La review

DAGOBA + BENIGHTED + DESTINITY + DWAIL
Le Bikini - Toulouse (31)
28/10/2010


Review rédigée par JU et Marion


Un concert de metal au Bikini ? Oh oui ! Avec DWAIL en première partie ? Oh oui ! Je crois que c’est à ce jour la meilleure introduction que j’ai trouvée pour parler du concert organisé par l’association "Souffleurs de Têtes". Et je dirais bien qu’ils n’ont pas soufflé mais épous(t)ouflé (ok j’arrête les rimes pourries) en ce soir du 28 Octobre 2010.



Je reviens à DWAIL. Alors pour ceux qui ne connaissaient pas le groupe ce soir-là, je pense qu’ils ont dû se poser pas mal de questions en entendant une guitare sèche aux rythmiques flamenco avec une demoiselle au style gothique dansant sur cette musique (olé). En bref, cette attention a réussi à capter le public. Ensuite les cinq Toulousains débarquent sur scène prêts à rayer les planches du Bikini avec une énergie et un déchaînement défonçant tout sur son passage. Durant près d’une demi-heure, DWAIL s’est lâché comme toujours à son habitude avec une scène du Bikini bien espacée leur permettant de se mouvoir sans se cogner. Le Yannock au chant survolté nous a présenté différentes intonations de son chant et le reste du groupe une instrumentation metal qui a ravi le public fan de saturations metal. Même si ce dernier a vraiment été réceptif à la dernière chanson, il n’y a eu aucun commentaire négatif sur leur prestation. Ce même jour a été également l’occasion pour DWAIL de présenter la sortie de leur nouvel album "Helter Skelter". Si celui-ci a autant de pêche que le groupe sur scène, cet album doit être une tuerie.



Les lyonnais de DESTINITY sont le deuxième groupe à venir décoiffer les Toulousains avec leur gros metal death / thrash. Leur son est très très lourd mais DESTINITY sait aussi faire de jolies mélodies, portées par un guitariste soliste franchement excellent (et que j’avais d’ailleurs déjà vu lors d’un concert où il jouait pour le groupe In Arkadia). Circle pits et pogos fusent dans le public (circle pits qui domineront toute la soirée, alors qu’en général, les métalleux s’en tiennent au pogos… une nouvelle mode dans les concerts ?) qui slamme sans retenue. La musique est ultra-technique, le chant alterne entre cris et chant clair sympathique, et la salle bouge de plus belle ! Si on fait abstraction des propos haineux et (limite) homophobes du chanteur, je ne vois pas grand-chose à reprocher au groupe qui a fait une belle prestation !



Après le set des chevelus, c’est au tour des crânes rasés de mettre le feu au Bikini. Du gros metalcore (son lourd, death, mais aussi beaucoup d’influences hardcore, comme le montre la batterie par exemple). BENIGHTED est extrêmement content de re-jouer au Bikini et nous le font savoir ! Pour une fois, on n’a pas droit aux "criez plus fort, on vous entend pas !" ou autre "ils sont vachement plus chauds dans la ville d’à côté !" mais plutôt à des compliments à profusion, des "vous êtes géniaux, Toulouse !", et tout cela est non seulement rare mais fait aussi vraiment plaisir au public qui en profite pour se déchaîner, dans le circle pit lancé par le chanteur, mais aussi en pogo et slams… quand le vigile très très méchant ne nous empêche pas de monter sur scène. Alors que le chanteur ne cesse d’inciter les gens à venir les rejoindre et à slammer de la scène, la sécurité continue à refouler les métalleux (moi la première… sniff !) jusqu’à ce que le chanteur rappelle à l’ordre l’agent de sécurité qui jetait tout le monde. Et du coup, j’ai enfin pu slammer ! Yeah hé ! Moi qui n’avais pas spécialement accroché à leur son profondèment brutal, à leurs riffs et aux graves impressionnants du chanteur lors de la Furia de l’an dernier, j’ai du réviser mon jugement tellement la prestation a été bonne ! Leur set aura aussi été l’occasion pour le public Toulousain d’innover en lancant un paquito (spécialité Toulousaine où en général ce sont des rugbymen ou autre Toulousains qui sont assis les uns derrière les autres et qui font passer des gens au dessus de leur tête… y’a un petit côté slam dans la chose !) en plein milieu d’un bien joli circle pit ! Original, marrant et ambiance bon enfant ! Après que le bassiste ait passé toute la dernière chanson dans le public (merci le sans fil !), le groupe se retire de la scène mais pas sans que le public hurle ses tripes pour qu’ils reviennent. Honnêtement, je n’ai jamais vu de gens qui tenaient tant à un rappel (ce qui s’explique sûrement par leur super musique mais aussi par leur attitude terriblement généreuse et reconnaissante envers le public) et c’est donc sous une superbe ovation que le groupe a laissé sa place à DAGOBA.



Après une tournée des groupes du Sud de la France en passant par Toulouse, Lyon, Saint-Étienne, l’étape finale se termine à Marseille. L’équipe DAGOBA avait manifesté sa présence en début d’après-midi à la FNAC pour les dédicaces. Une attention bien délicate le faît de consacrer un peu de temps à ses fans hors de la salle de concert. Revenons à leur soirée au Bikini à 22h45 précisément. Evidemment, leur tournée est consacrée à la présentation en live de leur dernier album maritime "Poseidon". Après une introduction de musique classique, les Phocéens passent à l’abordage sous l’acclamation du public moussaillon. Alors que raconter de plus pour ce fabuleux concert ? La musique et l’ambiance générées par les charismatiques membres de DAGOBA ont été tel un tsunami débarquant dans le Bikini forçant une partie du public à reculer au profit des wall deaths et circle pits demandés plusieurs fois par le chanteur Shawter et le batteur Franky. Les chansons m’ayant le plus marquées sont "I Sea Red", "The Devil’s Triangle" et "It’s All About Time" dont cette dernière est tirée de leur deuxième album "What Hell Is About". Et depuis la mezzanine, le batteur Francky était plus facile à voir jouer et à le voir prendre son pied sur scène de par ses mimiques et ses baguettes qu’il lançait et rattrapait avec aisance entre deux jeux de batterie. La communication entre DAGOBA et la fosse fut remarquable ainsi que leur prestation musicale vraiment passée trop vite. On en aurait aimé beaucoup plus surtout avec quatre albums contenant chacun des morceaux cultes. Mais je n’ai pas de remords et vu la soirée, on peut être sûr qu’ils reviendront nous voir dans la ville rose. Les Phocéens ont réussi à clore cette soirée metal avec brio. Et il le fallait vraiment vu les groupes précédents qui avaient imposé leur statut à un niveau très élevé. DAGOBA n’avait vraiment pas droit à l’erreur ce soir-là. Après le colosse, le dieu des mers et des océans, pouvons-nous nous attendre à la venue du titan ?



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