La review

AS THEY BURN + MERGE + NOVELISTS
La Boule Noire - Paris
05/10/2013


Review rédigée par Byclown


Paris la belle n’en finit plus de produire des groupes de metal qui disparaissent aussi vite qu’ils se créent. Rare sont ceux qui peuvent de vanter d’être toujours là 4 ans après et pourtant, ce soir, à la Boule noire, les petits gars de AS THEY BURN sont venus nous prouver qu’ils sont toujours là, plus fort que jamais ! Venus fêter à domicile devant leur public de la première heure la dernière date de leur tournée de 30 jours en Europe en tant que tête d’affiche, qui signe à la fois la sortie du dernier album "Will, Love, Life" et, également, leur rentrée dans l’écurie de chez Victory Records (A Day To Remember, Between The Buried And Me, Darkest Hour, Emmure, God Forbid, Ill Nino, Otep… du très lourd donc) , le groupe, bien que logiquement fatigué compte bien se donner à fond pour honorer ceux qui les ont faits. Pour les accompagner ce soir, NOVELISTS et MERGE, deux groupes français qui surfent sur les vagues deathcore / math metal / djent etc… Du gros son, des samples et des guitares à 7 et 8 cordes ce soir devant une Boule Noire vraiment bien remplie d’un public d’une moyenne d’âge de 20, ce qui me donne sur le coup un méchant coup de vieux (F… j’ai pas de plugs dans les oreilles, ni de coupe de cheveux approximative, ni de casquette estampillée hardcore, ni les deux bras tatoués…).



Commençons sans plus attendre avec 30 minutes de NOVELISTS, combo dont le nom me disait vaguement quelque chose avant ce soir et dont je découvre l’univers directement en live. La salle n’est pas encore remplie à moitié pour ce début e set qui démarre à 19h45 ce qui est plutôt étonnant, mais qu’importe, le groupe parisien de metal progressif fait son job plutôt bien. Le jeu est carré, la voix n’est peu rarement approximative, le son est assez bon, malheureusement j’ai trouvé le jeu de scène un peu mollasson même pour du prog’. En même temps, si je ne me trompe pas, il s’agissait là de leur premier show donc, soyons indulgents, j’ai déjà vu bien pire en de telles circonstances. Un groupe à suivre de près !



Passons à MERGE, groupe lui aussi parisien (décidément, à croire que, sorti de la grande couronne il n’y a rien, ou presque. Gojra, Trepalium, etc….) qui donne dans un style relativement peu descriptible qui oscille entre le metal, le post hardcore, les musiques un peu plus actuelles issues du prog', mais qui au final délivre un set vraiment excellent, cela notamment grâce à leur jeu de scène punchy et à un chanteur qui s’impose en frontman de la formation, n’hésitant pas à s’approprier le public dès qu’il le peut. Tout commence pourtant plutôt mal, la faute à un PC récalcitrant qui peine à envoyer les plugs. Quelque part, en jouant mon vieux con, je dirais "Bien fait, fallait pas utiliser de plugs" ! Tous les groupes ou presque à l’heure actuelle se sentent obligés d’en utiliser, à croire qu’avant les plugs il n’existait aucune musique intéressante, et bien pour le coup le progrès n’aura pas tué l’homme mais il aura eu le mérite de le faire bien chier pendant 15 précieuses minutes. Quoi qu’il en soit, une fois le problème dûment réglé, les musiciens peuvent rentrer en scène sous les cris de la foule qui, visiblement, les connaît bien (copinage régional quand tu nous tiens) et se livrent à un vrai exercice de style, enchainant les postures les plus improbables, les sauts, les gros headbangs etc… Voilà bien un aspect qui, même s'il a été usé par nombre d’autres groupes avant, fait toujours son effet sur scène et qui, à mes yeux, en tout cas me fait oublier les looks toujours stéréotypés de ce style de zic (les coupes de cheveux l’Oréal, les jeans moule burne, les petites chaussures en toile de premier de la classe etc…). Que voulez-vous, il faut offrir ce que le public demande, mais au-delà de ça, il est vrai que cette prestation n’aura présenté que peu de failles, si ce n’est la faiblesse vocale du chanteur vers la fin de set qui aura tout donné sur ce show pour nous faire frémir.



Arrivée sur scène remarquée de nos compères d’AS THEY BURN dans leur nouvelle formation (un claviériste chargé des samples en plus, leur ingé son en réalité) et avec le sourire aux lèvres s’il vous plaît. Le groupe que tout le monde attend ne décevra personne ce soir, même les plus grincheux dont je fais partie. Stage plutôt épuré, look des garçons qui n’a pas changé d’un pouce depuis des années (maillot de basket, débardeurs, short et chaussures en toile, le look global fait tout de même un poil plus viril que la plupart des groupes du genre qui doivent passer plus de temps dans leur salle de bain que leurs copines), lumières ultra agressives, smoke machine, tous les ingrédients sont là pour insuffler une ambiance agressive, rentre-dedans, fidèle à l’esprit du groupe réputé pour ses prestations scéniques. Pas de blabla pour commencer, juste la musique, et quelle musique ! Logiquement la setlist s’articulera autour des deux albums du groupe "Aeon’s War" et "Will, Love, Life" qui marque un tournant dans la manière de composer qui se veut plus "catchy" sur ses compos (qui s’en plaindra, surtout si le groupe est amené a passer la moitié de l’année sur les planches) et il sera assez intéressant de voir que les morceaux du dernier opus seront accueillis aussi bien, voire même mieux, que ceux du grand frère, mission réussie donc pour les 6 camarades. Niveau jeu de scène, rien à redire car la démonstration de force ressemble à tous les shows que j’ai pu voir du groupe (4 au total avant celui-ci), à savoir de l’agressivité pure, une maîtrise de la scène parfaite (les musiciens qui alternent souvent de place pour ne jamais lasser l’auditoire, ce qui me fait me dire que cette scène pourtant sympathique est un poil trop petite pour que les garçons puissent s’exprimer pleinement). Question son, là encore, rien à redire, l’ingé son connaît son boulot et l’ambiance est extrêmement lourde, grave, sans pour autant virer à la bouillie (comme quoi, l’évolution du matos y est aussi pour quelque chose). Peu de paroles entre les morceaux, pas vraiment de mélo à deux sous, juste les remerciements d’usage et c’est reparti pour un tour. En bref, une excellente prestation d’un groupe avec qui il faut désormais compter, n’en déplaisent aux gossips que l’on peut trouver sur la toile depuis quelques mois.

Setlist : "Medicine 2.0", "Freaks", "When Everything Falls Apart", "Distorted Rules", "A New Area For Our Plagues", "Aeon's War", "Dream Collapse", "The Conscious Man", "Beg For Death", "Philosophical Research Society", "Frozen Vision", "Sons Of Shiva".

Photos tirées de : www.byclown.com