La review

BLACK BOMB Ä + X SYNDICATE
Le Ferrailleur - Nantes (44)
17/04/2015


Review rédigée par Braindead


La météo nantaise annonçait un avis de tempête sur Nantes pour ce Vendredi 17 Avril ; un vent violent connu sous le nom de BLACK BOMB Ä allait abattre ses rafales sur le Ferrailleur, la salle rock par excellence. Plus qu’un simple retour très attendu dans la Cité des Ducs de Bretagne, les fans les plus hardcore du combo étaient là pour l'événement que représentait le grand retour d’Arno au sein du line-up. Certes personne n’oublie le précurseur Djag mais Arno, une des figures de proue du core français, jouit d’un capital sympathie énorme, une réputation non-usurpée lorsqu'on se prend en pleine face l’explosion scénique du duo. Ce n’est donc pas un hasard si la salle est bondée au point de se transformer en torchère. Et ce n’est pas la qualité de la première partie qui en éteindra la flamme...



Je connaissais la réputation d’X SYNDICATE depuis un bon moment mais n’avais jamais pu observer le groupe en live. Grosse erreur. Pour être franc, je pensais ma période punk rock derrière moi, c’était sans compter sans l’énergie et le charisme de ces quatre magnifiques dames accompagnées d’Alex, batteur mastodonte. Sans fioriture mais avec une rage que je qualifierais d’épique, Bigoude et les siens insuffle cette authenticité de jeunes premières avec une conviction qui force le respect, je redécouvre le punk rock et même si le pit n’est qu’à moitié plein, l’énergie qui s’en dégage chauffe l’assistance sans aucun mal. Présentant des titres de son nouveau skeud "Dead Or Alive" mais également les hymnes ayant fait la renommée du groupe, X SYNDICATE a su faire évoluer, voire muscler, sa musique tout au long de sa carrière, en résulte un set explosif où chacun des membres est clairement mis en avant, une homogénéité dans l’occupation de la scène que l’on ne retrouve que dans le punk et le hardcore. Pas vraiment surpris lorsqu'on regarde le palmarès d’un combo ayant partagé la scène avec Slayer, Motörhead, Scorpions ou encore Helmet, l’expérience du "Je te tiens le pit en ébullition" est clairement visible. D’une rare gentillesse, les quatre drôles de dames et leur excellent batteur de fûts nous ont démontré une leçon d’intégrité et de jeunesse éternelle, en témoignent les échanges avec leur public. Lady Bittersweet, Marie R et Angie, toute droit sortie d’un pulp movie, ont donné une leçon de charisme et d’authenticité bien loin du star système dont certaines frontgirls maniérées se font l’écho. Respect !



Soundchecks de rigueur, le temps d’aérer (ou du moins essayer d'aérer) une salle qui s’est progressivement transformée en hammam. Mise en place d’un backdrop qui recouvre l’intégralité du mur et le pit se remplit tel un seul homme. Des mini bravehearts ont déjà lieu avant même l’extinction des lights, la voix de Poun retentit, créant une excitation supplémentaire. L’intro résonne, Hervé et Jacou prennent possession de la scène, suivis de Snake, Arno et Poun, les duettistes à nouveau réunis. Premier riff, démarrage en mode bulldozer et la fosse est déjà un champ de ruines en à peine 3 secondes, difficile de tenir debout lorsque BBA choisit d’ouvrir avec "Comfortable Hate", titre phare de son dernier excellent opus. Ca blaste comme le mur du son (peut-on s’attendre à autre chose de la part d’Hervé, batteur légendaire par excellence), ça riffe à tout-va, le son est d’une lourdeur surprenante (Jacou en mode pitbull), j’ai pourtant shooté le groupe plusieurs fois en concert et avec des line-ups différents, mais je suis à chaque fois admiratif par la débauche d’énergie scénique. Le duo Poun / Arno fonctionne comme un seul homme surtout sur les nouveaux titres "The Point Of No Return", "Tear Of Hate" ou l’hymne à pogo "Land Of Bastards". Le reste de la setlist est constitué de classiques taillés pour le live, "Born To Die", "Burn", "Lady Lazy" déclenchent slams incontrôlables et mouvements de foule hystériques. La condensation est à son maximum, les tee shirts tombent quand ce n’est le futal, il est désormais impossible de s’extirper de la salle bondée, BBA livre un show sans transition, sans temps mort ni compromis, Poun harangue à tout-va et trouve écho auprès des fans, Arno en transe, rappelle son plaisir à retrouver le public de BBA. Un petit "Mary" des familles, juste question de tester le chant des supporters durant l’intro et le combo visite les recoins d’une scène finalement trop petite pour eux, littéralement en sueur, branché sur une batterie 100000 volts. On en sortira lessivé, heureux et finalement prêt à remettre ça dès que possible.

A noter que DJ Jean Moulin clôturera la soirée avec son electro-rock sympathique, choix de clôture surprenant mais judicieux car permettant de débriefer la presta des deux groupes devant quelques litres de houblon. Un très grand merci à Rage Tour et spécial big up à l’équipe du Ferrailleur.