La review

DEVILDRIVER + DEEP IN HATE
Le Trabendo - Paris
13/08/2013


Review rédigée par E.L.P


Semaine calendaire 33, au programme des réjouissances: le Motocultor en terre bretonne, puis Lamb Of God + Sylosis au Bataclan mais avant ça, Garance Production nous promet une folle soirée au Trabendo, une soirée à passer en la délicieuse compagnie du groupe de brutal deathcore francilien, DEEP IN HATE mais surtout aux côtés du quintette californien que l’on ne présente plus : DEVILDRIVER, qui nous fait le plaisir de fouler le sol français une 2ème fois cette année avant de se diriger vers Saint-Nolff !
Après un passage tout en violence avec les groupes de brutal death Hour Of Penance, The Black Dahlia Murder et Cannibal Corpse en Février dernier, nos amis de Santa Barbara nous reviennent et en force s’il vous plaît avec pour objectif la présentation de leur nouvel album : "Winter Kills" (28/08/2013, Napalm Records) qui s’annonce d’emblée comme l’une des grosses gifles de l’été...



Mais pour commencer cette lourde semaine, la place est faite à DEEP IN HATE. Pour l’ouverture, nos p’tits gars s’avancent, devant un parterre qui est, malgré l’imposante tête d’affiche, venu assez nombreux pour profiter de leur brutalité vocale et mélodique. Certains sont là en espérant qu’un peu de place leur sera fait pour esquisser 2 ou 3 pas de mosh, d’autres sont simplement là pour se faire décoller les tympans en bonne et due forme, mais ce qui est sûr c’est que les premières mesures de nos Frenchies sèment le trouble dans la petite salle parisienne, les pogos tardent à se lancer et l’ambiance peine à monter... le bar s’active, le fumoir affiche complet. Leur morceau d’ouverture, "Sands Of Time", laisse la fosse perplexe et l’écart de genre se fait d’ores et déjà ressentir, même si la batterie de Nicolas Bastos, Monsieur Nicolas Bastos (L’Esprit du Clan) parvient finalement à mettre tout le monde d’accord entre blasts impétueux et triolets surpuissants !



Un morceau d’ouverture peut-être pas des plus accessibles nous préparant à l’arrivée de titres aussi énergiques qu’"Unworthy Species", aussi colériques que "Legions Of The Weak" ou encore "Lobotomizing The Masses" me laissera pour ma part assez sceptique quant à leur prestation qui selon moi ne reflète en rien l’impact que des morceaux comme "Virtual Supremacy" ont pu avoir sur moi, sur CD... Mon coup de coeur ira tout de même à la batterie de Nicolas qui aura su me faire vibrer de par sa technicité et son énergie au milieu d’un ensemble trop linéaire pour une telle soirée. Certains ne comprennent pas la direction que prend cette prestation (beaucoup se basant sur celle de leur récent passage au Sonisphère). Un dommage manque de charisme et de prestance des guitaristes et parfois même de leur frontman, Math’ qui n’arrivera pas à faire décoller le parterre du Trabendo malgré quelques efforts vocaux et surtout certains membres du public comme la grande Stitchcore venue soutenir les métalleux du mois d’Août !

Les lumières qui, elles non plus n’étaient pas au meilleur de leur forme, se rallument, les stroboscopes se calment, la chaleur retombe, le temps pour D.I.H de ranger leur imposant drumset et la foule devenue sensiblement plus compact nous revient plus motivée que jamais pour l’imminente montée sur scène de DEVILDRIVER, Dez en tête...



Après être déjà passé il y a de ça 2 bons mois avec la reformation du grand groupe de nu metal : Coal Chamber voici que nous arrive, en tout cas pour moi, le petit rayon de soleil qui manquait à cet été. La formation s’avance, Dez déchaîne les passions de toute la salle en s'emparant de son micro tandis que John Miller, Jeff Kendrick et Mike Speitzer l’encadrent avec force et assise, soutenus par un John Boecklin des plus concentrés ! Et voici que débute ce set qui sera plein de folie, tout commence avec "End Of The Line" et sa merveilleuse introduction qui nous laissera rêveur, mais ce rêve sera de courte durée car la batterie entame son pilonnage méthodique et les tignasses se déchaînent, les premières mesures du morceau à peine retombées, comme une offrande à l’organe de Dez qui nous plaque littéralement au sol !
"Cry For Me Sky" et "Dead To Rights" qui suivent cette intro particulièrement entraînante donnent à la fosse des allures de champ de bataille, les pogos et même quelques slams font leur apparition malgré de petits soucis de retour voix et basse... C’est maintenant au tour du premier des deux morceaux de leur nouvel opus de nous être présenté en live : "Ruthless" (qui sera rejoint par "The Appetite" une petite demi-heure plus tard). Force est de constater que le public est au rendez-vous, cependant, derrière ce retour à des rythmiques plus simples et à une accroche moins importante des paroles, ce nouvel ensemble plus proche des lignes tracées par "The Last Kind Words" n’a pas l’air d’émouvoir outre mesure, le titre ayant déjà été rodé par les réseaux sociaux et n’étant pas encore totalement calibré pour un live digne de ce nom (d’autres pistes de l’album comme "Shudder", "Back Down To The Grave" ou"Gutted" s’y prêteront certainement plus...).



Le dernier tiers de leur setlist ne laisse pas un seul instant de répit au public dont je fais désormais partie, puisque vont s’enchaîner "I Could Care Less", "Head On To Heartache", "Clouds Over California", "Hold Back The Day" et enfin, "Meet The Wretched"... Ces morceaux aussi violents que mélodiques et "sautillants" nous dévoileront un John Miller surexcité, le bougre ne tient pas en place et rythmera de ses pas, de ses "Hail" et autres levées de poing la petite scène, mais également un Dez rapidement essoufflé ainsi qu’un Jeff assez statique, ancré sur ses appuis... Tout ceci sera totalement oublié lors de leur incroyable passage 3 jours plus tard sur la Dave Mustage du Motocultor !

Setlist  : "End Of The Line", "Cry For Me Sky", "Dead To Rights", "Ruthless", "These Fighting Words", "It's In The Cards", "Not All Who Wander Are Lost", "The Appetite", "Before The Hangman's Noose", "I Could Care Less", "Head On To Heartache", "Clouds Over California", "Hold Back The Day", "Meet The Wretched".

À peine le temps de se remettre de "Meet The Wretched", de numéroter ses cervicales, ses dents ou ses os du nez pour certains que "California Love" de 2Pac résonne déjà dans la salle, sonnant le glas d’une soirée qui aura, du moins pour DEVILFRIVER, tenue ses promesses, malgré une première partie bancale, des lumières hasardeuses, de légers soucis de retours mais une ambiance sacrément intense qui aura su nous émouvoir et nous déchaîner jusqu’à l’épuisement ! Merci à Garance pour les avoir fait venir une nouvelle fois !

Photos tirées de : www.elp-photo.fr