La review

BLUES PILLS + KADAVAR
Le Trianon - Paris
30/10/2016


Review rédigée par OroBlues


Cette soirée au Trianon est bousculée par les deux groupes explosifs du label Nuclear Blast : KADAVAR et BLUES PILLS. Je suis toujours passée à côté de KADAVAR lors de leurs concerts à Paris et pendant les festivals… mais je suis ravie car ce soir ils font la première partie de BLUES PILLS, et c’est un très bon choix de programmation !



Le trio allemand est blond et looké, avec de grosses et longues barbes, des cheveux arrivant aux fesses, une tenue vestimentaire datant des années 70 et une présence irréprochable. Formé en 2010 à Berlin avec une grosse influence Black Sabbath, KADAVAR a déjà sorti trois albums studio et un live, le dernier "Berlin" étant sorti en 2015. Ce soir, ils vont jouer environ une heure, et la salle est complètement pleine à craquer alors qu’il est à peine 19h30. Première partie ou pas, le groupe fait le show à 300%, les fans sont bouillants et très rapidement ça tourne en pogo dans la fosse du Trianon. Ils ouvrent leur set avec "Come Back Life" issu de leur second album "Abra Kadavar" (2013) et enchaînent avec "Pale Blue Eyes" extrait du dernier album. Facilement, on se retrouve perdu dans le desert avec un son lourd et bien sombre. On est happé par une voix, des frappes et des riffs sortis d’un enfer charismatique et poussiéreux, et c’est chaudement agréable de se faire piquer en live de cette façon. La lourdeur s’intensifie un peu plus avec le titre "Last Living Dinosaur" et atteindra son paroxysme avec "All Our Thoughts". Pas de mise en avant particulière ici, les trois musiciens sont parfaitement alignés sur scène : le chanteur-guitariste Christoph "Lupus" Lindermann nous crache un rock d’outre-tombe, le batteur Christoph "Tiger" Bartelt, faisant environ deux mètres (au moins) s’acharne littéralement sur sa batterie et Simon "Dragon" Bouteloup à la basse nous laisse entrevoir toute la sensualité que peut faire naître le stoner. Le groupe a du talent et la sincérité de la prestation aura su donner un sourire radieux à tous les grands ados que nous sommes ce soir.

Setlist : "Come Back Life", "Pale Blue Eyes", "Doomsday Machine", "Living In Your Head", "Last Living Dinosaur", "Black Sun", "Forgotten Past", "The Old Man", "Thousand Miles Away From Home", "All Our Thoughts", "Creature Of The Demon", "Helter Skelter".



BLUES PILLS, d’origine suédoise, est un groupe fondé en 2011 clairement blues rock avec une chanteuse qui fait le job en se déchaînant sur scène sur tous les morceaux. Leur deuxième album "Lady In Gold", sorti en 2016 et plus orienté soul music, est l’objet de leur tournée européenne qui se terminera en Novembre. La voix d’Elin Larsson est puissante et maîtrisée, le show est rodé, il n’y a pas grand-chose qui dépasse, ça rentre dans les clous, il n’y a quasi aucun faux pas etc. Oui, donc c’est un peu… ennuyeux, sans surprise ? Prestation excessivement bien réalisée en effet, mais un peu trop scolaire et gentillette malgré les grosses guitares. Les musiciens sont sûrement un peu trop discrets malgré leur technicité et c’est dommage. Il est vrai qu’Elin Larsson occupe beaucoup l’attention. Placée devant, j’avais à peine le droit de bouger car les amoureux de la chanteuse se trouvaient aux premières loges et n’appréciaient absolument pas qu’on puisse les déranger dans la contemplation de leur idole. Pour un concert annoncé un peu gras avec des mini-bousculades et des gens sympathiques dans le public, on repassera. Je profite malgré tout des tubes comme "Bad Talkers", "Bliss" ou encore "Highclass Woman" qui permettent à la fosse de se réveiller un peu et de prendre du plaisir plutôt mérité. Ensuite, il y a un petit break avec la chanteuse seule sur scène pour interpréter "I Felt A Change" au clavier. Et là, c’est dur à dire mais je m’ennuie profondément… Encore une fois, c’est bien réalisé mais c’est un échec concernant l’éveil attendu des frissons. Heureusement, les musiciens reviennent pour les deux derniers morceaux de la soirée : "Rejection" et "Gone So Long", on finit sur du rock d’autoroute, et le public est ravi : c’est dimanche, c’est bon on peut retourner à la maison pas trop tard et se faufiler sous la couette en se disant "Ouais, ben moi ce soir j’aurais bien poussé Mémé un peu plus fort dans les orties".

Setlist  : "Lady In Gold", "Little Boy Preacher", "Bad Talkers", "Won’t Go Back", "Black Smoke", "Bliss", "Little Sun", "Elements And Things", "You Gotta Try", "Highclass Woman", "Aint No Change", "Devil Man", "I Felt A Change", "Rejection", "Gone So Long".