Un gros concert outre-manche avec un bon petit groupe bien de chez nous en première partie, je ne pouvais pas rater ça. Enfin un concert tout sourire. Non mais c’est vrai, chaque groupe avait les commissures plus proches des lobes d’oreilles que du nez.

Les portes de la salle, d’une taille équivalente à l’Elysée Montmartre, ouvraient à 19h pile, et dix minutes plus tard, DAGOBA entamait les hostilités. Leur set fût court et leur espace scénique réduit, mais ces conditions ne les ont pas empêché de faire un super bon concert, plein d’énergie et d’une qualité professionnelle. La guitare d’Izakar n’était pas assez forte à mon goût, ce qui fait que les parties où Shawter chante dans un registre plus mélodique n’étaient pas correctement soutenues par la musique. Par contre les blasts des grosses caisses de Franky nous en ont mis plein la tête. DAGOBA était super heureux d’être là, et le public a très bien répondu à sa musique. Le courant est très bien passé avec l’auditoire Glaswégien qui headbanguait à tout va et levait les bras entre chaque chanson où Shawter s’adressait à lui dans un anglais parfait. Werther le bassiste fait toujours aussi bien l’hélicoptére avec sa longue tignasse. L’ensemble musique/rythme/son/présence reste parfaitement homogène, la violence de leur musique équilibrée avec la joie et la gentillesse qui émanent de ces messieurs les frenchies vêtus de noir.

Puis SEPULTURA est arrivé. Igor Cavalera ne se trouvait pas derrière sa batterie car il est resté au prés de son fils qui vient de naître, mais Roy Mayorga (ex-Soulfly) tenait les baguettes à sa place. Ce petit homme vêtu uniquement d’un kilt (il l’a prouvé par la suite) est vraiment impressionnant à voir. Il ne joue pas de la batterie, il est une batterie. Paulo Jr est toujours aussi efficace, Andreas Kisser toujours aussi stylé et Derrick Green m’a bluffé. Autant je trouve que sa voix n’a pas assez de coffre sur CD, autant là il dégageait du buffet. Le concert a puisé les trois quarts des chansons dans le vieux Sepultura époque Max, et il faut dire ce qui est, le stuff de Sepultura maintenant a beaucoup perdu de ses origines. Ce qui fût du thrash guttural et tribal, n’est plus aujourd’hui que du grunge bien heavy. Le son d’Andreas Kisser a beaucoup changé, il est très "fuzz" et manque de profondeur et le fait de jouer en majorité à une seule guitare des morceaux qui furent composées à l’origine pour deux de ces instruments ne leur rend pas la puissance dont ils débordent. Mais durant le concert le public était à fond, chauffé à point par DAGOBA, et SEPULTURA a su les garder en condition en communicant régulièrement pour installer presque une étroite complicité avec ses fans.

Enfin ce fût le tour d’IN FLAMES. Groupe qui a le vent en poupe depuis de nombreuses années, ces Suédois sont arrivés sur scène fort de leur succés acquis dans le monde entier. Cependant leur thrash mélodique typiquement nordique manquait d’originalité. Les chansons se suivaient et se ressemblaient, le show était un peu trop édulcoré, un tantinet trop rôdé. La preuve d’ailleurs en est que chaque musicien s’accordait le temps de garder la pause au sourire colgate quand un fan le pointait avec un appareil photo, tout en jouant. IN FLAMES est un groupe qui a de très belles mélodies sur ses albums, mais elles n’étaient malheureusement pas bien retransmises sur scène. Mais l’accueil du public, toujours, était hyper enthousiaste.

Pour conclure, encore un très bon concert où les musiciens ne se sont pas foutu de leur public, d’une moyenne d’âge très jeune cette fois-ci. Seul bémol, un petit con qui n’a rien trouvé de mieux à faire que lancer sa bière en l’air. Evidemment elle m’est tombé sur le coin de la face, et sur mon appareil photo… Après trois minutes dans le coma, il a heureusement pu reprendre du service.