La review

LE BAL DES ENRAGES + DOBERMAN [CREW]
CCO - Villeurbanne (69)
04/02/2010


Review rédigée par El Caco


S'il y a des concerts qui me mettent l'eau à la bouche, celui là en fait partie. J'ai commencé à baigner dans la musique dans mes plus jeunes années en écoutant du AC/DC, du Indochine, du Beatles et du Genesis (il y avait aussi Elsa et Benny B, mais ça reste entre nous), puis après, les poils poussant un peu partout sur moi, ma voix muant quelque peu, j'ai penché du côté du punk. Pas le punk à roulette Californien, mais le PKRK, Zabriskie Point, Parabellum, Ludwig Von 88, j'en passe et des meilleurs (et des bien pires d'ailleurs) qui m'ont fait découvrir les Ramones, les Clash et les Pistols. Alors voir que des mecs de Lofo, Parabellum, Tagada Jones, La Phaze, Punish Yourself ont décidé de monter un groupe et reprendre les standards du punk, je ne vous explique pas mon émoi. Il me faut voir ça... Le rendez vous est prix. Le concert débute à 20heures. Je me pointe quelques minutes avant. La salle commence à bien se remplir, la buvette est prise d'assaut, et le public dispose de plusieurs générations en son sein. Il doit y avoir des fans de Papa Schultz (Parabellum) de la première heure...



En première partie, il y a DOBERMAN [CREW], groupe réputé pour mettre le Wai dont le EP 8 titres est tout fraîchement chroniqué dans nos pages. Le skeud étant presque excellent avec des textes très contestaires en direction de la politique actuelle, je les attends aussi avec impatience. Oui. L'album m'a mis une grosse claque, et je vous le dis tout aussi clair, il en sera pareil pour le live. Keefran au micro est intenable. Ce mec se shoote au Gurozan-redbull tellement il dégage de l'énergie. Il saute de partout, hurle à qui veut l'entendre que "La France Va Mal". En Intro de ce titre, il nous gratifiera d'un petit speech, en nous souhaitant la bienvenue dans cette putain d'année 2010 qui vient tuer l'année 2009 où le chômage se porte à merveille, où les riches ont été de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres... Et que ce n'est pas cette année que tout va changer... A partir de là, le public déjà très présent, s'exprimera et le CCO continuera gaiment de se remplir et commencera à entamer dans le pit des pogos à foison que mon pauvre dos de photographe subira toute la soirée... Qui a dit que cette passion était facile? Bref, les DOBERMAN [CREW] joueront puissant, carré et l'énergie dégagée par leur chanteur sera un tremplin parfait pour accueillir les stars du soir.



Changement de plateau très court (une quinzaine de minutes) et arrive le bal. Ambiance Tango plutot thé-dansant avec Klodia (Punish yourself) en danseuse. Voix de Reuno (Lofofora) "mais qu'est ce que c'est ce bordel !??!". Ben oui, on est la pour LE BAL DES ENRAGES pas pour le bal des reines du village de saint romain de la touffe ! Le LE BAL DES ENRAGES, composé de bien trop de membres pour que tous soient ensemble sur la scène de cette modeste salle (mais ô combien excellente) du CCO, les acteurs se succèderont et les formations sur scène ne seront que rarement les mêmes. On commencera le concert par un "Anarchy En Sarkozy" du groupe nommé "Sexfora" (!) -c'est qu'ils ont de l'humour les pères !- suivi d'un bon, très bon "I Wanna Be Your Dog" des Stooges. Cette deuxième chanson verra une mise en scène très SM que vous pouvez imaginer à partir des photos jointes à la review. Vu que les Punish sont là pour le spectacle on aura le droit à une reprise de Rammstein ("Feure Frei") afin de pouvoir le côté extra visu des disqueuse se baladant sur leurs corps recouverts d'acier ! Aller, on a le droit à du Therapy, du Green Day, Motörhead, MC5, Killing Joke, Ministry, System Of A Down... Je ne vais pas m'amuser à tout citer, car LE BAL DES ENRAGES nous joueront pas moins de 35 morceaux, dont un final Ramones (pas moins de 5 titres !).



Pendant ce temps, des peintres aux masques de catcheurs peignent des tableaux sur les abords. Théâtre, penture, musique, ils nous proposent vraiment de tout ! "Killing In The Name" verra Keefran invité à faire le boeuf et il s'en tirera avec les honneurs finissant par "stage diver" dans une foule totalement déchainée depuis le début du concert ! Après c'est vrai que niveau zic, tout n'était pas carré, mais le punk est avant tout une énergie. L'exemple flagrant sera "Réveille Le Punk" des Svinkels totalement raté au niveau du chant ainsi que "Feuer Frei" chanté par un Schultz légèrement mis en sourdine le long du show par les ingés son. On en passe encore, Les Négresses Vertes, Les Sheriffs (qu'est ce que j'ai pu écouter ce groupe d'ailleurs), les Wampas, Ludwig, Black Flag. Ce soir c'est show et décontraction. J'ai déjà vu Lofofora 7 fois sur scène et c'est la première fois que je vois un Reuno décontracté alors que d'habitude, sur scène (je précise, car en dehors, le mec est hyper cool), il est plutôt grave et torturé même.

Voilà. Je raterai les dernières chansons, malheureusement et je retiendrai de ce concert l'énergie et l'altruisme de ce putain groupe dream team qui n'en a aucunement la prétention. J'aimerais bien que ces enragés nous pondent un petit DVD afin de permettre aux malchanceux n'ayant pu les voir de profiter de ce feeling assez énorme malgré une zic parfois confuse. Quelle putain de bonne soirée !