La review

DESPISED ICON + AS THEY BURN + PRETROÏSKA LARMA + FLEO
Le Hublot - Nancy (54)
09/04/2010


Review rédigée par ePo


Hier soir à Nancy, c’était la guerre. La toute jeune pousse Undead Phoenix Prod nous avait concocté un mets de qualité en gratifiant les fines oreilles amatrices de bruits en tout genre de la première date de la tournée Européenne de DESPISED ICON. Au menu ce soir-là : FLEO, formation Nancéenne, PRETROÏSKA LARMA, formation Vosgienne, ainsi que AS THEY BURN, groupe Parisien qui assure la tournée de DESPISED ICON. Puis, en dessert, bien entendu : la crème du deathcore Canadien.



Le concert début sur les coups de 21h. Ce soir au Hublot, quatre groupes à la mer, et c’est à FLEO d’ouvrir le bal. Les Nancéens nous assènent d’un hardcore aux sonorités metal, plutôt lourd. En effet, ce qu’on pouvait remarquer, c’était un répertoire plutôt varié. Des chansons, comme je le disais, qui se rapprochaient du hardcore, dans sa simple et due forme, tandis que d’autres chansons sonnaient lourd, très lourd. L’un des chanteurs arborait un tee shirt de Céleste, c’est peut-être alors par excès de zèle que le registre de FLEO me faisait penser à la formation Lyonnaise. Le public quant à lui, ondule la tête sur la musique languissante de FLEO, et semble apprécier. N’accrochant pas particulièrement, je ne permettrai tout de même pas de médire sur leur prestation. Un bémol tout de même que je m’autorise, le manque de communication avec le public, un manque de prestance sur scène. Mais nul doute que la multiplication des dates pourra changer cette perception des choses. Le groupe vient de sortir un EP "Nommé…".



Après trente minutes de metal pesant, angoissant, c’est à nos moussaillons Vosgiens de prendre le Hublot à l’abordage. Nos gaillards ne sont plus à présenter. C’est à coup de deathcore que nous allons être mangés ce soir. Et le public aime ça. Un peu groggy pendant le set de FLEO, les casquettes se mettent en mouvement. Un problème de son au début du set au niveau du son, mais quelques réglages plus tard, c’est oublié. Les Vosgiens massacrent tout sur leur passage, comme il se doit. Une présence sur scène incontestable, une bonne communication avec le public, qui au fur et à mesure de la set-list adhère de plus en plus au genre. Les chansons que nous offre le groupe ne sont autres que celles se trouvant sur leur album "Horror Is Art", sorti il y a quelques mois. Un show quasi idyllique, enfin si l’on met de côté le son quelque peu particulier du Hublot. Pas un son horrible non, mais un son oppressant. L’ancre est donc levée, ce soir-là, mais le périple ne se passe pas comme prévu, et le groupe Vosgien rencontre un iceberg de taille : un problème de grosse caisse. Et suite à ce problème, les Vosgiens qui avaient pourtant bien commencé à chauffer la salle vont devoir écourter leur set afin de ne pas préjudicier aux sets de AS THEY BURN et de DESPISED ICON. Les aléas du direct. On reste donc sur notre fin concernant le set des PETRO. Mais ils finiront tout de même en beauté avec la fameuse chanson "No Room For Fear", laissant le public dans une excitation digne de recevoir le gros son des parisiens de AS THEY BURN.



Le Hublot se met à tanguer. AS THEY BURN, formation Parisienne, entre en scène, sur une intro dub step. Formation jeune, ayant vu le jour en 2007. C’est donc avec une certaine appréhension que Nancy les attend, la ville pressée de voir ce que ce quintette peut avoir dans les amplis. Et là, c’est la claque, les embruns des guitares se fracassent avec joie et délectation sur la coque du hublot. Et le public de braver cette tempête musicale avec de plus en plus d’engouement. Les parisiens nous font découvrir leur style, du hardcore bien lourd, bien sonnant. Qui groove, qui nous fait secouer la tête. On les découvre grâce aux morceaux, qui figurent notamment sur leur EP "A New Area For Our Plagues". Et la Lorraine, encore une fois, est conquise. Mais malheureusement, le Hublot rencontre un iceberg : encore ce problème de grosse caisse, qui fait chavirer deux chansons. Mais les Parisiens ne se découragent pas, bien qu’un énervement se fasse tout de même sentir, et lorsque la grosse caisse lâche sur le dernier morceau, ils reprennent la chanson dès le début, pour ne pas décevoir leur public. Mais là aussi, le problème est vite oublié. Certes, il marque une coupure dans le set, mais le talent de AS THEY BURN leur fait dépasser cette embûche. En outre, Kevin, chanteur, n’hésite pas à communiquer, à indiquer le titre des morceaux joués. Chaque musicien trouve sa place sur scène, on n’a pas affaire à un show statique. Jeunes, mais déjà bien carrés. Ces petits mousses vont aller loin, parole de loup de mer. Le public est en émoi, et applaudit cette surprise Parisienne, sans oublier la raison première de leur venue : DESPISED ICON.



Certes, ce concert est légèrement endeuillé, la nouvelle n’ayant pas mis longtemps à se propager : DESPISED, c’est fini. D’ailleurs, cela se voit aussi dans le line-up, le guitariste Eric n’étant pas présent sur les dates. Et c’est pour cela que le Hublot ne doit pas sombrer, devant les insubmersibles de DESPISED ICON. La déferlante Canadienne est en marche. Dès le premier morceau, nos oreilles en prennent pour leur grade, et le public reprend le refrain avec les tabernacles. Puis Alex enchaîne, "On est despised Icon, on est Québécois, on est francophone, et on en est fier". C’est ainsi qu’il introduit "Les Temps Changent", chanson figurant sur leur dernier opus "The Day Of Mourning". Les DESPISED font monter la sauce. Insubmersibles, oui, mais on fait tout de même face à un naufrage. Un déluge de growl, de riffs endiablés, de beatdown. Tout ceci exacerbé par la carrure des guitaristes et du bassiste. Pas de doute, c’est le format trappeur. Les morceaux s’enchaînent, mais ce n’est pas pour autant que les DESPISED en oublient leur public, piochés dans tous les albums, autant dans "The Healing Process" que dans "The Ills Of Modern Man". Et c’est avec joie qu’Alex nous apprend à prononcer tabernacle. "C’est TabArnacle, allez, répète après moi !". Le public est à feu et à sang. Pour cette première date de la dernière tournée, il ne faut surtout pas décevoir les Québécois. L’intensité décuple. Le set paraît plus court, mais c’est une impression due au fait qu’il n’y a pas eu forcément de coupure entre tous les morceaux. En tout cas, rien à redire, on a droit à une avalanche musicale. Et on accepte sans demander son reste. Set parfait.

En résumé, une très bonne soirée au Hublot. A saluer la très bonne première prestation de Undead Phoenix Prod, qui nous montre qu’on sait organiser des sacrés concerts en Lorraine. Malgré cette réussite, on garde tout de même un certain goût amer en bouche, en se disant que c’était la dernière fois pouvait voir DESPISED sur scène. Séance de rattrapage pour les habitants de l’Est avec Saarebruck le 24 Avril. Nous, pendant ce temps, on attend avec impatience le prochain booking de Undead, en se demandant comment il est possible de taper aussi haut et aussi bien après une telle première fois.