La review

BETIZFEST
DevilDriver + Dagoba + Crowbar + Bukowski + General Lee + Fake Off + Colossus
Le Palais Des Grottes - Cambrai (59)
11/04/2014


Review rédigée par Antoine


Le BetizFest s'organise sur deux week-ends, un pop/rock et un autre axé sur le metal et le punk/rock. Sur chacune de ces soirées on retrouve de beaux plateaux, des artistes locaux, nationaux et internationaux. Pour la soirée qui nous intéresse, celle du Vendredi 11 Avril l'affiche est composée de DEVILDRIVER, DAGOBA, CROWBAR, BUKOWSKI, GENERAL LEE, FAKE OFF et COLOSSUS. Un bon cru quand on voir la taille de ce festival. Étant de taille modeste, l'arrivée se fait tranquillement sans file d'attente énorme, rien que pour ça c'est déjà une bonne raison d'y aller.



Ce Palais des Grottes est un grand espace d'exposition aménagé pour l'occasion avec deux scènes. Un de ces deux scène est inaugurée par le groupe GENERAL LEE. C'est d'ailleurs une chance pour le groupe du Nord car il a la BetizArena (grande scène), le revers de la médaille étant l'horaire de passage. Il n'empêche que ces 45 minutes de jeu ont dû bien les essouffler, j'ai eu l'impression de revoir The Dillinger Escape Plan, ça saute dans tous les sens, des lumières rapides, une musique agressive : pas difficile de ressentir les influences. Quand on voit une telle énergie sur scène difficile de se dire qu'on n'aurait pu mieux commencer la soirée ! Leur hardcore est certes très convaincant, plein de fougue avec des riffs incisifs mais je me lasse vite malgré un ou deux titres un peu plus planants, je n'arrive pas à rentrer dans leur univers. Pour finir le set, le chanteur s'écroule sur la batterie, voilà qui met avec certitude fin à leur set.

Setlist : 1."Medusa Howls With Wolves", 2."The Witchin Hour", 3."Drifting", 4."The End Of Bravery", 5."Alone With Everybody", 6."When Vultures Descend To Feed", 7."Junon", 8."Running With Sharp Scissors".



On enchaîne sur l'Eclipse Stage (petite scène) avec COLOSSUS qui est un autre groupe de la région et la pareil, une grose boule d'énergie, peut-être même plus impressionnant que GENERAL LEE mais la taille de la scène est bien plus petite. Il y a dans ce groupe un duo de chanteurs qui apporte du dynamisme par contre musicalement je ne vois pas vraiment d'intérêt, les voix sont trop similaires. Il y a un peu plus de variété dans les morceaux qu'avec le groupe précédent mais ce n'est pas tout à fait ça non plus, et avoir deux groupes consécutifs dans des styles différents mais aussi violents c'est un peu trop pour moi malgré des performances plus qu'honnêtes. Je ne remets pas en cause les qualités musicales de ces groupes mais quand on n'accroche pas… Le public semble apprécier davantage que moi mais ce n'est pas encore bien chaud.

Setlist : 1."The Beyond Chronicles", 2."Endless Torments", 3."Hammer Rises", 4."The Path Of Retaliation", 5."We Are the Ones Called Devils", 6."Seize My Final Breath", 7."Uninvited Guest", 8."Worst Clone Award".



Retour sur la BetizArena avec CROWBAR et autant dire que les Américains ne sont pas là pour se balader. C'est le premier "gros nom" de l'affiche de ce soir. Voilà un groupe qui envoie lui aussi du pâté ! Depuis le temps que je voulais les voir en live, je prends vite mon pied, visiblement c'est le cas pour l'ensemble des personnes présentes à la fois dans le public et sur scène. Pas étonnant avec ce maître incontesté dans le sludge mais est-ce encore nécessaire de les présenter ? Difficile de faire plus efficace avec une telle maîtrise, des morceaux corrosifs, bruts et menaçants et avec aux commandes Kirk Windstein. Contrairement à Down dans lequel il officiait jusqu'à peu, on peut là profiter de la puissance de sa voix, tellement rugueuse que s'en est presque surnaturel. Encore un groupe de la Nouvelle-Orléans qui sait s'imposer outre-Atlantique même si on le voit assez rarement. La température commence à monter, Kirk et Patrick Bruders (basse) entrent dans un dans un duel crâne contre crâne tandis que de son côté Steve Gibb vient booster le public. Le groupe est vraiment en pleine forme et nous lâche le meilleur de sa discographie, un pur bonheur ! Vivement la prochaine fois que j'aurai l'occasion de les voir !

Setlist : 1."Conquering", 2."High Rate Extinction", 3."The Lasting Dose", 4."Burn Your World", 5."Self-Inflicted", 6."Vacuum", 7."Liquid Sky And Cold Black Earth", 8."Sever The Wicked Hand", 9."New Dawn", 10."I Am Forever", 11."All I Had (I Gave)", 12."Planets Collide", 13."Cemetary Angels", 14."Let Me Mourn".



Le dernier groupe régional est FAKE OFF. Un détail qui m'a tout de suite fait accrocher c'est ce son de basse bien lourd et bien gras au moins pas de souci on l'entend bien. Encore une fois on tombe sur des piles électriques ça montre bien qu'ils en veulent ces groupes ! C'est un bon templin pour eux que de se retrouver à cette place sur l'affiche et ils le méritent bien. Leur hardcore me paraît assez classique mais me laisse moins indifférent que ce que j'ai pu entendre plus tôt dans la soirée. Le public est maintenant plus nombreux et plus réceptif aux différents uppercuts que nous envoie ce groupe du Nord. Malheureusement le temps de jeu est court et ils laissent assez rapidement place à la tête d'affiche de la soirée.



La tête d'affiche c'est DEVILDRIVER, poids lourd du metal américain et spécialiste des festivals. J'avais un bon souvenir de leur passage à Rouen en Juin 2011 mais là ils m'ont scotché ! Dez Fafara nous remercie après avoir balancé les premiers titres d'être là à profiter de leur concert, content de voir que la prochaine génération arpente déjà la fosse en voyant une gosse sur les épaules de son père. Ils apprécient le moment, nous aussi. Y'a pas à dire ils savent y faire ces Californiens pour nous envoyer des boulets de canon ! Ce sont des monstres de scène, pas grand-chose de plus à dire là-dessus. On a le droit à un set qui déboîte, forcément ! Même si DEVILDRIVER nous balance des lights roses c'est pas pour autant qu'ils font dans la dentelle, eux c'est plutôt le mode bulldozer. Tous les classiques y passent, pour notre plus grand bonheur. La tradition du circle pit est honorée, pas de nouveau record établi mais on voit bien avec quelle facilité ils mettent le public dans leur poche. Le titre "End Of The Line" voit le public monter en pression avec un point d'orgue quelques minutes plus tard avec "Clouds Over California" et là tu te dis "Merde, on arrive déjà sur les dernières minutes du set", juste le temps de balancer encore deux titres et tu reprends conscience du monde environnant. Là tu vois qu'il y a beaucoup de monde qui attendait la bande californienne. Après avoir fini, Dez descend aussitôt serrer des paluches dans les premiers rangs et prend même un vigile dans ses bras, chaleureux le gars !

Setlist : 1.""Head On To Heartache (Let Them Rot)", 2.""Hold Back The Day", 3."Not All Who Wander Are Lost", 4."Before The Hangman's Noose", 5."Oath Of The Abyss", 6."I Could Care Less", 7."The Appetite", 8."End Of The Line", 9."Dead To Rights", 10."Clouds Over California", 11."Ruthless", 12."Meet The Wretched".



C'est à BUKOWSKI que revient la tâche de boucler la soirée sur l'Eclipse Stage, après une très belle prestation des Américains (ils ont d'ailleurs ouvert leur date rouennaise en 2011) et avant la performance à venir des Marseillais de DAGOBA. J'en vois déjà se dire qu'ils vont passer inaperçus et que leur set sera anecdotique. Loin de là… Ce groupe parisien que je ne quitte pas depuis sa formation en 2007 sait y faire pour mettre le feu aux poudres ! Je ne sais plus combien de fois je les ai vus sur scène mais je suis toujours impatient de les retrouver pour me prendre une claque. En guise d'intro Julien nous sort "On est là et c'est pas pour enfiler des perles !" voilà c'est dit ! La setlist est assez classique, la pioche se fait dans les trois albums du groupe, on va là à l'efficacité même si on se donne l'occasion de ralentir le rythme avec "Brothers Forever" car il faut bien recharger les batteries avec un groupe qui se donne à 200% et qui saurait mettre sur les rotules n'importe quel public, on ne fera pas exception ce soir, les pogos et les slams n'arrêtent pas, à croire que le public est devenu dingue. Mathieu demande un wall of death, j'ai l'impression que certains gars de la fosse n'attendaient que ça, ils sont déchaînés. Après 45 minutes le groupe nous annonce déjà la fin, j'ai l'impression que ça venait de commencer, mais c'est à chaque fois pareil avec eux, je ne m'y habituerai jamais ! Le groupe quitte la scène sous des applaudissements nourris du public, Julien prend un bain de foule et nous fait même un petit stage diving ! Nul doute que ce groupe ira loin…

Setlist : 1.Intro, 2."The Downtown Revenge", 3."My Name Is Kozanowski", 4."Hardtimes", 5."The Midnight Son", 6."Hazardous Creatures", 7."Brothers Forever", 8."Keep Your Head On", 9."Mysanthropia", 10."Car Crasher".



C'est DAGOBA qui clôturera la soirée, mais le colosse marseillais ne doit pas craindre que le public soit parti dormir vu sa cote auprès de ces derniers. On commence très fort, pas le temps de se poser de question, il faut s'accrocher pour la dernière ligne droite. Dagoba est un bon groupe mais il leur manque je trouve le juste milieu entre puissance et mélodie, pourtant ils savent le faire comme le prouve "Black Smokers (752° Farenheit)", un titre que j'adore et que je pourrais me passer en boucle. En live le groupe donne l'impression d'un raz de marée qui viendrait écraser le public, autant depuis leur passage au Motocultor Open Air j'avais gardé un avis assez mitigé autant là ils ont bien rattrapé leur coup ! Le son est propre, clair, forcément puissant bref que du bon. Le groupe est content de revenir au BetizFest deux ans après leur premier passage. Shawter ne manquera pas de nous le dire et c'est un des points négatifs que je trouve avec ce groupe, c'est la surenchère, remercier le public d'être là après chaque morceau ça fait un peu trop. Mais bon il n'empêche que c'est un groupe qui a de nombreuses qualités et le public part au quart de tour, les circles pits s'enchaînent et je ne parle pas de tous les pogos, slams, etc… Par contre le circle pit autour de la console n'aura pas fonctionné. Les Marseillais peuvent quitter la scène l'esprit tranquille, ils ont montré encore une fois toute leur puissance.

Setlist : 1."I, Reptile", 2."The Man You're Not", 3."The Nightfall And All Its Mistakes", 4."Black Smokers (752° Farenheit)", 5."When Winter", 6."The Great Wonder", 7."The Fall Of Men", 8."Degree Zero", 9."It's All About Time", 10."Yes We Die", 11."Kiss Me Kraken", 12."Maniak", 13."The Things Within", 14."The White Guy (And The Black Ceremony)".

En voilà un bon festival pour commencer la saison, ambitieux mais de taille raisonnable c'est une date à retenir dans la région Nord ! Merci à l'équipe du BetiZFest, très bonne organisation ! On remet ça dans une semaine avec le PPM Fest en Belgique !