La review

DELIRIUM FEST XI
HateSphere + The Arrs + Agressor + Supuration + Insane
+ Embryonic Cells + Forsaken World + Untamed
Le Contrepoint - Châlons-en-Champagne (51)
06/04/2013


Review rédigée par Maxime Phoenix Morton
Photos prises par Katy P.


Nous voilà partis en direction Châlons-en-Champagne pour cette nouvelle édition du Delirium Fest. J’avais déjà entendu parler du festival auparavant mais c’est pour moi la première fois que je m’y rends. Cette année, la production a mis les petits plats dans les grands et j’avoue que l’affiche se révèle particulièrement sexy ! Avec HATESPHERE, AGRESSOR, SUPURATION ou encore INSANE, cette onzième édition est très nettement placée sous les signes du death / thrash à l’exception d’un nom qui est revenu en force au devant de la scène metal cette année : THE ARRS.
Après une heure et demie de route nous voilà enfin arrivés. Katy (mademoiselle photo) est déjà sur place et les copains d’INSANE également. Le temps de dire bonjour et blablater une dizaine de minutes il est temps de partir en direction la salle où le premier groupe UNTAMED a quasi terminé son set.
Me doutant que la fréquentation dans l’après-midi ne serait pas aussi importante qu’en soirée je reste tout de même interloqué du peu de monde présent sur place. Malheureusement, bien que le gros des spectateurs soit arrivé sur les coups de 20h30/21h, la salle est loin d’être remplie, et ne se comblera pas totalement.



N’ayant pas pu voir le premier groupe par faute de retard, les premiers artistes que je verrai ce soir là seront donc ceux de FORSAKEN WORLD. Le combo évolue dans un univers death mélodique où corpse paints et vêtements déchirés sont au rendez-vous. Du niveau, ils en ont, et bien que plus que sympathique musicalement le show est relativement mou et la présence scénique est quasi inexistante. En espérant qu’ils n’étaient pas en forme ce soir-là, et que la prochaine fois ils seront un chouïa plus réveillés.



Après être allé boire un petit verre entre amis, les balances du prochain groupe viennent de se terminer et il est donc temps de se remettre au boulot. C’est à EMBRYONIC CELLS, groupe de death / black, de monter sur scène et Bam !, c’est parti avec c’est une grosse claque dans la face. Bien que les membres soient relativement statiques, le combo développe un set bien en place, de gros riffs, le chanteur-guitariste envoie du lourd et fait le show pour l’ensemble de ses camarades. Ce n’est pas vraiment ce que j’écoute en temps normal mais je suis tout de même allé par curiosité jeter un œil sur le web avant de rédiger ces quelques lignes. Le groupe a l’air d’avoir de la bouteille ainsi que sa petite réputation sur la scène où il évolue (Hellfest, Sylak) et je reste d’autant plus étonné de leur prestation scénique assez fixe.



Allez hop, c’est au tour des copains d’INSANE de fouler les planches. Ok je le sens venir "Ouais mais c’est des potes il va pas être objectif", c’est vrai et alors ! Bon pour rester sérieux, malgré quelques petits soucis de larsens, le public a eu droit aux chansons classiques du groupe mais également à une petite dernière que j’ai eu l’occasion d’entendre jusqu’à présent deux fois en live. Chanson que je trouve assez efficace puisqu’en complément du chant de David, les deux guitaristes et le bassiste entament des chœurs lents mais puissants pour crier un "Dominate" qui donnent ce côté couillu à cette compo. Malgré un set pour ma part trop court (là je ne suis pas objectif !), INSANE semble avoir plu, ce qui s’est confirmé sur les ventes de merch.

Après le set d’INSANE c’est à SUPURATION de prendre le relai. Le groupe envoie du lourd mais les grattes ne sont, à mon goût, pas assez en avant. Malgré un très bon jeu général je n’ai pas spécialement accroché. Show statique, public pas très réceptif, peut-être que la faim qui commence à se faire sentir altère ma capacité à apprécier, je ne sais pas, donc à voir une prochaine fois.



Avec deux sandwichs dans l’estomac c’est reparti pour un nouveau set et c’est au tour d’AGRESSOR de faire crier les cordes. Malgré l’heure qui tourne, je ne vois spécialement pas le public affluer et c’est avec ce même monde que se terminera cette soirée. Première fois pour moi que j’ai l’occasion de voir les Antibois sur scène et j’attends donc avec impatience le début du set. Premières notes, premières zics, j’avoue que le groupe porte bien son nom, AGRESSOR, ça agresse ! Bon ok elle était facile celle là mais il n’y a pas meilleur résumé. Un bon death / thrash comme on l'aime, des grattes qui envoient, une ligne de basse efficace et un jeu de batterie également bien gaulé. Très belle découverte live pour ma part, fluide et quasi dépourvue de pains. On en redemande mais il n’y aura pas de rappel. Vraiment dommage que le public reste aussi peu réceptif face à une aussi belle claque.



Vient alors le tour de THE ARRS. Les Parisiens ont l’air d’être arrivés avec quelques amis à eux et la salle semble connaitre une légère ébullition. Le groupe nous apporte un metalcore bien tranché qui marquera un changement de ton le temps d’un set. Malgré les bonnes prestations précédentes, THE ARRS donne ce coup de fouet à la salle qui a l’air de réveiller un peu tout le monde. Le show est dynamique, les musiciens sautent un peu partout sur scène et Nico, le chanteur, entame un réel échange avec le public. Les chansons de leur dernier opus sont bien présentes mais laissent tout de même place aux anciennes compositions phares du quintette. Une presta qui fait du bien tant par l’énergie qu’elle transmet que par l’attitude des gars sur scène. On voit qu’ils sont là, qu’ils se font plaisir et qu’ils veulent communiquer ce plaisir aux spectateurs. Seul bémol : les larsens récurrents qui gâcheront un peu cette superbe presta.



Pfiou, THE ARRS ça décoiffe mais ce n’est pas fini. Très nettement resté sur ma faim après l’annulation le jour même de la fête de la musique à Thionville en 2012, où HATESPHERE était sensé jouer en compagnie de Loudblast et Insane, je vais enfin pouvoir voir les Danois au premier plan. C’est un groupe que je connais depuis peu (1 ou 2 ans) mais qui m’a donné une baffe monumentale à la première écoute. Hyper fan de "Ballet Of The Brute" et "The Sickness Within", j’attendais de voir ce que les titres de ces deux albums donneraient en live sous la voix d’Esben "Esse" Elnegaard Kjær Hansen, nouveau frontman du groupe depuis 2010. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est de me prendre le revers de la baffe d’il y a quelques années ! J’ai rapidement eu la réponse à ma question. Même s’il est vrai que les derniers albums de HATESPHERE voient apparaître des tracks plus lentes, Esse gère tout aussi bien les anciens titres que les nouveaux avec une aisance qui met tout le monde d’accord. Un show agressif et d’une justesse tout simplement impressionnante, millimétrée, qui fait mouche et qui conserve cette dynamique apportée par THE ARRS. Là aussi les musiciens bougent de long en large et en travers, et Esben rajoute un côté comique à l’affaire avec des mimiques et des grimaces incessantes qui dureront tout au long du set. Il y avait longtemps que je n’avais pas pris mon pied comme ça en live et ça fait du bien. Dommage que le public soit resté aussi timide car il avait du lourd en face de lui. L’équipe de Delirium Tremens Prod peut être fière de sa programmation.

Et voilà, après avoir échangé quelques mots avec les Danois à la fin de leur show il est temps pour nous de se remettre en route. Malgré les 160km qu’ils nous restent pour rentrer, le combo THE ARRS / HATESPHERE m’a donné un bon coup de peps qui devrait largement suffire à nous ramener jusqu’à Metz. Je félicite Delirium Tremens Prod pour cette très belle affiche et pour le respect des horaires à la minute près malgré le nombre important de groupes ayant pris part au festival. En espérant à l’année prochaine.

A très vite au détour d’un concert !