La review

ATLANTIS CHRONICLES + MAHESTRYA + AMBER SEA
El Diablo - Lille (59)
10/06/16


Review rédigée par Miss Bungle
Photos prises par C-Line


Pour ceux qui avaient envie d’échapper au démarrage de l’Euro 2016, il y avait le choix entre se cloîtrer chez soi avec les boules quies dans les oreilles, soit une façon plus ludique d’utiliser des bouchons en allant voir ATLANTIS CHRONICLES à Lille. Il y a encore des petits lieux de culture comme El Diablo - salle qui n’est pas nouvelle sur Lille mais qui depuis le changement de direction l’année dernière offre un nombre incalculables de concerts en tous genres (plutôt rock mais pas que) avec pour seule règle d’or "des concerts de qualité avec de vrais musiciens live"- qui arrive à faire venir jouer de très bons groupes dans des endroits où on ne les attendait pas. El Diablo est une petite salle de concert qui se présente sous la forme d’une cave parée de murs noirs et rouges, ornés de dessins d’artistes dans une ambiance rock et intimiste. L’affiche était prometteuse puisqu’en première partie l’on retrouvait AMBER SEA, puis MAHESTRYA.



AMBER SEA, groupe lillois, pratique un deathcore très marqué djent. Il est d’ailleurs à signaler que ceux-ci vont participer pour la première fois à l’Euroblast Festival (Cologne) en Octobre, une belle avancée dans leur carrière. D’autant plus qu’ils n’ont pour l’instant qu’un EP à leur actif. La formation ce soir est pour ainsi dire incomplète car le chanteur fait figure de remplaçant, le combo étant toujours en prospection de celui qui intégrera définitivement le groupe. AMBER SEA alterne passages au chant métal core et mélodies soulignées par un chant clair. L’ensemble est très technique avec des lignes de guitares assez complexes. Parfois même, il pourrait sembler difficile d’accès à certains de part des passages alambiqués et assez particuliers. Mais justement c’est ce qui fait la force du groupe. Les parties un peu acid jazz / jazzy mettent en valeur l’ensemble des morceaux qui jouent sur l’énergie furieuse. Et peu importe que le chanteur ne soit pas confirmé, ce dernier donne tout ce qu’il a pour réveiller le public encore timide. Le public, justement, parlons-en. Il est plutôt venu en nombre et non pour traîner au bar en simple observateur distant, mais en connaisseur avéré et en amateur contemplatif. Et ça, ça fait plaisir. On se dit qu’on peut encore faire bouger des gens pour des groupes très techniques et loin du metal "bourrin" facile. Le jeu d’AMBER SEA étant, comme je vous le disais, complexe, les spectateurs sont dans l’écoute attentive mais néanmoins chaque fin de morceau est applaudie vigoureusement, signe que le set plaît. C’est au bout de 30 bonnes minutes que le groupe nous laisse en forme et extrêmement échauffés pour le reste de la soirée.

Setlist : intro + "Equinox", "Mu Cephei", "Shinigami", "Umbra & Lumen", Violette", "Decimate".



Leur succède MAHESTRYA, groupe de modern death metal de la région lilloise. Pour ceux qui avait lu le live report du concert de The Ocean à la péniche Spits le 3 Mai, vous connaissez déjà un peu mon ressenti très positif au sujet de MAHESTRYA. Sinon je vous invite à la lire pour vous faire une idée de leur prestation en première partie du groupe allemand. Et pour ceux qui n’auraient pas le courage, un petit résumé : MAHESTRYA c’est un mélange de puissance rythmique avec une batterie cinglante et incisive. Des morceaux qui offrent une large diversité de riffs, de breaks qui font mouchent, et de mélodies mélancoliques mais toutefois lumineuses grâce à des nappes atmosphériques qui enveloppent les titres. Voilà pour le postulat du groupe. Il s’est déjà produit dans de nombreux spots de différente capacité, et ce soir était l’occasion de montrer leur potentiel face à un public plus restreint. Le combo dont la popularité ne cesse de croître au fil de leurs prestations depuis quelques mois, n’a pas dérogé à la règle ce vendredi. C’est avec la même énergie qu’avec The Ocean qu’ils ont livré leur show. La setlist est la même que les autres fois, et la performance scénique toujours aussi efficace. A noter qu’un second album est en préparation pour le début de l’année prochaine, voire peut être fin de cette année. On attend donc avec impatience les nouveaux morceaux ! Le son, ce vendredi, n’a pas permis d’entendre toujours correctement les plages mélodiques et les samples aériens. Ce qui en réalité n’a pas enlevé quoi que ce soit aux morceaux. En effet, même privés des petites nuances que je leur connais, les morceaux en sont ressortis encore plus bruts et agressifs qu’habituellement. D’ailleurs, le public, qu’il connaisse déjà ou pas MAHESTRYA, prend un plaisir évident au vu de toutes les têtes qui bougent, et les riffs destructeurs déclenchent les premiers moulinets de moshers de la soirée, pour finir sur un ultime pogo à l’annonce du dernier morceau. MAHESTRYA a de nouveau prouvé qu’il était un groupe taillé pour le live et il est fort à parier qu’on les retrouvera bientôt sur un gros évènement.

Setlist : "Breath From The Abyss", "Infected Souls", "The Cursed Sheperd", "Dissension", "The Call" (instrumental), "Amnesia", "Lost Odyssey".



Le point d’orgue de cette soirée. ATLANTIS CHRONICLES. La scène est très petite et c’est assez drôle de voir s’avancer ces deux géants que sont le bassiste et le chanteur d’Atlantis. On se demande bien comment ils vont pouvoir bouger sans se faire mal. Erreur, bien au contraire. Quelques petits riffs de balance pour vérifier que tout est en place. C’est suffisant pour comprendre que ça va gravement dépoter ! En très peu de temps, le public est devenu dense et trépigne d’impatience. Le groupe est attendu, car qui aurait imaginer les voir dans une petite salle lilloise alors qu’ils font cette année le Motocultor en France et le UK Tech Fest en Angleterre entre autres, excusez du peu ! Le set débute avec "The Odysseus". On démarre gentiment avec la petite intro parlée… mais ce n’est que le calme avant la tempête. Voici que déboule une marée de guitares ultra lourdes. La batterie assène des coups d’une précision et d’une puissance incroyables. Quant à la voix, elle déchire la salle, agressive, massive, incisive. Ah ça non, Atlantis ne fait pas dans la dentelle. Et ce n’est pas le second morceau, "Echoes Of Silence" qui va venir calmer l’ambiance. Le public est déchaîné et totalement acquis à la cause des Parisiens. Si vous recherchez du mélodique, ce n’est pas ce soir que vous en trouverez ou très peu. Il n’y a bien que "Thousands Carybdea" ou "Upwelling Part 1" qui comportent quelques passages plus calmes ainsi que de la voix claire du plus bel effet. Pour le reste, la soirée est placée sous le joug de la brutalité avec une setlist qui balaie à part égale les deux albums du groupe, "Ten Miles Underwater" et le dernier opus "Barton’s Odyssey". En fin de soirée, le constat est évident, le groupe a indiscutablement délivré un show de grande qualité et s’est donné totalement à un public qui était déjà sous le charme avant que la moindre note ne s’échappe des instruments. Merci à Céline pour les photos.

Setlist : "The Odysseus", "Echoes Of Silence", "Thousands Carybdea", "Architeuthis Dux", "Homocene", "Back To Hadatopia", "Upwelling Part 1", "50°S 100°W", "Within The Massive Stream", "Ten Miles Underwater".
Rappel : "Embrace The Abyss".

Photos tirées de : www.facebook.com/c-line-photographie-186597624842866