La review

COMBICHRIST + V2A + WHITE DOLLS
Le Divan Du Monde - Paris
04/07/2012


Review rédigée par Braindead


Pour la quatrième fois en quatre ans, les chefs de file de l’EBM sont de retour à Paris et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne s’en lasse pas. Le gang de LaPlegua est toujours une référence en live, adulé en Europe bien avant que la tournée de Rammstein ne les révèle à un plus large public ; c’est donc sans surprise que la salle est quasi complète, engendrant une température rarement aussi élevée et obligeant l’organisation à ouvrir les issues de secours entre les groupes. Comme d’habitude à chaque soirée EBM et Über, le show est aussi dans la fosse ; entre demoiselles cyberpunk et dignes représentants du Body Art en tout genre, on frôle la grand-messe.



Les Franciliens de WHITE DOLLS ouvrent le bal et assurent un set harsh noise indus de très grande qualité ; les connaissant de réputation la surprise est de taille ; scéniquement impressionnant, Rixx formidable créature mécanique déambule au milieu de deux claviers dont un mastodonte, clone SM de Machine dans 8mm et un fakir moderne, qui terminera le set les joues transpercées par une aiguille. Pour donner une massivité rythmique à l’ensemble, un percu en transe matraque ses fûts sous le regard d’un figurant en string cuir et cagoule, menotté au synthé pendant la totalité du set ; cette pauvre poupée masochiste subira les assauts du frontman pendant près de 25 minutes. WHITE DOLLS est un combo spectaculaire à découvrir absolument en live.



Ca se bouscule on stage pour préparer le matériel de V2A, la première partie "officielle" de cette tournée ; il faut dire que la petite scène du Divan est recouverte d’instruments et d’électronique donnant l’impression de se retrouver dans un film de science-fiction. Le duo qui n’a rien à voir avec de l’inox, prend possession d’une scène sur laquelle trônent des néons fluorescents. Parfaitement secondé par un clone de John Travolta à la coiffure très Static-X ; le concept voix féminine / masculine est parfaitement maîtrisé au profit d’un EBM classique mais terriblement fédérateur. 316 (Ines Lehman) et 304 (Kevin Stewart) envoient du lourd, communiquent en permanence avec un public conquis qui n’hésite pas à reprendre les textes dans une ambiance bouillante. Le combo a ses fans et prouve qu’il n’est pas simplement une première partie quelconque tant sa réputation ne semble plus à faire. Un set de 45 minutes, un show qui a commencé depuis 1h20… Une entrée en matière qui prouve une fois de plus que le genre regorge de formations de très grande qualité.



La chaleur monte encore d’un cran lorsque le staff s’active à la préparation des nombreuses machines et percus nécessaires à COMBICHRIST. Le groupe de LaPlegua est en terrain conquis, révélé à un plus large public, mais faut-il encore le rappeler, lors de l’avant dernière tournée des Teutons pyromanes sur laquelle le combo officiaient en qualité de chauffeur de salle avant de revenir à deux reprises dans cette même salle, mais également sur tout le territoire avant de conclure cette année au Sonisphère… une reconnaissance pour un des patriarches du genre qui présente une setlist connue et reconnue d’où une absence de surprise qui se fait de plus en plus sentir.
Car là est le sentiment prédominant à la vue de ce énième show de Combi ; la vision d’un set parfaitement rodé (quoique le changement permanent de musiciens orchestré par LaPlegua est à l’origine de nombreuses ré-orchestrations pas toujours très heureuses, à l’image d’"All Pain Is Gone" ou l’archi connu "Get Your Body Beat" mais qui manque de spontanéité voire pour le genre, d’une énergie scénique explosive.
Certes le combo a engrangé un nouveau public qui n’était peut-être pas présent aux précédents concerts, mais les fans de la première heure éprouvent sûrement une petite déception à cette configuration gentillette et très "clubbing", en se remémorant les shows où Andy et son gang, grimés en cyber zombies proposaient des performances très hardcore.

Setlist : "Intruder Alert" "Like to Thank My Buddies", "Are You Connected", "Blut Royale", "This Shit Will Fuck You Up", "Get Your Body Beat", "All Pain Is Gone", "Just Like Me", "Follow the Trail of Blood", "Throat Full of Glass", "They".
Rappel : "What the Fuck Is Wrong With You?".

Une soirée qui vaut surtout par la révélation des deux premières parties qui ont su faire monter l’ambiance dans une chaleur hallucinante, à l’image de cette demoiselle en transe et cul nu qui pris possession de la scène à deux reprises avant de se faire expulser par un LaPlegua pas très rock’n’roll. Troisième show de COMBICHRIST et au dicton ‘"Jamais deux sans trois…", je répondrai "Mais sûrement pas quatre…".