Depuis 2002, nombreux étions-nous à penser que COAL CHAMBER, l'un des groupes phares du nu metal américain de la fin des années 90, c'était - comme Capri - fini. Or, treize ans après, le groupe signe son grand retour, avec un nouvel album intitulé "Rivals" sorti en Mai dernier, défendu en Europe dans une petite poignée de salles privilégiées. Aucune date en France. Et c'est à la Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette (Luxembourg) qu'ils ont débarqué le Mardi 2 Juin, avec 3 autres groupes qui les accompagnaient pour la soirée : BLOOD RUNS DEEP, DIABLO BLVD, et SOIL. Ouverture des portes à 18h30, et premier concert une demi-heure plus tard. Autant dire qu'en pleine semaine, peu de monde pourrait être présent dès le début. Ce fut mon cas.

19h30 : J'entre dans une salle quasi vide. Le temps de prendre une seule (et unique) photo extra floue et d'écouter les derniers accords du set, voilà que le premier groupe, BLOOD RUNS DEEP, remballe son matos et quitte la scène. BLOOD RUNS DEEP est un groupe de rock / doom metal, créé en 2006, et originaire de Suisse. Je ne connais absolument pas. Mais ils n'en sont pas à leur première prestation, car ils ont déjà sillonné l'Europe de l'Allemagne à la Russie, en passant par la Finlande ou les Pays-Bas. Avec deux albums à leur actif, ils proposent une musique lente et déprimante. Bref, du doom quoi. Très étrange de programmer ce groupe en première partie de COAL CHAMBER, mais vu l'affluence du public, c'est passé inaperçu. Ceci dit, c'est toujours enrichissant de découvrir des groupes de tous horizons, alors je garde le nom du groupe en tête, bien au chaud entre deux neurones.

19h45 : Place est faite au groupe suivant, DIABL BLVD. A la base, ce devait être le groupe American Head Charge (metal indus - US), mais il a annulé peu de temps avant la tournée. DIABL BLVD est en groupe belge de rock & mtal à tendance mélodique, créé en 2005 par le frontman Alex Agnew, et des potes à lui. Le son est très correct, les compositions intéressantes, les riffs efficaces, la voix d'Alex est sans frioriture et totalement maîtrisée. Du bon rock qui bute, avec une énergie bien dosée. Le titre qui m'est resté est "Black Heart Bleed" qu'est super punchy, mais les autres ne sont pas en reste. Un potentiel évident, mais qui n'aura pas eu d'écho ce soir. Le public a légèrement gagné en volume, mais reste impassible, ne bougeant pas d'un iota. Alex qui ne quittera pas ses lunettes noires, parle tantôt anglais, tantôt français, mais n'arrivera pas à réveiller son public. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Très bonne découverte pour ma part. A revoir sans faute !

20h30 : SOIL entre sur scène, devant un public qui s'est bien étoffé et qui accueille le groupe avec plus d'enthousiasme que pour les deux groupes précédents. SOIL est un groupe d'alternative nu metal originaire du Chicago, qui a débuté en 1997. Il est plus connu du grand public, notamment pour avoir participé à la B.O. du remake du film Massacre à la tronçonneuse (The Texas Chainsaw Massacre), sorti en 2003, avec le titre "Pride". Le chanteur Ryan McCombs est jusqu'à présent LA personne qui a su conquérir son public, de par sa sympathie, son humour, et le contact physique avec les personnes au devant de la scène (ne vous emballez pas, il n'y a rien de sexuel). Le public se bouge de plus en plus, à mesure que progresse le set (les aller-retour à la buvette de la salle – bière luxembourgeoise oblige - y étant certainement pour quelque chose aussi). Certains titres comme "Halo" ou "Unreal" sont repris en choeur par le public. Le set se termine au bout d'une demi-heure seulement, avec un titre qui en aura surpris plus d'un : une version metal du fameux titre "Black Betty" de Ram Jam.

Setlist : "Loaded Gun", "Breaking Me Down", "The Hate Song", "My Own", "Pride", "Redefine", "Unreal", "Halo", "Black Betty" (Ram Jam cover).

21h40 : La très attentue tête d'affiche, COAL CHAMBER, arrive sur scène.... Acclamation très chaleureuse d'un public qui finalement s'était en majorité déplacé pour ce groupe. Acclamation qui devient rapidement exaltation de joie lors des premières notes qui se font entendre avec le hit "Loco" tiré du premier album "Coal Chamber", suivi de près par le titre "Fiend". De quoi mettre tout le monde d'accord, et de se retrouver à près de 20 ans en arrière. D'ailleurs, la plupart des morceaux joués seront tirés du premier album éponyme. Le public saute, chante... il est ravi. Dez Fafara, le chanteur, qui officie également dans DevilDriver, semble lui aussi heureux d'être là, et nous livre une interprétation vocale qui n'a pas pris une ride. J'ai repéré quelques couacs ici ou là, mais cela n'a absolument pas entaché la prestation globale du groupe. Meegs Rascon est toujours aussi stylé avec ses cheveux décolorés et son jeu type guitar hero. Je suis personnellement tombée sous le charme de la bassiste, Nadja Peulen, habillée super sexy, et jouant de la seule présence féminine du groupe... et de la soirée. Pour ce qui est du nouvel album "Rivals", nous n'avons eu droit qu'à deux titres : "I.O.U. Nothing" et "Rivals", à croire qu'ils ont préféré présenter des valeurs sûres, pour être certains de leur succès. L'ambiance fut à son apogée avec le titre "Sway", et son cultissime intro hurlée par le public "The roof, the roof, the roof is on fire, we don't need no water let the motherfucker burn, burn motherfucker buuuuurn..." qui a fini par faire trembler les murs. Il n'y aura pas de rappel, il est 22h40...

Setlist : "Loco", "Big Truck", "I.O.U. Nothing", "Fiend", "Rowboat", "Something Told Me", "Clock", "Drove", "Not Living", "Dark Days", "I","Rivals", "No Home", "Oddity", "Sway".

...Mais la soirée n'est pas finie. L'avantage d'une salle comme la Kulturfbrik (la KuFa, pour les initiés), c'est que l'on peut aisément rencontrer les artistes après le concert, et discuter avec. J'ai pu approcher Nadja, dont le maquillage dégoulinait légèrement, mais qui restait si jolie... Merci à la KuFa pour cette soirée, merci aux artistes, et merci à Pavillon 666 et Béné pour ses photos. A très bientôt !

Photos tirées de : www.facebook.com/beneduvalphotosijopics