La review

BLACK METAL IS RISING 7
Temple Of Baal + Forteresse + Nightbringer + Acherontas
+ Black Death + Borgne + The Great Old Ones + Anus Mundi
Le Glazart - Paris
01/07/2012


Review rédigée par Delph
Photos prises par Kromano


Ne connaissant pas vraiment les groupes présents à l’affiche de cette édition du Black Metal Is Rising, le festival en question fut placé sous le signe de la découverte, en ce qui me concerne (petit prologue s’adressant aux quidams les plus inflexibles de la scène metal qui seraient tentés de contester mon éminent poste au sein de ce webzine, sait-on jamais).



A cause d’une étourderie qui m’a fait rater ANUS MUNDI, je vais commencer par THE GREAT OLD ONES, étant dépourvue du don d’ubiquité ; pour une première partie, on peut parler d’une bonne surprise, ces messieurs faisant preuve d’une originalité indéniable, avec une belle maîtrise du vibrato bien acerbe et des ambiances hermétiques et ensorcelantes, grâce, entre autres, à la présence d’une troisième guitare qui confère une dimension supplémentaire aux compos.



Viennent ensuite BORGNE qui, après une intro passablement belliqueuse, s’emploient à nous servir un black indus éthéré très accrocheur, cousu de quelques passages agressifs et saisissants, mention spéciale aux membres du groupe qui, malgré leur épaisse couche de peinture, avaient visiblement l’air de s’ennuyer comme des croûtons de pain derrière une malle.



Place maintenant à BLACK DEATH, et je m’excuse au préalable pour ceux qui ont apprécié (de toute façon, vous avez pas le choix, c’est moi qui fais les chroniques ici), mais en plus d’un blase qui frise la bouffonnerie, ces gaillards nous ont honoré d’un set purement et simplement caricatural, entre la tessiture improbable du chanteur / bassiste, le son vaseux, le riffing visqueux, bâclé et primaire, la défaillance des compos et les prouesses du batteur, qui font penser à une course de chats avec une casserole attachée à la queue.



Heureusement, ACHERONTAS débarqua peu après pour sauver les meubles. Et là, le terme de torgnole ainsi que tout le champ lexical qui va avec ne sont que de doux euphémismes par rapport aux sensations fortes que ces Grecs ont suscitées : une atmosphère liturgique maintenue tout au long d’un set résolument haineux et sinistre, des compos dont la variété, la mélancolie et l’authenticité m’ont emmenée très très loin (et si j’avais été sobre, il en aurait été de même, j’en suis absolument certaine), des morceaux exhaussés par une prédominance vocale fielleuse et méphistophélique…



Vint par la suite NIGHTBRINGER, qui se compose en fait du même line-up qu’ACHERONTAS, mais dont les prestations, cette fois-ci, se sont avérées moins saisissantes, dans un style un peu plus "avachi". En même temps, difficile de faire mieux que précédemment,et je crois bien que c’est la première fois que je me prends une telle beigne à un concert de black metal.



On enchaîne sur les Québécois de FORTERESSE, qui nous honorent d’un black metal particulièrement rude et vindicatif, avec un set qui laisse de méchantes traces de griffes sur les roubignoles. Du point de vue qualitatif, une autre belle découverte en plus d’ACHERONTAS, bien que les ambiances ne soient pas les mêmes.

TEMPLE OF BAAL, qui ont clôturé le festival, quant à eux, peuvent s’enorgueillir d’être de bons musiciens, mais la structure limite improbable de leurs compos dépossède l’ensemble d’une bonne partie de son efficacité, je garde bon espoir cependant car certains passages de leur set faisaient vraiment mouche, et le potentiel du groupe reste indéniable.