La review

BLACK BOMB Ä + NOÏD + THE BUTCHER'S RODEO + DWAIL + MISSING PRIDE
La Flèche d'Or - Paris
04/05/2012


Review rédigée par Braindead


Cinquième et dernière date de qualification avant la grande finale du tremplin Hellfest organisé par le mensuel MyRock et dont les parrains, pour cette cession, ne sont ni plus ni moins que les légendes du hardcore Français BLACK BOMB Ä ; autant dire qu’après le soutien de groupes comme Loudblast ou encore The Arrs, MyRock a frappé très fort pour cette première édition, qui nous l’espérons tous, saura trouver un écho favorable à une deuxième édition.
Les balances s’effectuent dans une bonne humeur générale, le stress ne se ressent pas, deux heures avant l’ouverture des portes. Et pourtant quatre groupes depuis Janvier, ont déjà gagné leur ticket pour la grande finale qui aura lieu au Bataclan début, sous l’égide, tenez-vous bien, d’Eths qui viendra pour l’occasion, nous présenter leur dernier bébé. Gageons que la qualité soit de nouveau au rendez-vous ce soir, la diversité des genres étant quant à elle, déjà bien affirmée avec au programme, metalcore, deathcore, punk metal…



19h, ouverture des portes, La Flèche d’Or se remplie doucement ; c’est à MISSING PRIDE que revient le redoutable honneur d’ouvrir la soirée et le moins que l’on puisse dire, c’est que les jeunes Parisiens le font plutôt bien ; distillant un powercore mélodique du meilleurs effet, le combo se distingue également par un line-up composé de deux frontmen ; Philippe, petit bonhomme à lunettes typé geek balançant avec fureurs des growls incroyables, tandis que Lodex, trente centimètres de plus, pose les alternances d’une voix assurée. Le tout accompagné d’une double caisse hargneuse, d’une basse discrète mais bien placée et de deux guitaristes dont (et c’est une surprise), Symheris de T.A.N.K, venu prêter main forte au combo pour les lives. Un gage de qualité supplémentaire pour un groupe qui semble justement avoir conçu les titre de leur album "The Last Days Shall Be Red", pour le live ; le déchaînement de décibels aura lourdement contribué à créer une ambiance survoltée.



Quinze minutes seulement de préparation, et les Toulousains de DWAIL prennent la relève, devant des supporters venus en nombre, soutenir les représentants de la Ville Rose. Il faut dire que ce melting pot de genres (un hardcore rempli de cut, transitions, variantes rythmiques et autres drops), s’impose de plus en plus comme une référence en matière de première partie, les Toulousains ayant déjà ouvert pour Gojira, Dagoba, Manimal, MOPA, Trepalium… Leur dernier album "Helter Skelter" (qui date quand même de plus d’un an) a été très bien accueilli par la presse et constitue l’essentiel du set ; le public décidément très agité pogote à tout va et répond bruyamment aux invectives de Yannock, frontman survolté, qui n’hésitera pas à prendre la pause, debout sur les fûts de la batteuse. Le groupe quitte la scène non sans avoir balancé une cover des Beatles explosive, titre éponyme de l’album. A suivre de très près.



C’est au tour de THE BUTCHER’S RODEO d’investir la scène avec leur son inqualifiable, mélange de metalcore, stoner grunge punk ; tout un programme ; et le moins que l’on puisse dire c’est que ça dépote ; une énergie rock’n’roll, aussi dingue que le titre de leur dernier skeud "Like A Hobo On A Bison", d’autant que scéniquement, le combo évolue dans la catégorie Kalashnikov, mitraillant l’assistance de compos d’une redoutable efficacité à une cadence hallucinante ; c’est bien simple, tout est calibré chez THE BUTCHER’S RODEO, malgré leur aspect grand bordel scénique, les grattes, basse et autre batterie sont maîtrisées comme jamais ; Vince rageur, hurle, balance ses missiles coreux avec une rare maîtrise ; l’absence de cette insupportable voix nasillarde inhérente au style au profit d’un timbre grave, est salutaire. Le frontman est un vrai showman, ne calcule pas ses effets et finira plusieurs fois dans la fosse au milieu des pogos et autres circle pit. A découvrir urgemment, d’autant que leur premier EP est en téléchargement libre sur le site du groupe ; aucune excuse donc…



La soirée est commencée depuis deux heures que déjà le dernier groupe s’apprête à rentrer sur scène, ce qui n’est pas chose aisée après la tornade générée TBR, d’autant que le style de NOÏD est légèrement différent, du rock hardcore old school suintant le punk et l’anarchie ; le spectre Lofoforesque n’est pas loin et je ne suis pas étonné d’apprendre que Reuno est venu couché sa voix sur leur dernier album ; vous l’aurez compris le final de ce soir, sera anar ou ne sera pas ; comment refuser d’ailleurs, à la vue et l’écoute de ce trio attachant, sympathique et redoutablement efficace dans leur genre. Les Normands savent mieux que quiconque nous rallier à leur cause sans aucun compromis, l’adhésion du public est totale, même si la fatigue due aux trois foudroyances précédentes, commence par se faire sentir. L’ensemble est carré, accrocheur, les mélodies offensives, le trio remplit son contrat et mérite le respect pour son intégrité musicale.



Place maintenant aux parrains de la soirée, les inénarrables BLACK BOMB Ä, la fosse se resserre ; nombreux sont ceux qui portent les t-shirts à l’effigie du dernier skeud de nos coreux préférés, ça sent la poudre, les premiers riffs retentissent et Poun déboule et couine comme à son habitude soutenu par Shaun au chant grave, un mastodonte remplaçant de Djag depuis plus d’un an, et qui pour les intimes se présente comme l’Irlandais au dialecte surréaliste, s’exprimant par onomatopées ; l’aspect fendard est garanti. Le combo fait la part belle à "Enemies Of The State", que Poun nous conseillera finalement de voler, mais nous gratifie également de titres bien connus comme l’hymne "Mary", reprise par l’intégralité du public ; l’ambiance devient bouillante et on ne compte plus les circle pit et slam, tandis que Poun recherche de l’air en escaladant un barracuda muni d’un ventilateur, vidant les demis les uns après les autres. La scène est à plusieurs reprises envahie, le frontman laissant même le micro à un fan désireux de s’essayer à l’exercice, le même remerciant à sa manière à la fin du show en s’improvisant streaker. Image surréaliste pour un joyeux bordel conclu après cinquante minutes de show par les résultats et ce sont fous furieux de THE BUTCHER’S RODEO qui iront défendre leur chance au Bataclan pour la grande finale le 2 Juin prochain. Conclusion logique d’une soirée plutôt familiale à l’ambiance survoltée, parfaitement orchestré par l’équipe de MyRock.