La review

BONECRUSHER FEST
Job For A Cowboy + Beneath The Massacre + War From A Harlots Mouth
+ Gorod + As They Burn + Make The Suffer
L'Empreinte - Savigny-le-Temple (77)
08/03/2013


Review rédigée par Mat' Foucher


Direction Savigny-le-Temple, pour la huitième date du Bonecrusher Fest, qui compte dans ses participants des groupes d’envergure. Devant un public très réduit, le set de MAKE THEM SUFFER, groupe australien, a commencé vers 18h30.



Le groupe commence son set avec une composition qui figure dans leur EP "Lord Of Woe" (2010) et qui a été reprise pour composer également leur premier album "Neverbloom" (2012) : "Weeping Wastelands". Dès le début de leur set, le groupe a donc commencé avec un morceau qui débute avec des riffs très lourds, très puissants, pour nous dévoiler ensuite une musique relativement lente malgré sa brutalité. Par ailleurs, dans ce morceau, le groupe mélangeait cet aspect brutal et lourd, avec un aspect davantage atmosphérique, ce qui lui donnait une identité. Le second morceau à être joué ce soir par le groupe, est "Elegies", de leur dernier album. Le morceau était relativement moins violent que le premier, mais on y retrouvait tout de même sporadiquement les riffs tranchants qui sont récurrents dans le deathcore. A mon grand plaisir, "Lord Of Woe", se rapprochait beaucoup plus du premier morceau joué, ce qui est compréhensible car les deux figurent sur le même EP. Le morceau est davantage dansant, par les riffs à la guitare et le jeu à la batterie, que les précédents. C’est vraiment un plaisir à l’écoute. Par ailleurs, le groupe, se laissant transpercer par la musique qu’il jouait, cela permettait au public de prendre plus plaisir à les regarder. Cependant, celui-ci restait quand même distant (à part quelques personnes), de la musique que MAKE THEM SUFFER jouait. Vient le moment au groupe de jouer son dernier morceau "Widower", un morceau qui j’ai l’impression, reflète une plus grande maturité du groupe, par rapport aux autres joués ce soir. L’identité du groupe se trouve dans l’amalgame qui est opéré entre un deathcore relativement basique mais plaisant à écouter, et des sonorités au piano. Ces sonorités sont vraiment efficaces, surtout dans "Widower". J’avoue que ce morceau a été un réel plaisir à écouter et à voir joué. Je regrette que MAKE THEM SUFFER n’ait pas joué plus longtemps, car un set fait de 4 morceaux, d’une durée de 25minutes.. C’est vraiment trop court.

Setlist : "Weeping Wastelands", "Elegies", "Lord Of Woe", "Widower".



C’est au tour des parisiens d’AS THEY BURN d’entrer sur scène. Enfin ! Le groupe nous a essentiellement joué des moreaux de son dernier album, encore tout frais : "Will, Love, Life". Le groupe commence donc son set avec le morceau "Medicine 2.0", qui ouvre l’album. Avec cet album, on perçoit nettement qu’AS THEY BURN s’est orienté vers une musique plus atmosphérique. Avec "Medicine 2.0", le combo base toujours sa musique sur des riffs de guitares assez lancinants et souvent dansants, mais l’agrémente de mélodies qui étaient moins présentes, jadis.
Le groupe interprète ensuite "When Everything  Falls Apart", également dans le dernier album. Dans ce morceau comme dans le précédent, Kevin module parfaitement sa voix : alternant une voix plus aiguë, parfois plus gutturale, et enfin plus chantante. Par ailleurs, l’observation faite par rapport aux mélodies symphoniques de synthé, pour "Medicine 2.0", est encore plus vérifiable pour ce morceau, même si celles-ci ne restent pas prédominantes. La musique d’AS THEY BURN est réellement plaisante à écouter car étant extrêmement dansante. Par ailleurs, le show du groupe est tout de même à souligner : une staticité quasiment nulle, des musiciens qui s’envolent quasiment avec leurs instruments (notamment Ronald et sa basse). En live, d’après moi, on ne peut pas rester indifférent à cette musique. Pourtant ce qui m’étonne, et me désespère, et que je ne comprends pas, c’est que le public était quasiment absent. Le groupe faisant le show pour des gens statiques. C’est décevant compte tenu de l’énergie lâchée sur scène par le groupe. Le groupe interprète enfin "A New Area For Our Plagues"... Un joyau du groupe, de leur EP éponyme de 2009, ma préférée. C’était l’occasion d’abandonner l’appareil photo et de se laisser emporter par la musique qui nous était offerte, avec des riffs impeccables, et un son effleurant la perfection. Avec le morceau suivant, "Beg For Death", de leur album "Aeons’s War" (2011), AS THEY BURN nous a proposé une musique moins violente que celle jouée précédemment, mais géniale dans le mélange des riffs homologués AS THEY BURN, et de passages beaucoup plus reposants.
Avec les deux derniers morceaux du set : "Frozen Vision" et "Sons Of Shiva", AS THEY BURN est revenu à des compositions de leur dernier album. Elles se détachent vraiment des morceaux d’"Aeons’s War" et de "A New Area For Our Plagues". J’avoue être un peu moins sensible aux morceaux du dernier album. Pour finir, le set d’AS THEY BURN a été vraiment délectable. Il pourrait se résumer à une musique lourde et dansante, mais confrontée à un public extrêmement mou.

Setlist : "Medicine 2.0", "When Everything Falls Apart", "A New Area For Our Plagues", "Beg For Death", "Frozen Vision", "Sons Of Shiva".



J’ai eu la chance de découvrir ce groupe car un des guitaristes du combo, Nicolas Alberny joue aussi dans Arcania, et je suivais de près ce groupe. Par ailleurs, Samuel Santiago a de nombreuses reprises remplacé Hervé Coquerel à la place de batteur, dans Loudblast. Bref, j’attendais donc impatiemment de voir GOROD sur scène, surtout que je les avais ratés le 29 Mars 2012 lorsqu’ils ont joué avec Obscura, Spawn Of Possession et Exivious, au Glazart (Paris).
Le groupe a débuté le set par "Disabow Your God", de leur deuxième album "Process Of A New Decline" (2009). Autant dire que les premières secondes et jusqu’à la fin, m’ont donné une bonne claque dans la gueule. GOROD est un groupe vraiment impressionnant à écouter er à regarder. Les musiciens ont une technicité déconcertante, et délectable. Avec ce premier morceau, GOROD allie brutalité et haute technicité. Le morceau suivant, "Programmers Of Decline" était tout autant remarquable : il est vraiment déstructuré mais chaque passages était très technique, et savourant. GOROD est un groupe qui ne se cantonne pas à un style, mais il explore différents horizons. C’est en cela que demeure une des forces du groupe. De son dernier album "A Perfect Absolution" (2012), GOROD a ensuite interprété "The Axe Of God". Morceau qui est beaucoup plus bourrin que les précédents dès le début ; growl, batterie ultra rapide... Mais s’opère une certaine césure quand le morceau devient davantage mélodique grâce à un solo de guitare remarquable. Petite rétrospective de GOROD, le groupe a ensuite joué "Chronicle From The Stone Age" de son premier album "Leading Vision" (2006). On remarque à travers ce morceau que dès son premier album, l’identité de GOROD s’était déjà consolidée.
GOROD a terminé son set par deux morceaux de son dernier album. Tout d’abord avec "Birds Of Sulphur", on remarque que le groupe depuis les précédents albums, s’est orienté vers une musique beaucoup plus brutale, n’omettant cependant pas la technicité qui le caractérise. Du début jusqu’à la fin, ce morceau est une vraie bombe, nous laissant à nous public, que très peu de répit. Puis ensuite avec "Carved In The Wind", mon morceau favori du set. Le commencement est jouissif, tout comme la suite. Les aigus vers lesquels part par moments la guitare collent parfaitement bien avec le reste du morceau. Pour finir, il est quand même indispensable pour décrire ce set, de dire que Benoît à la basse s’est temporairement fait remplacé par Simon, un musicien délectable à voire jouer : il se laisse posséder par la musique, davantage que les autres musiciens.. C’est un délice. Et enfin, que GOROD a bien été accueilli par le public. C’était un plaisir de les voire sur scène.

Setlist : "Disavow Your God", "Programmers Of Decline", "The Axe Of God", "Chronicle From The Stone Age", "Birds Of Sulphur", "Carved In The Wind".



Ayant pourtant découvert le groupe il y a plusieurs années, je n’ai jusqu’à maintenant pas eu l’opportunité de les voire en live. La scène de l’Empreinte acceuile donc le groupe allemand : WAR FROM A HARLOTS MOUTH. Après l’intro, Le groupe a interprété "Recluse MMX" de l’album "MMX" (2010). C’est un morceau avec des riffs au commencement très lourds, qui emportent beaucoup. Le reste du morceau se caractérise par des riffs beaucoup plus rapides, et violents. C’est un morceau vraiment appréciable. Par la suite le groupe a interprété "Temple", de son dernier album "Voyeur" (2012), qui dès le début et jusqu’à la fin, était ultra entraînant, mais avec une voix moins gutturale que le précédent morceau. Du même album, WAR FROM A HARLOTS MOUTH, a ensuite interprété "Terrifier" avec de jouissifs break dawn. Dans ce morceau, le groupe mêle un jeu très rapide, tant à la batterie qu’à la guitare, avec des riffs beaucoup plus lents, ce qui donne un beau résultat. Par contre, la sono a fait que ces trois premiers morceaux apparaissaient comme étant très semblables, ce qui était dommage. Durant la suite du set, le groupe a joué des morceaux de son album "In Shoals" (2009), d’autres morceaux de "MMX", et d’autres de "Voyeur". Tous ces morceaux se découpaient pour la plupart de la même façon, dans le fond : des riffs très rapides entrecoupés de riffs beaucoup plus lents (créant une atmosphère spéciale), et parfois des break downs. La prestation scénique du groupe était impressionnante : Nico au chant donnait l’allure d’être totalement possédé par la musique qui était jouée, et les autres musiciens étaient vraiment mobiles. Quant au public, nul doute qu’il ait apprécié la prestation scénique de WAR FROM A HARLOTS MOUTH, puisque les têtes bougeaient plus que pour les précédents groupes, et parfois on pouvait apercevoir des personnes mosher. Une nouvelle claque en pleine tronche !

Setlist : "Intro", "Recluse MMX", "Temple", "Terrifier", "To Age And Obsolete", "The Polyglutamine Pact", "Briefing Security Werewolves On Red Alert", "Crooks At Your Door", "To The Villains", "Uptown Girl", "They Come In Shoals", "Vertigo", "H(a)unted".



Le Bonecrusher Fest a été aussi l’occasion pour moi de voir pour la première fois BENEATH THE MASSACRE en live. Je partais avec pas mal d’aprioris, mais aucun n’a été vérifié. Le groupe québécois a ouvert son set par "Comforting Prejudice" de "Evidence Of Inquity" (2005). C’était un morceau très technique, les guitares partaient dans les aigus, avec une batterie très lourde (un jeu remarquable de Justin) et un chant très guttural. Ce morceau annonçait bien ce à quoi le public serait confronté : du deathcore très technique et de haute qualité, avec un son propre et très puissant. Revenant à des compositions plus récentes, BENEATH THE MASSACRE nous a interprété "Symptoms" de leur dernier album "Incongruous" (2012), qui était ce soir, un des morceaux le plus délectable selon moi. Le jeu à la guitare allait par moment en crescendo, donnant l’impression d’être emporter par la puissance des riffs. Cet effet était également possible grâce au jeu sur cymbale de Justin, qui était réellement appréciable, et surtout transcendant. Vient ensuite "Our Common Grave" de l’avant-dernier album du groupe : "Dystopia" (2008) : c’est un condensé de brutalité et de technique du début jusqu’à la fin. Dur de tenir le rythme, pour le public. Le morceau suivant : "No Future", du même album, était très court, laissant automatiquement le temps à beaucoup moins de technique, mais laissant possible l’omniprésence de riffs très lourds et lents. Totale rupture avec "The Surface" de "Mechanics Of Dysfunction" (2007), qui était, lui, très technique. Il se terminait avec une formidable osmose entre batteur et guitariste, qui installaient une rythmique délectable. Avec la suite du set, mélangeant constamment compositions récentes avec d’autres plus datées, BENEATH THE MASSACRE a réellement prouver, comme a pu le faire GOROD, que brutalité et technicité était plus que compatible, et que le résultat de l’amalgame des deux, donnait quelque chose de fantasque. Voir le groupe au Bonecrusher Fest a été très éprouvant pour mes membres, de la tête aux pieds, mais quel plaisir ce fut. Quand au reste du public, il était vraiment à fond dans la musique que nous proposait BENEATH THE MASSACRE, même si il se découpait de deux groupes distincts. Ceci dit, la musique prêtait formidablement bien à un lâcher prise. Cependant, la seule remarque plus négative à faire, serait à faire sur le manque de mobilité des musiciens.

Setlist : "Comforting Prejudice", "Symptoms", "Our Common Grave", "No Future", "The Surface", "Incongruous", "It", "The Casket You Sleep In", "Black Tide", "Left Hand", "Society's Disposable Son".



C’est donc au tour des américains de JOB FOR A COWBOY d’entrer en scène. Ils commencent leur set par nous proposer un morceau tout frais de leur dernier album "Demonocracy" (2012) : "Imperium Wolves". C’est un morceau vraiment intéressant : avec un bon solo, de bons riffs, et une modulation de voix qui fait l’identité du groupe. Quant à "Black Discharge" du même album, le son est beaucoup plus technique, et plus tranchant. Les riffs incitaient le public à se lâcher, et cela a plutôt bien marché. Vient ensuite "Entombment Of A Machine" de l’EP "Doom" (2005). C’est un morceau qui, lui, reste davantage dans les bases du deathcore, avec un growl impeccable qui se change parfois en une voix partant plus dans les aigus, une batterie qui blaste bien, des riffs de guitares allant assez peu dans les graves. Ce morceau est vraiment très plaisant à écouter et à voir jouer. Les musiciens de JOB FOR A COWBOY bougeaient beaucoup, et Jonny au chant headbanguait quasiment continuellement. Par la suite, le combo nous a joué "Bearing The Serpent's Lamb" de "Genesis" (2007). Le morceau a davantage d’identité que le précédent, et est plus technique. Son efficacité sur le public est indéniable. On remarque donc qu’il y a une véritable progression dans les morceaux de JOB FOR A COWBOY avec le temps, que ceux-ci gagnent en maturité et en identité. Le groupe continue sur la progression en interprétant "Children Of Deceit" également très technique, et beaucoup plus fouillé que "Entombment Of A Machine". Le bémol est que de ce point de vue, il est moins accessible. La qualité des morceaux qui ont ensuite été joués par le groupe ne peut être qu’admise. Cependant, vers la fin du set du groupe, j’ai réellement eu l’impression que celui-ci traînait en longueur, par rapport aux autres groupes. En plus, l’atmosphère était très lourde, quasiment suffocante. J’ai donc été moins réceptive vers ce moment-là. Cependant, voir JOB FOR A COWBOY sur scène a vraiment été plaisant, mais moins pour mes membres, comme avec BENEATH THE MASSACRE.

Setlist : "Imperium Wolves", "Black Discharge", "Entombment Of A Machine", "Bearing The Serpent's Lamb", "Children Of Deceit", "Plastic Idols", "Unfurling A Darkened Gospel", "Embedded", "Knee Deep", "Constitutional Masturbation", "Tarnished Gluttony".

Le Bonecrusher de cette année nous a vraiment présenté des groupes de très haute qualité. Cependant, le public était bien souvent trop peu présent, par rapport à ce qu’on pourrait attendre, ou qu’on a vu dans d’autres dates.