La review

BORN FROM PAIN + DO OR DIE + LOKURAH + RED MOURNING + PURIFY
Le Klub - Paris
24/01/2013


Review rédigée par Angie


Jeudi 24 Janvier 2013, 19h, quartier du Châtelet. Une chose est sûre, on se les caille sévère mais l’affiche proposée ce soir réchauffe déjà un petit peu, du moins les esprits. On nous promet une belle palette hardcore avec cinq groupes à l’affiche dont les très attendus Hollandais de BORN FROM PAIN officiant en tête d’affiche. Ayant dû annuler leur date de la veille pour problème de véhicule, ils arriveront finalement sur le bitume parisien, trop tard pour les balances mais à temps pour le set prévu. 19h30, arrive l’heure de s’enfoncer dans la salle du Klub, celle du bas dans un premier temps pour voir performer trois groupes français en guise d’apéro.



PURIFY et ses intonations metal hardcore ouvrent le bal. Voix agressive et structures syncopées, une prestance scénique qui fait plaisir à voir, les cinq zicos arborant leur t-shirt avec fierté assurent le show en jeunes professionnels. Ma préférence ira pour sûr aux morceaux version support CD, le son de la salle n’aidant pas à une retranscription fidèle des sonorités, je pense. Bon pour se défouler mais qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.



Changement de plateau expéditif puis c’est au tour des Parisiens de RED MOURNING d’obtempérer. Déjà dix ans de musique à leur actif et un dernier album "Pregnant With Promise" sorti en 2011, les quatre Français ont pris du galon en foulant les planches du Nouveau Casino, de la Boule Noire et du Hellfest. Un hardcore teinté de blues, telles sont décrites les sonorités du groupe à l’harmonica saillant et au chanteur straight-edge sans l’ombre d’un doute. Convictions clairement affichées par une croix marquée au feutre noire sur la main de coutume, le concert démarre dans une atmosphère lourde et bonne enfant. Alternation de voix criarde / claire doublée par un bassiste bien présent, un set bien cousu aux riffs engourdis mais qui me laissera encore sur ma faim. C’était sympa ouais, mais sans plus.



Pause. LOKURAH s’installe et s’exécute sur ses premières notes. Et là, étonnement. On m’avait parlé d’une soirée hardcore non ? Sans vouloir faire preuve d’étroitesse d’esprit, je m’attendais effectivement à plus de mosh part et compagnie. Il faudra donc indéniablement attendre 22h pour que la sauce prenne réellement. Loin d’avoir une piteuse écriture, les LOKURAH proposent un metalcore puissant c’est sûr, accords aiguisés et tout ce qu’il faut… mais voilà, la rythmique me fait plutôt penser à du Slipknot qu’à du Madball… Rien à rajouter sur cette première partie de soirée, sans casser trois pattes à un canard c’était sympathique ouais (peut-être n’étais-je simplement pas dedans !?) ; maintenant on aimerait rentrer dans le vif du sujet s’il vous plaît !



Tout le monde remonte, c’est là-haut que ça se passe. La pizzeria d’à-côté ne pouvant plus casser les pieds à cette heure tardive, les derniers clients demandent l’addition au bon plaisir des six Belges qui vont pouvoir s’exprimer sur une scène plus honnête, bien que toujours assez étroite pour leur carrure. Apres un passage détonnant sur la scène Mainstage du Hellfest 2012 devant quelques centaines (voire milliers) de personnes, c’est devant un public moins dense mais tout aussi fidèle que le groupe montant du hardcore depuis plus de dix ans va s’exalter ce soir. Pas de nouvel album à présenter, le dernier en date "The Downfall Of The Human Race" étant sorti début 2012, mais une mini tournée de trois dates en France avec les BORN FROM PAIN histoire de ne pas se faire oublier des foules et de satisfaire les plus férus du genre. Le show démarre, les têtes commencent à balancer gentiment, les yeux scrutent la scène, les sourires naissent. Pas de grands mouvements de foule jusqu’à ce que le feu prenne après quelques sollicitations de Stéphane, l’un des deux chanteurs. Puis le public se relâche, le KDS peut commencer. Quelques courageux zigomards s’affrontent à coup de danse hardcore dans un pit plutôt déserté mais pas moins dangereux pour ton pif ! Les titres s’enchaînent à base de grosse dose de riffs poignants et de rythmes cisaillés, le metal hardcore de DO OR DIE agrémenté de pointe death opère dans cet esprit sombre, animés de rancœur et de considération pour le respect, la loyauté. Chanson dédicacée à tous les ennemis, parce qu’ "on à tous un p***** d’ennemi à faire payer", "Bury Your Enemies" n’a pas son pareil pour échauffer les esgourdes et faire bouillir la salle. Près d’une heure de jeu, un set à la hauteur des espérances, enfin une grosse bouffée d’air impur bien méritée.



Arrive le grand moment, le final courtois et délicat comme on l’aime avec les Hollandais de BORN FROM PAIN. Un petit son techno boîte de nuit du titre "Kampfbereit" en guise d’intro, c’est ça , attendez qu’on balance le lourd vous allez comprendre. Fidèle au hardcore des origines dans une voix abrupte quasi parlée, Rob Franssen s’affirme en bon frontman, enveloppé de guitares aux accords tellement efficaces de simplicité qu‘elles en deviendraient presque groovy. Les riffs sont tailladés, conçus pour laminer, sans parler de la double en veux-tu-en-voilà. L’atmosphère atteint son point chaud culminant, les quelques litrons de bière ingurgités et la demande générale du chanteur d’avancer sur le devant de la scène "Ne soyez pas timide bordel" aidant, le pit s’accroît, ça balance sévère là-dedans. Un beau final de soirée hardcore qui s’achève comme il se doit.