C’est en cette soirée froide et pluvieuse que je me dirige d’un pas rapide, me croyant à la bourre, vers le Glazart, célèbre salle du nord de Paris, pour participer à une soirée hardcore à la cool.

Arrivé sur place les Français de KILO m’accueillent plus que dignement et m’informent que le concert commencera une heure plus tard… Qu’à cela ne tienne, j’en profite donc pour discuter avec les deux formations de ce soir afin de les connaître un peu mieux et de réaliser quelques clichés dans les loges. J’apprends donc que le batteur de KILO est papa depuis le midi même et nous nous empressons de faire sauter les bouchons des bouteilles de champagne pour célébrer ce double événement ! Du côté de nos amis de Seattle, impossible de réunir le groupe entier pour la photo mais, en revanche, j’entame une excellente discussion avec l’un des guitaristes et le bassiste super cool.

Point trop n’en faut, il est déjà l’heure de monter sur scène pour laisser parler la distorsion et les cris, hélas devant une salle plus que clairsemée et ce malgré le mauvais temps typiquement Parisien qui aurait dû inciter les spectateurs à venir écouter ce bon groupe bien de chez nous. Les Angevins de KILO nous servent un post-hardcore noise relativement cool avec un son correct malgré une faiblesse de niveau dans la sortie de la voix du chanteur qui fait cruellement défaut dans les passages en chant clair. Les mélodies sont complexes sans pour autant tomber dans le rock progressif intellectuel "gnan gnan" qui semble être le cheval de bataille des groupes en mal d’originalité de notre décennie. On sent vite que la moyenne d’âge plutôt trentenaire du groupe y est pour quelque chose et que le juste compromis entre bourrinage rythmique et passages plus calmes est vite trouvé (avec brio !) que ce soit au niveau instrumental que vocal. Le chanteur donne tout ce qu’il a sur les compos malgré l’absence dramatique de public, preuve qu’il est venu se faire plaisir, mais peine à meubler entre les chansons. En résumé, une bonne première partie, plus que correcte qui a su préparer avec brio le terrain pour les stars de la soirée, les américains de BLACK BREATH.

Arrivée sur scène du quintette devant une salle un peu plus remplie (mais là encore, bien maigre par rapport a la capacité d’accueil de cette salle pourtant mythique) et bouillante à l’idée de se déchainer sur le hardcore-death des petits gars de Seattle qui signent la leur première date sur le sol Français. Première chanson et je suis obligé d’arrêter de shooter tellement je suis sur le cul devant le spectacle qui s’offre à mes yeux et à mes oreilles. Un son monstrueux, des musiciens à fond et ce dès la première minute et surtout des compos d’une rare qualité pour une groupe qui ne compte qu’un seul album à son actif. Le combo mélange avec talent les influences, je crois même reconnaitre la patte de Lamb Of God sur certains passages rythmiques. On sent bien les différentes sources musicales de chacun des mecs du groupe, à savoir le hardcore, le death (qu’il soit Suédois ou Américain), le punk… Seul bémol au show (que ce soit celui de BLACK BREATH ou de KILO), une lumière déplorable quasi inexistante… Les chansons s’enchaînent, toutes à un rythme effréné, le public pogotte allégrement, l’ambiance est clairement là et la qualité aussi. Il est juste déplorable que si peu de personnes se soient déplacées pour voir ce show qui a fait l’unanimité. Rattrapage l’année prochaine pour les absents pour la deuxième tournée Européenne du groupe, du moins on l’espère vivement !