La review

AVENGED SEVENFOLD + FIVE FINGER DEATH PUNCH + AVATAR
Le Zénith - Paris
20/11/2013


Review rédigée par E.L.P


Après les Queens Of The Stone Age moins d’une semaine plus tôt, c’est au tour d’AVENGED SEVENFOLD de faire salle comble en ce grandiose espace qu’est le Zénith ! Et c’est donc aux côtés d’AVATAR mais surtout de FIVE FINGER DEATH PUNCH qu’A7X a choisi de nous revenir ce soir pour une affiche pleine de puissance et de folie !
Bravant les éléments dans le Parc de la Villette en ce 20 Novembre, voici qu’une incroyablement longue file voit le jour, toute de patchs A7X et de crânes aillés vêtue, résolument prête à accueillir les géants américains... Au programme : pluie, bruine et vent précédant ce délicat moment de rencontre avec un groupe attendu plus qu'ardemment...
Voici enfin que les portes s’ouvrent avec malheureusement une pénible mise en place de billetterie et des barrières qui n’en finissent pas de voir défiler toute la "haute société" emo / core / alternative mais également quelques métalleux moins fervents et plus âgés, venus également acclamer les premières parties !
Arrivés dans cette impressionnant édifice aux planches récemment foulées par Queens Of The Stone Age, Alter Bridge ou encore Children Of Bodom et préparant la venue de Motörhead et Saxon, le Zénith verra alors AVATAR premier groupe de la soirée, prendre place.



Le groupe suédois ayant remplacé Device sur le Hail To The King Tour s’avance, emmené par un incroyable frontman, Johannes Michael Gustaf Eckerström (chant) aux allures de clown déchu teintées de Monsieur Loyal sous son long manteau de cuir, chapeau melon et canne à pommeau de crâne en main. Ainsi présenté, ce détour digne des plus intenses freakshows peut commencer, et c’est à "Torn Apart" d’ouvrir le bal, un puissant morceau mélangeant le plus habilement du monde les sonorités goth / indus caractéristiques du combo nordique !
Viendront ensuite d’autres chefs d’oeuvre de leur dernier opus "Black Waltz" tels que "Let It Burn" mais surtout le caractériel "Paint Me Red" que certains membres du public seront surpris à reprendre en choeur tant l’atmosphère de leurs compositions imprégnera les présents... Sobrement apprêtés, le regard souligné par un sombre trait de crayon, mais incroyablement déchaînés, les guitaristes Tim Öhrstrom et Kungen n’hésiteront pas à constamment jouer de leurs chevelures pour contribuer à cette éclatante démonstration d’énergie dont Johannes sera le brillant émissaire pendant plus d’une demi-heure ! Un univers immersif et un public réceptif iront jusqu’à voir la formation proposer un tout nouveau morceau : "Vultures Fly" aux accents groovys soutenus par un John Alfredsson (batterie) et un jusqu’à présent trop discret Henrik Sandelin (basse) à son tour totalement libéré pour l’occasion ! Conquis et captivé par cet univers aussi extrême qu’envoûtant et profond présenté par le quintet gothembourgeois, le public aura droit au décidément très bon "Smells Like A Freak Show", synthétisant l’ambiance et les influences de ce groupe d’ouverture !
Point d’orgue d’une démonstration psychotique à l’incontestable richesse et maturité mélodique, ce titre se verra confié la tâche de clôturer la prestation du combo scandinave. Une salve de "Merci" plus tard, et les voilà qui quittent la scène pour laisser place aux très attendus FIVE FINGER DEATH PUNCH...

Setlist : "Torn Apart", "Let It Burn", "Paint Me Red", "Ready For The Ride", "Vultures Fly", "Smells Like A Freakshow".



Les voici d’ailleurs qui s’avancent, après un changement de plateau rapide et précis. Nous retrouvons ainsi avec plaisir Jeremy Spencer (batterie) qui, caché au loin derrière ses fûts, se fendra malgré tout de quelques regards et clins d’oeil allant de paire avec son large sourire... Après une solide ovation, voici que les cinq compères originaires de Las Vegas entament leur fulgurant pilonnage avec l’un des hymnes d’"American Capitalist", le grondant "Under And Over It" sur lequel le public se laissera aller, d’entrée de jeu, à d’éparses pogos et quelques headbangs, preuve de l’attachement de certains au groupe ouvrant pour A7X !
C’est ainsi que, sur ces puissants roulements de batterie et sa détonnante composition rythmique, Jeremy Spencer et Chris Kael parviendront à planter les fondations d’une prestation qui s’annonce haute en couleur, et pour cause, voici le morceau suivant : "Hard To See" ! Fidèle à son style des plus directs, Ivan Moody (chant) nous gratifiera de son timbre si caractéristique, passant au dessus de son scintillant et squelettique pied de micro pour rejoindre les plus qu’expressives guitares de Zoltan Bathory et de Jason Hook éclatants dans leurs solos... Vient maintenant l’heure du premier morceau tiré de leur dernier album ("The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell" vol.1 & 2) : "Lift Me Up", titre imposant, enregistré avec l’un des plus gros guests du projet, Rob Halford (Judas Priest). Seule petite ombre au tableau, le titre résonnera un rien moins "épais", comme malheureusement 2/3 des featurings, la voix du grand Rob manquant à lui donner le relief qu’elle méritait ce soir... S’enchaîneront ensuite "Bad Company" puis le détonnant "Burn MF" (lui aussi issu de "WSHRSH", voir plus haut pour ce long titre complet... !), étonnant d’harmonie malgré sa violence et son aspect parfois à la limite du HxC. Il faudra néanmoins souligner un trop regrettable manque de basse sur un ensemble Ô combien satisfaisant, mais également une cruelle faiblesse sur les backings (à se demander s’ils n’auraient pas parfois été partiellement samplés), notamment sur le pourtant sublime "Coming Down" dont l’impact se fera malgré tout ressentir chez de nombreux présents tant les rugissements d’Ivan prennent d’ampleur... Un rapide "Never Enough" conduisant à une superbe démonstration A Capella d’Ivan (encore et toujours) sur le premier couplet et le refrain de "Far From Home", suivi d’un appel aux briquets et autres téléphones portables afin d’illuminer la salle mais également de renforcer le lien crée entre artistes et parterre malgré une setlist manquant d’accroche !...
Tour d’honneur avec l’incontournable "The Bleeding" laissant une nouvelle fois s’exprimer les qualités artistiques de Jason, Zoltan et Jeremy soufflant une toute dernière fois sur un public chauffé à blanc et conquis par le quintet américain ! Il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte comme le dit l’adage, et le combo ne dérogera pas à cette règle, quittant la scène sur fond de "The House Of The Rising Sun", heureux d’avoir su ébranler le Zénith !

Setlist : "Under And Over It", "Burn It Down", "Hard To See", "Lift Me Up", "Bad Company", "Burn MF", "Coming Down", "Never Enough", "Far From Home" (A capella), "The Bleeding", Outro ("The House Of The Rising Sun").



Un Zénith intéressé, certes, mais qui est loin d’être au bout de ses surprises, la tête d’affiche s'apprêtant à déchaîner les centaines de jeunes fans amassés contre les barrières, au risque, parfois, de voir certains d’entre eux, devoir être extirpés puis éloignés du chaos provoqué par l’extinction des feux synonyme d’AVENGED SEVENFOLD...
Sous un tonnerre d’applaudissements et de hurlements, les corps comprimés voient le rideau aux armoiries du clan Sevenfold se lever, et les idoles tant attendues fouler d’un pas franc et décidé, l’immense salle parisienne ! "Sheperd Of Fire", titre d’ouverture de leur dernier opus "Hail To The King" arrive ainsi à point nommé pour débuter cette prestation de la plus ambiante des façon qui soit, dès le retentissement des premières notes posées par Synyster Gates et Zacky Vengeance (guitares) et par le plus que lointain Arin Ilejay (batterie)... Point rapidement mis en valeur lors de ce début de performance : le charisme de M.Shadows (chant) incroyablement constant et efficace sur ses placements vocaux, assurant ses aigus avec vigueur ! Pas étonnant que la formation fasse tourner autant de têtes et chavirer autant de coeurs ce soir !... Petit bémol cependant, l’absence de jeux pyrotechniques sur des titres au rythmiques aussi marquées que "Sheperd Of Fire" ou le morceau suivant : "Critical Acclaim", laissant la scène désespérément vide sous le regard de cet immense crâne ailé surplombant l’espace... Pas besoin d’applaudimètre, le public, transi, semble déjà conquis et hypnotisé d’avance par la profonde machine Sevenfold, en connaissant manifestement les moindres paroles ! Un second titre, "Critical Acclaim", lui plus puissant que ce avec quoi les compositions de leur dernier opus ont tenté de s’imposer cette année, oscillant entre de trop peu nombreux screams et une voix ample et plus qu’à son aise, ainsi que de toujours aussi aériens solos des complices Synyster et Zacky ! De nombreux titres de leur célèbre album de 2010 ("Nightmare") seront ainsi joués en ce soir de liesse, avec notamment "Welcome To The Family", "Buried Alive" ou encore "Nigthmare" rappelant trop souvent qu’Arin Ilejay n’est malheureusement pas Mike Portnoy...
La soirée sera également émaillée de nombreux hymnes repris en choeur avec toute la folie qui s’impose, par un parterre en effervescence, comme sur "Hail To The King", "Nightmare", "Afterlife", "Bat Country" ou encore le dernier titre "Unholy Confessions", ravissant ainsi les plus fiers fans de la formation californienne lors d’une dernière danse !

Setlist : "Shepherd Of Fire", "Critical Acclaim", "Welcome To The Family", "Hail To The King", "Doing Time", "Buried Alive", "Fiction", Nightmare", "This Means War", "Afterlife", "Requiem", "Bat Country".
Rappel : "Chapter Four", "Unholy Confessions".

Il semblerait donc que, malgré tous ses détracteurs, AVENGED SEVENFOLD et "Hail To The King" aient su s’imposer, emmené par un leader charismatique, à l’organe puissant et travaillé, mais également soutenu par un duo guitaristique toujours aussi efficace et un sens de l’esthétique, du show et de la scène plus qu’affûté...
Une tête d’affiche malgré tout méritée car remplir un Zénith n’est pas chose facile, encore moins lorsqu’il s’agit d’aussi fervents, unis et communicatifs admirateurs. On ne pourra que regretter la projection des groupes de premières parties dans l’ombre du quintette américain, savourer la découverte d’AVATAR et attendre avec fébrilité le retour de FIVE FINGER DEATH PUNCH prévu pour Mars 2014, en tête d’affiche cette fois !
Un grand MERCI à Gérard Drouot Productions !
...Hail To All !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr