La review

CHAP'HELL METAL SUMMER FEST PART 5
Chapelle (Belgique)
22/08/2008


Review rédigée par Ichigo


Après nombreuses remises en questions et remises en forme de l’équipe, la machine He :ll Metal s’est relancée au mois d’août dernier à l’occasion de la cinquième édition du Chap’Hell Summer Fest, proposant cette fois-ci une programmation très teintée metalcore avec pour tête d’affiche, les Néerlandais de TEXTURES. En avant donc pour la review d’une des journées les plus festives que j’aie jamais passées.

Les hostilités commencent aux alentours de midi avec INHUMEANITY, formation de "death metal mélodique" à en juger MySpace et qui nous vient droit de Quiévrain (région de Mons). La salle est encore très peu peuplée, certains manifestement préfèrent rester dehors à profiter du soleil et à boire plutôt que de soutenir les groupes qui passent, mais bon, c’est une conception différente de la nôtre, dira-t-on. Le concert d’une durée de 40 minutes débute dans un son plutôt moyen, voire même plutôt brouillon par moments, les compositions ne sont pas extraordinaires non plus mais sont plutôt bien défendues par le groupe qui s’appliquera (le chanteur plus que les autres j’avoue) même si plus de communication avec les quelques personnes présentes n’aurait pas été du luxe.



Les suivants sur la liste sont nos CRIMSON FALLS, que je n’avais revus depuis presque un an, depuis le Mass Deathtruction en fait. En ce moment en tournée européenne avec Stigma, le groupe de metalcore avait cependant un autre concert programmé le même jour, ce qui explique l’heure de passage assez inhabituelle. Le son est tout de suite meilleur, la lumière aussi, des morceaux du nouvel album "Fragments Of Awareness" sont administrés en alternance avec les anciens titres. Sur le plan de la communication, rien à dire : Wim fait de son mieux pour faire participer le public un poil plus présent que pour INHUMEANITY, et fera preuve au même titre que ses collègues, d’une grande énergie, notamment par le biais de nombreux déhanchés. Pour l’occasion, nous aurons également droit à une apparition de Gaet de When Blood Burns en guest sur un titre, plutôt sympathique même si l’entrée aurait pu être bien plus réussie.



On enchaîne avec les Luxembourgeois d’EX-INFERIS qui nous présenteront également un set de metalcore de 45 minutes. Leur prestation au Durbuy Rock ne m’ayant décidément pas plus convaincue que ça, j’attendais de les revoir avec curiosité… et il s’est en effet avéré que ce show-ci fut bien meilleur que celui de Durbuy. Musicalement ça envoie bien et c’est très puissant, mais malheureusement un peu trop répétitif, ce qui fait qu’on en aura rapidement marre et qu’on trouvera le set un peu longuet sur la fin. Du reste, le son n’est pas extra mais ça passe, en revanche les lumières sont excellentes et mettent en valeur le jeu de scène des membres qui profitent un maximum de l’espace, sautant et courant partout, de même qu’ils se donnent à fond et communiquent beaucoup avec le public, qui bien que pas plus conséquent que pour CRIMSON FALLS, répondra tout aussi favorablement. J’ajouterais encore que Fabrice (chant) sollicitera à plusieurs reprise des remerciements de la part des festivaliers envers MYSTICA car c’était un jour tout particulier pour eux, c’est vrai.



La première claque de la journée sera envoyée par les Parisiens de THE OUTBURST, qui ont donné là leur tout premier concert dans notre plat pays. Connaissant le groupe depuis plusieurs années mais n’étant complètement tombée sous le charme qu’avec la sortie de leur premier album "Entertainment" qui est une véritable tuerie, j’étais on ne peut plus contente de voir la belle Sarah et sa bande défendre leurs couleurs sur scène. Une petite intro rétro se lance et les membres débarquent un à un en dansant… puis on commence avec "E-love", Sarah fait son entrée et directement commence à headbanguer à s’exploser les cervicales, respect… Le son est correct mais trop faiblard en ce qui concerne la voix de Sarah, ce qui fait qu’on aura un peu de mal à l’entendre, mais cela n’arrêtera pas le public qui se réveillera enfin et qui comprendra qu’il y a effectivement un quelconque intérêt à venir assister aux prestations de l’intérieur plutôt que d’en profiter de l’extérieur. Sur scène, ça ne se repose pas : ça jumpe, ça court partout, ça headbangue comme des fous, ça pogote même, tout ça avec motivation et le sourire aux lèvres. Miss Sarah déborde de charisme et n’hésitera pas à nous offrir à plusieurs reprises un numéro de danse orientale de toute classe… et ce tout en assurant son chant comme il se doit, rajoutant même moult grunts plutôt surprenants. Au niveau de la setlist, les grands titres d’"Entertainment" défilent : "Hangover", "Try", "My Girl Is The Most Beautiful Thing In The World", "This Is Who We Are", et bien sûr "Mister Jack" ; mais de leur précédent EP "Party Time", nous avons également droit aux classiques "I Don’t Care" et "Dance For Me". Ces 45 minutes sont donc passées extrêmement vite, mais une chose est sûre : de tous les groupes à chant féminin Français, là où certaines demoiselles restent trop coincées avec leur corset, et que d’autres manquent sérieusement de classe, THE OUTBURST est de très loin le groupe qui vaut le plus la peine d’être vu sur scène !



Je n’aurai malheureusement pas pu assister à la prestation des Italiens de Stigma, préférant aller manger quelque chose avant que le tour d’IN-QUEST ne vienne. S’il y a bien un groupe en Belgique qui mérite d’être soutenu, c’est bien celui-ci : fort d’un son tout simplement unique en son genre et d’une énergie dévastatrice en live, IN-QUEST se bat depuis des années pour progresser et tourner un maximum. Ce jour-ci, nous ne serons pas en reste : setlist variée proposant entre autres des titres de leurs albums les plus récents tels qu’"Epileptic" ("Neurofractal Bypass", "The Imminence Of Disposition") et de l’excellent "The Comatose Quandaries" ("The Cryotron Frequency", "Systematic Arhythmetic Hate", de même que les monstrueux "Diffuse Pattern Recognition" et "Warpath"), mais également quelques morceaux du nouvel album "Made Out Of Negative Matter" ("The Subsonic Collapse" et "Mind Over Matter"). Mr. MiQe se montre très en forme comme à son habitude en plus d’être souriant et communicatif avec le public… qui par contre ne lui rendra pas du tout la monnaie. C’est la toute première fois que je vois le public wallon aussi mou et froid (aucun pogo ni slam, très peu de réactions en général) avec IN-QUEST, ce qui est bien dommage vu la qualité et de la musique et de leur potentiel en concert, dans de bonnes conditions sonores en l’occurrence qui plus est.



Par contre, MYSTICA en Wallonie… d’accord, ce n’est peut-être plus forcément une surprise pour tout le monde, quoique la dernière date du groupe dans la région remonte à un an ; mais étant donné que Bart et sa bande ont décidé de mettre fin au groupe de un, de donner un avant dernier concert très spécial pour fêter leurs dix ans de deux… il s’agissait bel et bien d’un évènement, sauce MYSTICA mais évènement quand même. A cette occasion, nous aurons droit à une heure de set complet, ce qui ne s’est jamais vraiment produit jusqu’à présent, et donc à dix titres tirés d’un peu toutes les époques pour les divers amateurs du combo (notamment des pistes qui n’étaient plus jouées depuis longtemps comme Illusions, "Two Dead Angels" et "Human Mutants"). A tour de rôle, d’anciens membres viendront interpréter un ou deux morceaux (Pat d’Innerfire, Val d’IN-QUEST et Emeth, et d’autres…) sans se prendre la tête, en déconnant sans cesse avec le Noise qui ne pourra pas s’empêcher de lâcher son lot minimum de conneries bien qu’après tout c’est pour ça qu’on l’aime (ou pas me direz-vous, mais bon). C’est donc dans une ambiance très bonne enfant et déconneuse que se déroule le concert devant une fosse enfin bien remplie et qui profite à fond, Bart fera d’ailleurs monter des fans à plusieurs reprises en plus du traditionnel appel à foutre le bordel sur scène lors de "Cars Cemetary" qui clôturera le set. Nous préciserons également que MiQe, faisant aussi à sa manière partie de la famille MYSTICA, accompagnera Bart au chant sur "6 Days To Live" ainsi que sur "Carol Anne". Ce fut donc une heure pure de bonheur et de délire pour tout le monde (s’achevant sur le démantèlement de la batterie de Nikko sur la fin de "Cars Cemetary") qui, même si techniquement n’est pas le meilleur concert que MYSTICA ait jamais fait, fut certainement l’un des plus mémorable par son ambiance rock’n’roll imparable !



Après cette heure de franche rigolade, il est temps de parler de la tête d’affiche qu’on aurait pu supposer être plus attendue que ça par les festivaliers… supposer oui car la plupart d’entre eux ont quitté la salle une fois MYSTICA hors de scène. Grave erreur car les Néerlandais ont déjà prouvé plus d’une fois qu’ils en ont dans le ventre. Soit, les revoilà de retour après trois ans d’absence en Belgique et à nouveau prêts à se donner à fond pour les fans… car oui des fans il y en a, loin de se cacher et en totale transe : headbanguant, bougeant, dansant, chantant comme si c’était la seule chose qui comptait. Le groupe quant à lui assure la main levée, et j’avoue que moi qui ne suis pas trop friande ni de metalcore à la pelle, ni du chant clair geignard et intempestif, et moi qui n’ai même pas particulièrement accroché à ce que TEXTURES offrait sur CD, je suis littéralement tombée sous le charme du chant d’Erik, interprété avec émotion et à la perfection. D’autre part, la puissance des riffs et les contrastes des mélodies m’ont on ne peut plus surprise d’abord et séduite par la suite et j’ai pu prendre pleinement goût aux meilleurs titres de leur dernier album en date, "Silhouette" ("Old Days Born Anew" et le magnifique "Awake"). Les Bataves se donnent à fond, bougent sans arrêt sans pour autant se déplacer partout et tout le temps (le claviériste notamment fera preuve d’une gestuelle des plus énergiques) et est manifestement plutôt content de l’accueil réservé par ces personnes en osmose avec leur musique ! Encore une fois, ce set passera donc extrêmement vite !

Cette cinquième édition du Chap’Hell Metal Summer Fest fut donc de mon point de vue une belle réussite, bien que le style prédominant n’étant pas forcément celui que j’affectionne le plus et que le public aurait pu se montrer plus motivé. Non, ce 29 Août fut surtout une journée mémorable pour ses moments forts et souvenirs qui ont déjà une grande valeur sentimentale pour ceux présents qui les ont partagés avec des gens qu’ils aiment !