Sous ce nom de scène se cache un jeune musicien polyvalent capable d'assurer une prestation toute entière à lui seul. C'est tout en jonglant avec ces instruments, qui vont de l'harmonica au tambourin en passant bien évidemment par la guitare et les percutions, que Joakim Malmborg délivre sa prestation vocale sur des compositions folk blues. Le moins que l'on puisse dire c'est que le qualificatif d'homme-orchestre lui va comme gens. Au-delà de cette performance musicale, il y a le soin qu'apporte Old Kerry Mckee à la mise en scène. Ayant un besoin constant de changer d'instruments entre chaque morceau, il a choisi d'installer sur le côté de sa scène miniature un petit tourne-disque qui lui permet de diffuser d'anciens vinyles pour faire patienter le public. Combinés avec un jeu de lumières tamisé et la petitesse de scène, accessoirisée d'une lampe miniature, un petit charme désuet se dégage de la performance scénique de ce talentueux soliste. Après environ 30 minutes de set, l'artiste s'est retiré pour laisser la place à la seconde animation de la soirée.

Attention, madames et messieurs, âmes sensibles, s'abstenir. Bon visiblement, il n'y en avait pas beaucoup dans la salle puisque tout le monde est resté à sa place (ou presque) lorsque le freak show a pris possession de la scène. Tous aussi différents que les spécialités qu'ils proposent, les monstrueux artistes de HELLZAPOPPIN nous ont fait démonstration de leurs talents aussi bluffants qu'anatomiquement perturbants. Ainsi on a vu une perceuse, un tournevis (surmontées d'une capote ?!), une tronçonneuse en marche, et les plus classique sabres, crochets et ballon gonflable, entrer dans le corps de certains performeurs (et ne pas en ressortir pour un, on vous laisse deviner lequel !). Nous avons aussi pu assister à un numéro de marcheur sur verre effectué par un cul-de-jatte qui, avant de commencer, nous a déclaré avec beaucoup d'humour "Vous vous doutez bien que je ne peux pas me permettre de perdre une seule partie de plus de mon corps", ainsi qu'un numéro d’évasion d'une camisole de force exécuté par un nain suspendu la tête à l'envers. Bien d'autres choses encore ont eu lieu pendant les 45 minutes de prestation du freak show HELLZAPOPPIN mais l'heure tourne. Il est temps maintenant de passer aux choses sérieuses avec l'entrée en scène du groupe AVATAR.

La Carto s'est bien remplie, pas assez pour faire un sold out mais tout de même, par rapport à la salle au trois quarts vide qui a assisté à la prestation de OLD KERRY MCKEE, la fréquentation a beaucoup augmenté. Les rangs de la fosse ne sont plus clairsemés, loin de là. Pendant le changement de scène, une piste du dernier album en date du groupe, "Avatar Country", se met alors à raisonner dans la salle. Derrière le gigantesque drapeau qui a été tendu pour cacher la scène, on devine les roadies et techniciens qui s'affairent à tout mettre en place. Ce n'est qu'à la fin de "The King Speak", qui ressemble à la bande-son d'un reportage sur une apparition public du roi, que le drapeau aux couleurs du groupe tombera pour nous laisser découvrir une nouvelle bâche à l'effigie de notre souverain, Jonas Jarlsby alias "Kungen", accompagné des paroles de "Glory To Our King"'. Welcome to Avatar's Country.
La dernière bannière tombe et enfin, la scène nous est dévoilée dans une ambiance mécanique qui, personnellement, m'a fait penser à Rammstein. Les éclats de lumières nous permettent d’apercevoir Henrik Sandelin et Tim Öhrström, respectivement bassiste et guitariste rythmique du groupe avant que notre roi ne fasse son entrée sur scène, accompagné de John Alfredsson, batteur du groupe. Visuellement, l'accent est mis sur Jonas qui, assis dans un trône, commence à jouer les premières notes de "Legend Of The King" avant d'être rejoint par notre cher meneur de cérémonie, Johannes Eckerström. Le coup d’envoi du concert est donné. Vous l'aurez compris, le moins que l'on puisse dire c'est que les membres du groupe AVATAR sont de véritables showmen. Scénographiquement tout est étudié : l'entrée en scène est soignée, théâtralisée à souhait, il y a des drapeaux de part et d'autre de la scène aux couleurs du groupe, les artistes portent de superbes tenues de scène mais pas que puisque tous les roadies du groupe sont également en costumes circassiens et bien sûr, n'oublions pas l'imposante structure à trois étages sur laquelle joue les musiciens, soulignée par un nombre impressionnant de lumières. Grandiose. Tout de suite, cela donne une autre dimension au concert, c'est un spectacle que l'on vient voir lorsqu'on assiste à une prestation d'AVATAR.
Je vais vous l'avouer, lorsque je suis me suis rendue à la Carto ce soir-là, je ne connaissais encore rien du groupe. Mais genre rien du tout, pas un titre. La seule chose que je savais c'était que visuellement leurs tenues de scène étaient attractives et que par conséquent, il y avait probablement de belles photos à prendre. Eh bien je n'ai pas été déçue et je ne parle pas que du côté visuel. Tout était étrangement parfait. Le répertoire du groupe est juste démentiel, quasiment chaque morceau est un énorme tube, vous savez ce truc qui vous reste bien dans la tête pendant des jours et des jours. Rajoutez à cela la dynamique du live et la proximité que le groupe entretient avec ses fans et vous obtenez le meilleur moyen possible de découvrir un groupe et d'en tomber littéralement amoureuse. Je n'aurai qu'un conseil à vous donner, si vous l'occasion d'aller voir ce merveilleux groupe qu'est AVATAR, foncez.

Setlist : "Glory To Our King", "Legend Of The King", "Let It Burn", "Pain Me Red", "King's Harvest", "Bloody Angel", "For The Swarm", "The King Wants You", "Puppet Show", "Tower", "The Eagle Has Landed", "War Song", "Raven Wine", "Reload", "Smells Like A Freakshow", "A Statue Of The King", "The King Welcomes You To Avatar Country", "Hail The Apocalypse".