 2017 du festival des Arts Bourrins !

Toutes les bonnes choses ont une fin et c’est le cas pour cette nouvelle édition du FDAB, on ne peut pas dire que l’orga nous ait déçus, ils ont mis le paquet et j’espère bien que cette nouvelle mouture va durer longtemps car ça fait toujours plaisir d’avoir un évènement comme celui-là, ça termine bien la saison des festivals, vivement la confirmation pour la prochaine édition !