On l’attendait cette date, rien n’est plus sûr. Il suffit d’observer le nombre de véhicules garés en arrivant, et les buveurs de houblon déjà accoudés aux tables devant le bar pour se rendre compte de l’ampleur de cette soirée. Car ce sont 110 personnes qui se sont déplacées pour venir en découdre et soutenir les trois formations locales à l’affiche. Les membres de Gorilith n’ont pas fait les choses à moitié. Pas besoin de le préciser, le Biker’s Road Café est plein à craquer avant même le début des hostilités. On ne pourra pas se plaindre du manque d’affluence pour une fois !

C’est DEHUMANIZING PROCESS, groupe émergent de la scène lyonnaise, qui ouvre le bal. Situé entre death, black et core, le quintette offre ce soir sa première prestation live face à un public plutôt curieux de découvrir cette nouveauté. Et c’est une belle surprise qui nous attend, car pour une première, le groupe semble bien en place, malgré un son un peu moyen (il manquait peut-être de la guitare notamment) et un léger manque de coordination par moment. Il y a du potentiel et de la détermination, les compos sont sympa, ponctuées de passages sympho au clavier (que j’ai trouvé parfois de trop, mais cela ne regarde que moi). La rythmique est bonne, la double précise et bien présente, la brutalité au rendez-vous... Et le chanteur coreux se donne pour nous en mettre plein la tête. Le groupe termine par une reprise d’Hypocrisy bien exécutée qui continue de chauffer l’audience. Le set semble avoir fait mouche. Il faut suivre de près ce nouveau bébé !

Une pause clope, et les serveurs font couler la bière (pour changer) alors que BLACKNESS prépare son matos. Le quatuor est là ce soir pour présenter les compos de son nouvel album, "Stimulation For The Beast", sorti le 17 Mai dernier. On sait qu’ils vont envoyer la purée, comme toujours ! Ce n’est même plus la peine de présenter ce groupe qui s’est déjà forgé une bonne notoriété... Le Thrash débarque, et ça va faire mal ! Le Frontman Pedro, toujours aussi sympa et charismatique, arpente la scène, suivi par ses acolytes thrashers prêts à faire chauffer les fûts et les amplis. La guerre est déclarée, premiers coups de caisse claire et premier obus de la setlist, on démarre avec "The Battle Rages On". Du lourd, très lourd ! Plus rien ne sert de reculer face aux riffs tranchants comme des lames de rasoir qui nous découpent les tympans. A en juger l’ambiance au milieu du pit, les groupes semblent ne pas être venus sans leurs fans ce soir. Blousons de cuir, patches et badges des légendes du Metal, cheveux longs... On se porte, on improvise des slams, on accompagne même Pedro au chant ! Encore quelques morceaux, et le sol est souillé par la bière des fans en folie qui s’accrochent aux retours pour mieux headbanger. Un peu de nostalgie avec le terrifiant "Saturday Night Killer", avant de passer par la reprise d’Ozzy Osbourne "Bark At The Moon". Le set nous laisse rêveurs en partant sur "Realm Of Dreams" après avoir été jetés en enfer sur "G.T.H. (Go To Hell)". Merci pour ce show les gars, c’est avec impatience que l’on attend de vous retrouver au Transbo samedi, à l’occasion de la 5ème édition du Lyon Metal Fest.

Setlist : "The Battle Rages On", "Retribution", "Shadow Zero", "Perfect Hatred", "Saturday Night Killer", "Bark At The Moon", "Chain Lightning", "The House Down Below", "Dawn Of The New Sun", "G.T.H.", "Realm Of Dreams".

Allez, on va se rafraîchir un peu le gosier parce que ça donne soif tout ça ! Et attention à l’arrivée du petit dernier (petit ?) de la soirée : DEATHAWAITS. Le groupe a beaucoup travaillé ces derniers mois, accueillant notamment notre Bob national en tant que deuxième guitariste ; l’album fait également partie des projets... C’est pour bientôt ! Opérant dans le death / thrash / hardcore, le groupe nous colle un uppercut dès son entrée sur scène, histoire de ne pas laisser redescendre l’adrénaline. On se prend le groove en plein tête ; l’assaut est lancé avec "District Of Isolation" et "From Now On We Are Two". Les titres s’enchaînent sans répit (si l’on oublie les petites blagues) et font tourner les têtes à un rythme complètement vertigineux. Le public est très chaud ce soir ; les pogos laissent place à ce que l’on pourrait qualifier de boxe, car le pit s’ouvre pour laisser combattre deux rageux qui s’en donnent à cœur joie et en redemandent ! Les 5 membres de DEATHAWAITS n’arrêtent pas de progresser. Les musicos sont à fond, Florian mène l’escouade avec ardeur et on peut sentir une grande cohésion au fil des morceaux. Un réel plaisir à voir et à écouter ! L’audience est d’ailleurs largement conquise, on apprécie et on profite de cette bonne soirée. Contrairement à ce que l’on peut observer d’habitude, personne ne semble rentrer avant la fin du concert, et c’est plutôt bon signe ! Les riffs bien lourds accompagnés des gruiks et du chant pêchu de Flo font trembler les murs du Biker’s Road. On termine avec "Murder Spirit" et "Violent Peace", avant que le public ne fasse un rappel qui donnera lieu à une reprise de Rage Against Machine, qui finira d’achever les plus belliqueux !

Setlist : "District Of Isolation", "From Now On We Are Two", "Theory Of Darkness", "Face To Fate", "What The Fuck", "Drunkness", "Exterminate", "Provocation", "Look Into The Mirror", "Murder Spirit", "Violent Peace".

Les groupes n’auront certainement pas déçu ce soir, étant largement à la hauteur de nos attentes. La conclusion laisse place aux remerciements qui vont bien sûr à toute l’équipe de l’Association Gorilith, au Biker’s Road Café, aux groupes ainsi qu’à l’audience qui a su faire honneur à cette affiche savoureuse. La soirée était vraiment sympathique pour tout le monde, vivement la prochaine !