La review

BARONESS + ROYAL THUNDER
Le Trabendo - Paris
01/10/2013


Review rédigée par Angie


On peut dire que ce concert était l’un des plus attendus de ce début d’automne. Places mises en vente des mois auparavant, une billetterie quasiment sold out, un groupe qui monte et monte en réputation, les éléments étaient réunis pour promettre aux chanceux spectateurs présents de passer un moment inoubliable.



L’ouverture est assurée par le groupe ROYAL THUNDER, originaire du même état de Géorgie que les BARONESS et qui assurera de nombreuses dates sur leur tournée en tant que première partie. Ils sont quatre, délivrent un son assez difficile à décrire qui balance entre le heavy rock et les intonations du bayou. Les musiciens assurent et la voix féminine de Miny Parsonz impressionne, son teint rocailleux et ses envolées phoniques donnent le frisson. Mais au bout de 10 minutes, l’impression que l’on ne fait que tourner autour du pot se fait de plus en plus ressentir. Les rythmes restes linéaires, le même jeu d’écriture se répète inlassablement. Mon avis final sera que la nana gère au chant, qu’il y a de l’idée dans le style proposé, mais que 40 minutes d’écoute, c’est beaucoup trop long.



Entracte, puis les tant attendus maîtres d’un sludge progressif que je n’arrive toujours pas à décrire précisément font leur entrée sur scène sous les applaudissements d’un public apparemment déjà sous le charme. En participant à ce concert, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Motivée par le fait de voir un groupe pour lequel l’engouement ne cesse de grimper, largement reconnu du milieu sludge&co dont le nom apparaît dans les meilleurs classements musicaux, j’avais pourtant la crainte de me retrouver plongée dans une atmosphère qui me laisse dépourvue d’émotion, notamment si le dernier double album -pas très énervé- est mis à l’honneur.
"Ogeechee Hymnal" forme les premières notes de la soirée suivi de la punchy pop "Take My Bones Away" et "March To The Sea" du dernier "Yellow & Green" (2012). "A Horse Called Golgotha" du "Blue Record" (2009) se pose en interlude au milieu d’une setlist prévisiblement penchée sur le dernier album. Durant tout le show il en sera ainsi, quelques titres du blue se perdront au milieu d’une marée jaune et verte. Pas si curieusement que ça, on remarque que la majorité du public laisse percevoir un sursaut d’engouement lorsqu’il s’agit de morceaux du "Blue Record", l’inconditionnel préféré des connaisseurs et fans invétérés. Victimes d’un grave accident de bus en Août 2012 où la chance a heureusement joué en leur faveur mais qui leur vaudra cependant de nombreuses fractures, les membres Allen Blickle (batterie) et Matt Maggioni (basse) décideront quelques mois plus tard de quitter l’aventure. John Baizley reste alors le seul membre originaire du groupe, assurant ce soir il faut le dire une prestation de qualité, digne et charismatique malgré une fracture du bras gauche qui lui aura valu des mois de rééducation et de réapprentissage de la six cordes. Le live est d’un professionnalisme incontestable mais pourtant, j’ai beau essayé de rentrer dans le jeu, la magie n’opère pas. Sauf sur quelques titres qui font l’exception, je n’arrive pas à me plonger dans l’ambiance. J’en conclue que rien ne sert de forcer, je m’ennuie royalement. Apprécié sur CD posée dans un sofa, je ne les avais cependant jamais vus en concert et me demande au final si j’ai déjà un jour vraiment compris leur musique. Choix notable sur les titres de rappel constitués de "The Sweetest Curse" et "Jake Leg" puis de l’énergique "Isak" qui sera le seul titre issu du "Red Album" (2009), un certain dynamisme revient, mais pas de quoi s’affoler non plus.
Ce soir il y a ceux qui ont adoré, encore bouche bée à la sortie du concert, et ceux qui se sont endormis et ont préféré le doux parfum de la bière dégustée sur des allers-retours entre la salle et la terrasse, comme moi. Un public coupé en deux et des avis très distincts, je dirais un peu brutalement que BARONESS devient à mes yeux un groupe "Rock-En-Seine" pour un nouveau public branchouille désireux de se plonger dans un univers rock tendance du moment… En ce qui me concerne, il faudra me convaincre d’une bonne raison pour les revoir ultérieurement sur scène.



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