DIMMU BORGIR + AMORPHIS + WOLVES IN THE THRONE ROOM
Le Bataclan - Paris
23/01/2020
Review rédigée par Matthieu
Retour dans l’une des plus prestigieuses salles parisiennes pour un concert d’évènement.
Une date en co-headline des géants DIMMU BORGIR et AMORPHIS, avec une ouverture
proposée par WOLVES IN THE THRONE ROOM, le tout au Bataclan. Que demander de plus pour
Garmonbozia ? Et le public semble être au rendez-vous, puisqu’à l’ouverture des portes la
file d’attente monopolise déjà une partie de la rue.
Nous entrons dans le pit photo lorsque l’inquiétant sample introductif de WOLVES IN THE THRONE ROOM démarre. Les membres arrivent un par un, acclamés par les premiers rangs,
puis allument une sorte d’encens avant d’entamer les premiers riffs. Au centre, Nathan
Weaver (guitare / chant) mène cette tornade infernale en headbanguant, puis se replace
derrière son micro pour hurler. A ses côtés, Kody Keyworth (guitare / choeurs) et son
camarade bassiste alignent leur rythmique sans broncher, alors qu’Aaron Weaver (batterie)
martèle fûts et cymbales avec une précision incroyable. Les hurlements nous glacent le
sang, et les riffs sont glaciaux, mais le public se fait de plus en plus nombreux devant les
Américains. La tempête s’apaise, puis reprend de plus belle avec une partie intense mais
tout aussi froide et très courte, à la fin de laquelle le chanteur murmurera timidement un
"Merci…" avant de se retourner. Le son planant revient bien vite, accompagné de nuages de
fumée, et au rouleau de double pédale martial succèdent des passages plus lents et
atmosphériques, aidés d’harmoniques mystiques. Des accents doom s’ajoutent au black
atmosphérique du groupe, alors que les lumières sombres virevoltent au gré de la rythmique
et des choeurs hurlés. C’est sur un hurlement final que les quatre hommes lâchent leurs
instruments sous les applaudissements.
Setlist : "Born From The Serpent's Eye", "Angrboda", "I Will Lay Down My Bones Among The
Rocks And Roots".
L’ambiance change alors totalement, puisque c’est AMORPHIS qui s’apprête à entrer en
scène, devant une foule qui les attend de pied ferme. Et le groupe ne déçoit pas, en offrant
un son impérial dès le premier titre, mêlant harmoniques d’Esa Holopainen (guitare),
nappes de clavier de Santeri Kallio (clavier) et un chant cristallin de Tomi Joutsen (chant),
que l’homme n’hésitera pas à saturer avec une facilité et une qualité déconcertante. Côté
rythmique, Olli-Pekka Laine (basse), Tomi Koivusaari (guitare/chant) et Jan Rechberger
(batterie) nous assurent une basse lourde, grâce à laquelle le groupe donne au public ce
qu’il est venu entendre. Se rejoignant pour jouer ensemble, les musiciens sont très mobiles,
alors que le chanteur s’agrippe à son pied de micro en haranguant la fosse, qui lui répond
par quelques headbangs, mais reste principalement immobile. Le titres sont prenants, et ce
sont des Finlandais au top de leur forme qui alignent leurs morceaux ce soir. "Hello Paris !
Are you ready for some "Bad Blood" ?" lâche enfin le chanteur pour introduire le quatrième
titre. Et si la fosse ne bouge toujours pas, elle est néanmoins réactive aux interpellations du
chanteur, et profite de la musique, aidée par quelques légers samples. "Are you ready
Paris ? Come on !" lâche le frontman pour motiver les troupes. "The next song is about a
"Silver Bride" !" annonce-t-il pour introduire le morceau du même nom, qui est toujours aussi
mélodique et efficace en live que sur album. Et c’est après ce classique du groupe que Tomi
Koivusaari se joindra à Tomi Joutsen pour quelques hurlements gutturaux sur un morceau
qu’il avait enregistré au chant il y a plus de vingt ans. Les deux hommes se partagent donc
le chant, et tous les aspects de la musique des Finnois est exploré, des passages groovy aux
rythmiques plus lourdes et martiales. "Merci beaucoup ! Alright Paris, we have a new album
out, we know its released two years ago already but we gonna play two songs from it ! This
one is called "Wrong Direction" !" annonce finalement le chanteur, alors que leur temps de jeu
s’écoule. La fosse headbangue alors sur les nouveaux titres, qui sont déjà bien connus de
tous, et c’est "The Golden Elk" qui prend la suite, avec toujours cette même ferveur. Et c’est
après ce morceau que le frontman annoncera alors les trente années de carrière du groupe,
qui pourraient visiblement déboucher sur des shows spéciaux… affaire à suivre, mais pour
le moment c’est "Sign From The North Side" qui arrive, issu du premier album de la formation
donc. Et cette nostalgie saisit la foule, qui headbangue avec un peu plus d’entrain, alors que
je constate… la disparition du claviériste. Mais ce dernier reviendra bien vite pour interpréter
avec ses camarades la douce "House Of Sleep", qui fait partie de mes morceaux favoris, et
que la fosse chantera avec le groupe sur les ordres du chanteur. La communion entre les
Finlandais et leur public est à son apogée, et c’est avec un "Paris, you fucking rule !" que
"Black Winter Day" marque la fin de cette excellente prestation.
Setlist : "The Bee", "Heart Of The Giant", "The Four Wise Ones", "Bad Blood", "Silver Bride",
"Against Widows", "Sampo", "Into Hiding", "Wrong Direction", "The Golden Elk", "Sign From The
North Side", "House Of Sleep", "Black Winter Day".
A nouveau l’atmosphère change, puisqu’il est temps pour DIMMU BORGIR de monter sur
scène. Et pour l’occasion, la fosse est remplie, et acclame dès leur entrée Daray (batterie)
et Gerlioz (claviers), qui vont se placer derrière leurs imposants instruments. Victor Brandt
(basse) se place alors aux côtés de la batterie, laissant à Galder et Silenoz (guitares) le
devant de la scène. Et c’est le premier morceau qui commence, signant l’arrivée de
Shagrath (chant) qui effectue quelques gestes impies au centre de la scène avant de se
saisir de son micro. Les hurlents se joignent alors aux riffs des Norvégiens, et c’est une
fosse en ébullition qui assiste au début de ce show haut en couleurs, et surtout en fumée. Le
nuage masque presque intégralement l’arrière de la scène, ainsi que la batterie décorée
avec divers crânes, mais les deux guitaristes et le chanteur se fondent également dans cet
épais brouillard, rehaussé de lumières. "Paris, are you ready ?" hurle le frontman.
Et la
machine infernale repart, avec une voix aussi puissante que son propriétaire est
charismatique, tantôt accroché à son pied de micro, tantôt arpentant la scène. De leur côté,
les guitaristes n’hésitent pas à grimacer et à haranguer la foule, qui répond présent, et qui
bouge dès les premiers titres. C’est après deux titres récents que les membres du groupe
enlèvent leur capuche et démarrent "The Chosen Legacy". Et d’un seul coup, l’ambiance
devient plus martiale, plus intense et plus violente. Victor Brandt se rapproche du bord de
la scène et vient jouer aux côtés de Galder et Silenoz, qui grimacent toujours en direction
du public, tandis que Shagrath, possédé, hurle tel un démon. Le son est surpuissant, les
lumières permettent d’apprécier pleinement cette avalanche, et le public est déchaîné. En
plus des orchestrations de Gerlioz, quelques samples sont de la partie, comme les
hurlements d’Agnete Kjølsrud (Djerv) sur "Gateways", un titre à nouveau très martial, mais
également mélodique. "Hey Paris are we alive tonight ? It’s a real pleasure to be back in
France !" lâche alors Shagrath avant d’annoncer que les concerts pour célébrer les 25
années d’activité du groupe sont sur leur phase finale. "Paris, are you with us ? It's a journey
around the world !" lance-t-il alors, avant que l’imposante "Dimmu Borgir" ne prenne la suite. La
foule est conquise, et le mosh est intense, alors que musicalement et visuellement, les
musiciens se déchaînent littéralement. Très attendue par les amateurs, c’est la sombre
"Puritania" et son chant cybernétique qui prend la suite, provoquant à nouveau des
mouvements de foule. Alternant bord de scène et une petite plate-forme à côté de la
batterie, le bassiste arpente la scène, alors que les guitaristes posent en alignant sans
broncher leurs parties lead et rythmiques. Les morceaux s’enchaînent, et les capuches
refont leur apparition pour "Council Of Wolves And Snakes", morceau où le frontman
effectuera également quelques percussions au centre de la scène, rendant ce morceau
mystique, accompagnant les diverses orchestrations et samples. "So Paris the night is
yours ! Do you want more songs ? I'm pretty sure you have heard this next one at least once
in your life ! "Progenies" ! Please sing with us !" hurle Shagrath, alors que l’un, si ce n’est le
morceau le plus connu de la formation norvégienne, ne démarre dans un épais rideau de
fumée. Et malgré la qualité de la prestation, je reste un peu sur ma faim en constatant que le
chant clair du sublime break central est samplé. Mais peu importe, le groupe redouble de
puissance pour enchaîner, et la fin du morceau est acclamée.
"You have been so fantastic
tonight !" lâche le chanteur, annonçant par la même occasion "Mourning Palace", un titre plus
sale et vif que les autres, pour clore la soirée. Une dernière fois sous le black metal
symphonique des Norvégiens, le public parisien remue et headbangue, et c’est au bout de
cet ultime morceau que le frontman reprend la parole pour clore définitivement la prestation.
"Paris you fucking rule ! And we ! Shall ! Return !".
Setlist : "The Unveiling", "Interdimensional Summit", "The Chosen Legacy", "The Serpentine
Offering", "Gateways", "Dimmu Borgir", "Puritania", "Ætheric", "Council Of Wolves And Snakes",
"Progenies Of The Great Apocalypse", "Mourning Palace"
Le Bataclan se vide peu à peu. Les retardataires se ruent au stand de merchandising, qui
est plutôt bien rempli. Et rapidement, les spectateurs regagnent les métros. Les membres
des différents groupes sortent un par un, sauf le chanteur norvégien qui est accompagné de
son garde du corps ma foi assez peu aimable et très pressé. Quoi qu’il en soit, si WOLVES IN THE THRONE ROOM a su créer une ambiance ritualistique pour Paris, AMORPHIS et DIMMU BORGIR ont livré l’une de leurs plus solides performances, chacun dans leur registre respectif
! Et c’est Nuclear Blast que l’on remercie pour l’accréditation photo !