La review

COFFINS + KARRAS
Le Backstage By The Mill - Paris
12/09/2019


Review rédigée par Matthieu


Retour au Backstage après… eh bien près d’un an d’absence en réalité… ! Et pour la reprise après les gros festivals de l’été, rien de mieux qu’une bonne dose de cholestérol auditif avec le grand retour de la légendaire formation japonaise de doom / death COFFINS ! Pour l’occasion, c’est le nouveau supergroupe KARRAS qui ouvrira les hostilités, et il n’y a malheureusement pas foule lorsque les portes s’ouvrent...



Et c’est avec quelques minutes de retard que KARRAS investit la scène. Après un sample inquiétant, Etienne Sarthou (batterie) donne le coup d’envoi à la rythmique torturée de puissante de Yann Heurtaux (guitare) et Diego Negativ (basse / chant). Premier constat (à part les lumières qui sont étrangement excellentes), ça tape fort et vite ! Les titres sont carrés et peuvent compter également sur le charisme du guitariste dont la présence scénique attire les regards pendant que son compère bassiste hurle tout ce qu’il peut. "Salut, on s'appelle Karras et c'est notre titre le plus long !" annonce le chanteur pour introduire "Pazuzu Chord". Mais n’oubliez pas que l’on reste dans la plus pure tradition du grind / death, alors le morceau ne sera pas bien long, et le suivant non plus. Pourtant, l’efficacité des riffs est plus que présente ! "Merci à tous les copains qui sont là... et tous les autres... on va réduire un peu tempo !" lance le frontman avant que le titre suivant ne prenne la suite, nous offrant à nouveau une dose de violence maîtrisée et encadrée par un blast précis. Très entraînante, la rythmique accélère parfois, permettant à Diego de se reculer pour headbanguer un peu pendant que Yann martyrise ses cordes en remuant également la tête. Les quelques samples qui ponctuent les morceaux sont habilement placés, et nous arrivons bien vite à la fin du set des Français, qui reçoivent des applaudissements mérités.

Setlist: "Dark Days", "After Life", "Pazuzu Chord", "Of Death And Earth", "White Powder", "Life Grinder", "Virgin Of The Damned", "Litany For The Losts Sours", "Planets Aligned", "A Tribe On Neuroleptics", "Deathcrusher", "Lumbago".



Après une installation quasi religieuse, les membres de COFFINS attendent sagement sur scène. Pas besoin d’introduction, on commence avec un "Evil Infection" gras à souhait. Au centre, Jun Tokita (chant) reste cramponné à son pied de micro pour nous offrir ses hurlements gutturaux lorsqu’il ne headbangue pas, pendant qu’Uchino (guitare) aligne ses harmoniques en headbanguant sur le devant de la scène. La fosse se remplit immédiatement pendant que Satoshi (batterie) frappe ses fûts dans l’ombre. A gauche de la scène, Masafumi Atake (basse), véritable pile électrique, aide parfois le chanteur avant de headbanguer à nouveau, tout en massacrant ses épaisses cordes. Une petite pause est marquée après "Under The Stench", qui permet au bassiste de s’essayer à franchir la barrière de la langue. "Thank you we are Coffins from Japan ! You are many metalheads… thank you ! New song !" lâche-t-il, hésitant. Car c’est connu, les Japonais parlent généralement assez mal l’anglais, mais leur motivation compense très largement cette petite lacune, et c’est en effet "Terminate By Own Prophecy" qui frappe Paris avec une puissance phénoménale, et qui ne peut que nous donner envie d’avoir l’album entier entre les mains. Annonçant très rapidement les morceaux, le chanteur headbangue de plus en plus, fouettant parfois le sol avec ses cheveux ou attendant les bras croisés lorsqu’Uchino, littéralement possédé, envoie des parties lead perçantes sur la rythmique étouffante des Japonais. Et si les spectateurs ne se privent pas pour headbanguer, ils tentent également de demander leurs morceaux préférés entre deux titres à des musiciens qui continuent le show en souriant, toujours aussi impliqués par leur musique. Côté setlist justement, c’est une sorte d’énorme best of que nous offre COFFINS, mais un best of viscéral et brillamment interprété par des musiciens talentueux et impliqués. Après une petite heure de set, ils nous annoncent alors le dernier morceau, qui mettra à nouveau tout le monde d’accord et qui leur vaudra des applaudissements ainsi que plusieurs incitations à revenir, mais le concert est bel et bien fini.

Setlist: "Evil Infection", "Buried Death", "Under The Stench", "Terminate By Own Prophecy", "Hour Of Execution", "Forgotten Cemetery", "Corpse Parade", "Eat Your Shit", "Decapitated Crawl", "Gateways To Dystopia", "Altars In Gore".

Pour une rentrée de concerts, c’est une excellente rentrée ! Si KARRAS a bien surpris avec des riffs sales et rapides, COFFINS m’a encore une fois prouvé leur supériorité dans le doom / death. L’attitude si particulière des Japonais donne cette saveur particulière à une musique puissante et que je reconnaîtrais à coup sûr les yeux fermés. Et visiblement, les spectateurs sont du même avis que moi, puisque je n’ai entendu aucun écho négatif, alors que le stand de merchandising se fait littéralement dévaliser et que nous empruntons tranquillement les métros. Merci à Garmonbozia pour les courbatures dans la nuque !