La review

CROWBAR + HANGMAN'S CHAIR
Le Nouveau Casino - Paris
19/08/2012


Review rédigée par Angie


Dimanche 19 Août, 19h. Devant la salle du Nouveau Casino, l’ambiance est déjà embrasée par la quelque trentaine de degrés écrasants. Peu importe, c’est breuvage en main que l’on s’hydrate en attend avec un certain empressement le set des HANGMAN’S CHAIR qui ouvrent ce soir le bal pour un fameux groupe de Nouvelle-Orléans, CROWBAR n’ayant pas pointé le bout de son nez sur la capitale depuis un petit bout de temps.



Ouverture des portes et l’on remarque avec satisfaction que le public ne s’est pas seulement déplacé pour profiter des envolées de la tête d’affiche. Le groupe parisien a dorénavant bel et bien son public et preuve à l’appui, la salle est presque comble. Ayant pour habitude de partager la scène avec les grands noms d’une musique abrupte (Eyehategod, Church Of Misery entre autres l’an passé), le show s’installe sur les appels implorants de "The Saddest Call" du dernier "Hope Dope Rope" accessible depuis le mois dernier, posant au plus juste la teinte de la suite des événements. Mélange de riffs douloureux et d’accords poignants, de tempos languissants et d’articulations musclées, les titres se succèdent en assortiment explosif ne dérogeant pas à la règle de mettre son public en état de transe. Bien connue des initiés ayant exploré le précédent album "Leaving Paris" (2010), "Mourner’s Parade" met tout le monde d’accord pour mouvoir de la tignasse et reprendre en chœur les vocaux qui après cette introduction démesurée d’ 1:30 min parviendront bien à exploser de leurs intonations rageuses et larmoyantes. Le set s'achève sur un septième titre fraîchement débité, "And The Rest Is Silence" interprété en avant-première avant sa toute prochaine sortie support. Des guitares aux teintes fièrement maîtrisées, un chanteur au charisme infaillible et un combo rythmique titanesque, l’heure n’est pas aux flatteries pompeuses mais à la reconnaissance sincère d’un quatuor impressionnant d’efficacité. La magies opère et les protagonistes sont donc sujets d'un franc succès bien mérité.



Petite pose pendant la levée du backdrop à la fleur de lys, CROWBAR est fin prêt à assurer les titres de son dernier album "Sever The Wicked Hand" sorti il y a maintenant près d’un an mais pas que, puisque seulement quatre titres sur les quatorze concerneront le dernier ouvrage. "Crowbar" (1993), "Broken Glass" (1996), "Odd Fellows Rest" (1998), "Sonic Excess In It's Purest Form" (2001), "Life's Blood For The Downtrodden" (2005) , seront passés en revue par le biais de quelques titres phares. Les singles, du titre éponyme à "The Cemetary Angels" font assurément leur petit effet mais manquent tout de même étrangement de vigueur. Constatation faite avec surprise tout au long du show qui mènera finalement ma préférence à l’écoute sur galette plutôt qu’en live. Manque de travail des sonorités sur scène ? Petit coup de mou dû aux années s'écoulant ? Assurément, les musiciens ont de l’expérience à revendre et un jeu savant, Kirk Windstein conserve son magnétisme de papa barbu du sludge et les membres respectifs de Soilent Green, Goathwhore et Kingdom Of Sorrow manient l’instrument avec ferveur pour en définitive un beau condensé d’artistes, mais une finalité sonore plutôt moyenne. Pas grand chose à rajouter en conséquence sur la dernière heure durant laquelle j’ai plutôt survolé les titres, pieds battant le rythme et yeux rivés sur les mouvements des musiciens, sans trop de sensation de séduction si ce n’est le plaisir de voir un beau gratin sur les planches.

Je ressortirai donc de la salle avec l’idée apparemment partagée d’un concert sympa oui… mais sans plus, avec une tête d’affiche qui se sera étonnement fait voler la vedette par ses préalables. Joli coup de maître !