BEAST IN BLACK + TURMION KÄTILÖT
La Maroquinerie - Paris
03/03/2019
Review rédigée par Matthieu
A peine rentré de Belgique, je file en direction de la Maroquinerie pour l’arrivée de BEAST IN BLACK, accompagnés par leurs compatriotes de TURMION KÄTILÖT. Pour être honnête,
j’attends plus le groupe d’ouverture que la tête d’affiche, car c’est leur tout premier passage
en France depuis la création du groupe ! La file d’attente est conséquente, et ce n’est pas
étonnant : la salle est pleine pour ce soir. Et la scène est déjà décorée.
Alors que je m’installe au premier rang, je comprends vite que le public n’est pas venu aussi
tôt pour TURMION KÄTILÖT, alors que les Finlandais s’apprêtent à prendre d’assaut la scène.
Et c’est uniquement quand les musiciens entrent un par un, maquillés et vêtus de tenues
mêlant post-apocalyptique et BDSM que la fosse comprend ce qui va se passer.
C’est donc
"Grand Ball", le titre avec lequel j’ai découvert le groupe il y a huit ans. Le duo MC Raaka Pee
et Shag-U (chant) se place devant le premier rang en haranguant les spectateurs pendant
que Master Bates (basse), Bobby Undertaker (guitare) et DQ (batterie) assènent des riffs
d’une lourdeur incroyable surmontés des claviers dansants de RunQ (claviers). Alternant les
hurlements, les chanteurs offrent un véritable show visuel, alors qu’un metal industriel
violent lacère la fosse. Pourtant, malgré le titre explosif, personne ne bouge. "Good evening
Paris !" lance MC Raaka Pee, "We are Turmion Kätilöt ! It’s our first time in Paris !". Très
communicatif dès les premiers instants, le groupe introduit le deuxième titre qui est une
petite bombe sortie du dernier album, et qui fait écho à la cité de l’amour, ce que
souligneront les chanteurs. Les musiciens participent tous aux choeurs, et les lumières
participent amplement à cette ambiance boîte de nuit bourrée aux hormones metalliques.
Dernier titre autorisé pour les photographes, "Verta Ja Lihaa" permet au guitariste de poser un
peu plus sur ses retours, et au bassiste de jouer avec les premiers rangs, alors que les
chanteurs, très mobiles, parcourent la scène. Alors que je range mon appareil, le groupe
nous assomme à nouveau avec un titre ultra rapide et qui fait la part belle aux différents
sons électroniques dont le claviériste, qui restera malheureusement cantonné au fond de la
scène, dispose. Tout en plaisantant, les Finlandais introduisent leurs titres, et les spectateurs
commencent à peine à réagir à ces rythmiques à la fois sombres et dansantes qui ont fait la
réputation du groupe à travers leur pays. "We will need Toto now Paris !" nous hurle MC
Raaka Pee, "But faster ! Can you help us ?". Alors que nous nous remettons à peine du fou
rire provoqué par le groupe, le claviériste commence déjà l’introduction de "Faster Than God",
titre sur lequel il utilisera également un mélodica. Vous ne connaissez pas cet instrument ?
Allez chercher, vous verrez. Le show se poursuit avec quelques blagues entre les titres, une
incitation à lever le poing gauche en signe de force, et les Finlandais embarquent toute la
salle dans leur univers grâce à leurs rythmiques intenses et extrêmement prenantes, mais le
temps passe vite. "Paris, this is our last one for tonight…" nous annoncent les frontmen, "But
don’t worry, we will come back !". Et le dernier titre provoquera quelques headbangs, la perte
pure et simple de ma nuque, mais également la confirmation que TURMION KÄTILÖT est un
groupe avec une présence scénique excellente et une bonne humeur plus que
communicative, mais qui sait envoyer du gros son lorsque c’est nécessaire. Le groupe est
littéralement acclamé, et lorsque les musiciens repassent pour débarrasser leur matériel, ils
sont encore une fois salués par le public.
Setlist : "Grand Ball", "Love Is Dead", "Verta Ja Lihaa", "Pirun Nyrkki", "Suolainen Kapteeni",
"Alternative End For Your U.S.C.H!", "Faster Than God", "Helvetin Torvet", "Sikiö", "Pyhä Maa",
"Lataa Ja Varmista".
Des crânes en plastique sont allumés, des barrières sont installées sur le côté de la scène…
Pas de doute, la bête arrive ! Mais l’attente est longue, et la foule se presse de plus en plus,
et quand les musiciens de BEAST IN BLACK entrent un par un sur scène, la seule chose qu’ils
peuvent apercevoir est la joie des fans. Et le premier commence, entraînant, motivant,
dansant, avec un Yannis Papadopoulos (chant) très en forme ce soir. Derrière son
imposant kit qui occupe presque toute la place, Atte Palokangas (batterie) joue avec ses
baguettes tout en souriant aux premiers rangs. Mais il n’y a pas que le chanteur et le batteur
qui attirent le regard, car Maté Molnar (basse) et Kasperi Heikkinen (guitare) grimacent
aux photographes à la moindre occasion. Les deux musiciens ne perdent pas non plus une
occasion de jouer ensemble, alors qu’Anton Kabanen (guitare) se retrouve seul de son
côté. Mais cette situation ne durera pas, puisque les trois hommes changent très
régulièrement de place, allant même jusqu’à poser au centre pour quelques solos lorsque
Yannis n’y est pas.
Après une rapide intervention, le groupe enchaîne sur "Unlimited Sin", un
autre morceau aux samples festifs qui fera danser la foule, sous le regard amusé des
musiciens. Et les rythmes disco combinés au heavy / power des Finlandais, quoi qu’un peu
kitsch, passe très bien en live. "Bonsoir Paris !" hurle Yannis à la fin du morceau. "Vous êtes
incroyables ! I wanna try my french, you know that we are Beast In Black, on est là pour
vous donner du heavy metal !" continue le frontman avant de lancer le troisième titre. A
nouveau les musiciens se réunissent pour lever leurs armes ensemble lors des rythmiques,
sourient à tout-va et pointent les spectateurs avec le bout de leurs instruments. Avec les
choeurs des musiciens, les titres du groupe prennent une toute autre dimension sur scène,
et le frontman laisse parfois la foule chanter pour lui, renforçant cette cohésion avec le
public. Alors que je range mon appareil, je remarque que même si les musiciens prennent le
temps d’échanger avec leurs fans entre deux morceaux, l’intensité du show ne retombe pas
! Et c’est "Eternal Fire" qui prend la suite, laissant la possibilité au chanteur de nous montrer
l’étendue de ses capacités vocales, pendant que ses musiciens s’amusent scène. L’homme
est visiblement très impliqué dans sa musique, puisqu’il terminera ce morceau à genoux
devant le premier rang. "Putain, merde ! You guys are so fucking loud !" nous dit-il en se
relevant. "For the next song I gonna need your fists in the air because "This Is War" !" lance-t-il
alors que la rythmique démarre déjà. Le titre est bien plus martial que les autres, et laisse
une place plus importante à la basse vrombissante de Maté, alors que les guitaristes
haranguent la fosse. Si les cymbales de la batterie sont un poil surmixées, l’énergie
déployée par les membres me fera oublier ce léger détail, et le groupe continue son set en
mêlant titres motivants qui font danser la foule et quelques power ballads comme "Heart Of
Steel", qui permet de renforcer encore un peu plus la magie qui opère depuis le début du set,
alors que je recule pour laisser ma place à un fan visiblement plus motivé. Comme à leur
habitude, les musiciens enfileront des lunettes lumineuses pendant que le chanteur se
prépare à surgir avec une camisole de force pour "Crazy, Mad, Insane", qui l’obligera à être
un peu moins mobile que d’habitude, et à chanter avec son micro sur un pied. Tout le
monde part alors de scène, mais Kasperi revient vite nous parler. "Bonsoir Paris, you crazy
motherfuckers ! Don’t worry, I will not sing tonight" nous rassure le guitariste avant de nous
remercier à nouveau de notre présence et de notre implication dans leur concert. Mais
soudain, Yannis remonte sur scène et l’interrompt. "What are you doing ?" lui lance-t-il,
"You’re not supposed to have a microphone !". La scène amuse la foule, et le show reprend
avec une rythmique douce suivie d’un autre morceau qui fera à nouveau danser les
spectateurs.
Quelques médiators volent alors que les musiciens partent de scène, mais le
public en veut plus ! Le nom du groupe est scandé, et les Finlandais reviennent pour trois
titres supplémentaires, et confirment à leurs fans qu’ils sont toujours en forme. C’est "End Of
The World" qui est choisi pour clore ce set, et le groupe nous promet de repasser le plus vite
possible dans notre belle ville.
Setlist : "Cry Out For A Hero", "Unlimited Sin", "Beast In Black", "Eternal Fire", "This Is War", "The
Fifth Angel", "True Believer", "Heart Of Steel", "Born Again", "Repentless", "Ghost In The Rain",
"Die By The Blade", "Crazy, Mad, Insane", "Sweet True Lies", "From Hell With Love".
Rappel : "No Surrender", "Blind And Frozen", "End Of The World".
La soirée est finie, et les métros seront bientôt pleins de metalheads transpirants et épuisés.
Si TURMION KÄTILÖT a réussi le défi de convaincre un public qui n’était absolument pas le
sien à la base, laissant une très forte impression à la salle (et me permettant au passage de
voir enfin ce groupe si cher à mes yeux), BEAST IN BLACK a convaincu l’intégralité de la salle.
Les deux formations finlandaises ont été taillées pour la scène, et je suis persuadé que leurs
prochains shows seront dans des salles bien plus conséquentes !