DESTRÖYER 666 + DEAD CONGREGATION + NOCTURNAL GRAVES + INCONCESSUS LUX LUCIS
Le Petit Bain - Paris
28/10/2019
Review rédigée par Matthieu
Le temps est nuageux. Le froid est mordant. Le bateau tangue, et la tempête de black metal
du soir s’apprête à nous violenter. DESTRÖYER 666, DEAD CONGREGATION, NOCTURNAL GRAVES et INCONCESSUS LUX LUCIS sont sur le pied de guerre pour la leçon du soir. L’entrée se fait
dans le calme, et les premières bières sont servies.
Lorsqu’INCONCESSUS LUX LUCIS monte sur scène, la fosse est encore éparse. Pourtant, les
premiers riffs des Anglais frappent sans ménagement avec cette aura de noirceur dans les
parties lead du guitariste. Les hurlements du bassiste résonnent très peu dans la pièce,
pendant que le guitariste headbangue en alignant cette rythmique tranchante. Les
spectateurs continuent d’arriver et de rejoindre la fosse, qui reste étrangement calme. Sans
un mot, le deuxième morceau démarre, avec plus de puissance dans la voix (et de volume
également), et les plus impliqués commencent à hocher la tête en rythme avec les riffs du
groupe. Mais le concert est rapide, et ce n’est qu’après quelques titres introduits par le
guitariste que Baal (basse / chant) hurlera "Thank you very much !" puis quittera la scène en
compagnie de ses compagnons.
On reste dans le black metal, mais les accents thrash de NOCTURNAL GRAVES séduisent à
leur tour l’assemblée. Le blast furieux de L.Wilson (batterie) sert de base solide à la
rythmique de Nuclear Exterminator (basse/chant), Decaylust (guitare) et Shrapnel
(guitare). Les leads se joignent à des hurlements puissants et à des parties plus rapides,
faisant bouger à la fois les têtes des musiciens comme les spectateurs les moins timides.
"Come on !" hurle le frontman pour motiver la fosse, et ce sont des dizaines de poings levés
qui lui répondent. Alternant cris rauques et hurlements plus sombres, le chanteur reste
immobile au centre de la scène, pendant que les guitaristes se placent sur les retours pour
jouer. Les influences thrash de la musique des Australiens donnent une puissance
supplémentaire aux riffs noirs. "Alright Paris ! We have a new album out ! Will you join us ?"
lance le vocaliste avant que la tornade ne reparte, annihilant la volonté de la partie de
l’assemblée qui restait encore immobile jusqu’à la fin du set, acclamée comme il se doit.
On passe sur un univers plus axé death metal avec DEAD CONGREGATION qui prend presque
immédiatement la scène d’assaut. Pendant que les riffs sales et gras surmontés des
hurlements caverneux d’ A.V. (guitare / chant) frappent inlassablement le Petit Bain, la double
pédale de V.V. (batterie) assomme les premiers rangs. Ajoutez à cela les leads perçants de
T.K. (guitare) et la basse ronflante de G.S. (basse), et vous obtenez la tempête grecque qui
fait vibrer la salle et tanguer le bateau grâce à sa rythmique. Sans fatiguer, le groupe
enchaîne les morceaux, ponctués de quelques "Alright Paris !" pour nous motiver à
headbanguer avec eux. Et si la fosse semble quelque peu réticente au death metal aux
sonorités old school de la formation, j’y suis particulièrement sensible. Les riffs tranchants
et les accents noirs sont parfaitement raccords avec l’ambiance de la soirée, et c’est après
quelques morceaux que l’assemblée entière adhère à la musique des Grecs, joignant leurs
poings et leurs voix aux dernières notes dissonantes qui terminent en beauté un set aussi
incisif qu’intense.
Mais la soirée n’est pas terminée, car DESTRÖYER 6665 saute littéralement sur les planches
pour enflammer le public parisien avec un black thrashisé énergique et sans pitié. K.K.
Warslut (chant / guitare) et sa bande assènent harmonique après harmonique en hurlant, et
la voix du frontman combinée aux cris de R.C. (guitare / chant) fait remuer la fosse pour la
première fois de la soirée, et quelques spectateurs moshent sur le blast de Kev Desacrator
(batterie). Quelques choeurs également de la part de Felipe Plaza Kutzbach (basse / chant)
qui se joignent à cet ouragan sombre, et le mélange est prêt pour nous faire headbanguer
en même temps que les australiens. "Hey Paris, here we go again !" hurle le frontman avant
de reprendre avec un titre plus vieux. Enchaînant d’ailleurs les classiques de la discographie
du groupe, les quatre membres débordent d’énergie et les spectateurs le leur rendent bien.
"Are you ready Paris ?" lance-t-il comme pour lui-même, puisqu’il est évident que le public
parisien n’attend que ça. Et c’est après quatorze titres sanglants que le maître de cette
occulte et dynamique cérémonie que le combo annonce "Iron Fist" une reprise de Mötörhead
qui clôture une performance des plus appréciables.
Setlist : "Wildfire", "A Breed Apart", "Call Of The Wild", "Traitor", "I Am The Wargod (Ode To The
Battle Slain)", "Hounds At Ya Back", "Sons Of Perdition", "Trialed By Fire", "Satanic Speed Metal",
"Genesis To Genocide", "Australian And Anti-Christ", "Satan's Hammer", "The Calling", "Black
City", "Black Fire", "Iron Fist" (Motörhead cover).
Des effluves démoniaques sortent du Petit Bain en même temps que les spectateurs,
heureux d’avoir assisté à cette messe sombre. Si INCONCESSUS LUX LUCIS et NOCTURNAL GRAVES ont mis du temps à réveiller le public, Paris a fait honneur à un DEAD CONGREGATION
(qui tranchait un peu sur cette affiche black metal) et évidemment aux légendaires
DESTRÖYER 6665. Bien évidemment, mes remerciements vont à Garmonbozia qui nous a
organisé la séance.