La review

CROWBAR + WO FAT + BLACK TUSK
Le Glazart - Paris
09/08/2015


Review rédigée par E.L.P


Si certains ont les feuilletons, chroniques et autres téléfilms de l'été, d'autres ont la saga des Stoned Gatherings ! En effet, se tenait, une fois n'est pas coutume, en les murs du Glazart, le nouveau volet de cette épopée musicale stoner / sludge initiée sur la capitale par les valeureux Stoned Gatherings !… Affichant une billetterie des plus souriantes quelques jours seulement avant ladite soirée, le programme de ce 9 Août 2015 faisait écho à l'autre récent fait d'armes de la production ayant fait passer, le 30 Juin dernier, le quatuor que l'on ne présente plus aux fans inconditionnels de la saturation : Eyehategod ! Ainsi donc, ce second volet des Gatherings présentait, pour l'occasion, un plateau de choix, rassemblant, sous la vrombissante bannière des larsens et autres overdrives, les Géorgiens (USA) de BLACK TUSK ainsi que les Texans de WO FAT, tous deux ouvrant pour les Nouveaux-Orléanais de CROWBAR !



Trouble ayant annulé sa participation à la tournée, ce seront finalement aux 3 valeureux gaillards de BLACK TUSK d'essuyer les plâtres de la soirée ! Foulant ainsi la scène de la salle au potentiel ô combien chaleureux, le trio prendra alors place, en temps et en heure, devant un parterre d'ores et déjà relativement compact pour un dimanche aoûtien ! Arrivé tambours battants, et tatouages au vent, le trio assénera rapidement aux présents un habile mais déchaîné déferlement de sueur et de saturation reposant en partie sur les imposants charismes on ne peut plus en place et l'aisance du surpuissant duo de cordes Andrew Fidler (guitare-chant) / Corey Barhorst (basse-chant) occupant le terrain avec panache. James May (batterie), sous ses faux airs de batteur de hardcore des années 90, ne sera lui non plus pas en reste question puissance et prestance, tant et si bien que l'énergie déroulée par le trio parviendra à sortir des façades, venant ainsi chercher, empoigner et toucher, plus de 45 minutes durant, un auditoire qui se trouvera à la la fois motivé et captivé par la folle et la brutale veine stoner parfois teintée de thrash / punk de l'ensemble décidément bien en forme et tout à fait à son aise dans son rôle d'ouverture, ne négligeant nullement l'inconditionnel partage d’énergie cimentant toute prestation de bonne qualité qui se respecte !



Quittant finalement, d'un pas légèrement hâtif, les planches sur lesquelles ils officiaient sans aucune retenue à peine quelques minutes plus tôt pour le plus grand plaisir de la fosse gisant à leurs pieds, les BLACK TUSK laisseront alors place au second trio de cette soirée, lui plus ancien : les Texans de WO FAT et leur stoner / sludge aux 3/4 instrumental…
Force sera rapidement de constater, après une installation légèrement plus longue et encombrée que la moyenne habituelle des changements de plateaux, que le trio ne semblera pas particulièrement dynamique ou même enclin a s'ouvrir dans la même mesure que ses prédécesseurs… Un évident manque de communication scène / public surmonté d'un dommage manque d'expressivité et de charisme finiront par donner le bien triste sentiment de parfois assister à une répétition, faisant peu à peu baisser la pression (malgré certaines phases de transe des musiciens pourtant très concentrés) que certains membres du parterre s'efforçaient de maintenir au beau fixe durant le premier tiers de la prestation des Texans. Au-delà de ces écueils, un autre souci viendra également se greffer à la performance de l'ensemble, celui d'un évident problème de voix, privant, en façade, le public des différentes lignes de chant de Kent Stump (guitare-chant) et Michael Walter (batterie-chant) mais lui offrant un étonnant spectacle de mime remplaçant les lignes vocales ornant les différentes compositions aux transitions quasi inexistantes ou du moins difficilement établies ! La prestation somme toute relativement malhabile et peu expressive de la petite formation touchant alors à sa fin, la soirée affichera malgré tout une jauge tout à fait honnête, ainsi qu'un baromètre prêt à prendre bien des degrés mais surtout, déjà plus de 30 minutes de retard sur l'horaire annoncé…



Attendu, tout comme l'était Eyehategod un mois et demi plus tôt, viendra finalement le tour de l'U.S.S CROWBAR de faire son entrée, fièrement mené par son velu capitaine : Kirk Windstein ! Miser sur le léger retard accumulé jusqu'ici pour dynamiser la mise en place et l'installation de la tête d'affiche était sans compter sur la légendaire sympathie de Kirk et de certains de ses coups de sang un rien capricieux !…
Nouvelle-Orléans oblige, c'est là encore un set placé sous l’égide d’un baromètre digne des bayous de Louisiane qui se verra finalement lancé, pour la plus grande joie du public insufflant dès les premières mesures, de concert avec la formation, une éclatante et old school ferveur à la prestation venant de débuter. Imposants de par leurs différentes prestances, les trois membres mobiles de la formation occuperont ainsi la scène d’un seul bloc, de Matt Brunson (guitare) à Jeff Golden (basse), le tout lié par les indomptables qualités (aussi basiques fussent-elles) de showman de Kirk Winstein (guitare-chant), véritable frontman fédérant son public au delà des compositions assénées avec lourdeur par les quatre compagnons ! Les ingrédients étant ainsi réunis pour proposer au Glazart une soirée rouillée, saturée et agressive à souhait, c’est avant tout la furieuse énergie mise en place par le carré (débordant jusqu’au parterre ne demandant alors que ça et reprenant les titres d’une seule voix), qui sera à l'origine de la massive unité du public (là encore un brin éméché) à mesure que les différentes compositions retraçant l’histoire de la "Bête" CROWBAR de 1989 à "Symmetry In Black" (sorti une année plus tôt, en 2014) lui seront envoyées en plein visage avec toute la lourdeur dont l’ensemble "doom-core" sait se parer !... À noter malgré tout que le son guitares / basse ne rendra pas l’hommage nécessaire, du moins en façade, à la puissance déroulée par le combo affichant déjà près d’un quart de siècle au compteur !

C’est finalement sur les dernières mesures de "Self-Inflicted" que se fermeront doucement les chaleureuses portes de la salle de la Villette étonnement rythmée par deux soirées avec, d’un côté, les DJ Sets de La Plage 2.0 et, de l’autre le rouleau compresseur une fois de plus proposé par les Stoned Gatherings et ayant rassemblé un nouveau plateau de qualité entre les impétueux BLACK TUSK et les redoutables CROWBAR, quelques mois après leur dernier passage sur la capitale, défendant fièrement les couleurs de leur dernier né !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr