La review

DISORDER TOUR 2005
Black Bomb Ä + Tagada Jones + L'Esprit Du Clan
L'Elysée Montmartre - Paris
22/09/2005


Review rédigée par Pécos


Qu’est ce que ça fait plaisir de voir une affiche 100% Française, dans une salle aussi grande que l’Elysée Montmartre. Habituée à recevoir des pointures U.S ou des groupes pop-rock, jamais, de mémoire, la superbe salle de boulevard Rochechoart n’a acceuilli 3 trois groupes Français aussi violents, sans "stars" (Lofofora, AqME et compagnie). Ce soir, c’est du très lourd auquel nous avons à faire !



Arrivé à la bourre pour cause de taf, j’ai juste à temps voir les 4 derniers morceaux des pitbulls de L'ESPRIT DU CLAN. Avec "Révérence : Chapitre 2", les p’tits gars du 93 se sont taillés une bonne réputation dans la scène metal Française, réputation confirmé par des prestations scéniques musclées et dévastatrices. Fidèles à eux-mêmes, l’EDC est massif et imposant en live : leur metal-hardcore, certes pas des masses original, est très bien ficelé et plaît au public, à en juger par l’importance du pit. Un public à la moyenne d’âge très faible, qui prouve que la scène Française violente sensibilise aussi les jeunes, et que Pleymo et consort n’ont pas le monopole sur ce créneau….ceci dit en passant. Au final, les 2 vocalistes de l’EDC se confondent en remerciements en quittent la scène en vainqueur.



Changement de plateau (le temps pour moi d’aller récupérer un pass photo) et les Rennais TAGADA JONES prennent possession des lieux. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, TAGADA JONES est quand même un putain de bon groupe live. Leur punk-hradcore criard, aux propos très engagés, sillonne depuis de longues années déjà les routes de France. Rares sont ceux qui n’ont pas eu les enragés près de chez eux au moins une fois. Un militantisme musical et idéologique imprimé à la force du poignet. Il est donc tout naturel que les TAGADA aient ce soir, une place de choix sur une grande scène parisienne. Bref, les Rennais dégaine un show incisif, hargneux, contestataire à souhait. Un écran géant diffuse des images issues de leur dvd, en fond de scène, pendant que Gus (grand type chevelu à la 2ème voix) saute dans tous les sens comme un pantin désarticulé. Bush, les fachos, les politiques, les supporters de foot (?!)…tous en prennent pour leur grade. Un grand moment de rock’n’roll.



Après une attente plutôt longue, les stars de la soirée arrivent. Ayant assisté à une partie de leur show au Fury Fest en juin, je savais que BLACK BOMB Ä n’avait pas grand-chose à envier scéniquement aux plus grands….la confirmation à été violente. Véritable machine de guerre, l’entité BLACK BOMB Ä déploie sa force de frappe, articulée autour de Arno et Poun, les 2 chanteurs. Arno donne dans les graves (c’est le moins que l’on puisse dire) et Poun dans les aigus, s’envoyant la balle avec une complémentarité exemplaire. Les classiques "Look At The Pain", "Burn", "My Mind Is A Pussy", "Police Stopped Da Way"… sont jetés en pâture à une foule éructant de plaisir. On se prend tout d’un coup à rêver d’un concert où BBA mettrait la misère à des groupes ricains méprisants… Le son est énorme sans être écrasant (ce qui est une performance dans ce genre de concert), et confère au groupe la puissance dont il a besoin pour sévir. Dans les moments forts, on retiendra la reprise thrashisée du "Beds Are Burning" des vieux rockers Australiens de Midnight Oil (choix étonnant ?!), repris en chœur par la salle. Le karaoké du public sur "Mary", ôde à la Marie Jeanne qui sera l’occasion pour le groupe de s’enfumer la tête. Et la venue de Djag, ancien chanteur du groupe, remplacé par Arno, venu soutenir ses anciens camarades sur un titre.

Une bien bonne soirée en conclusion, qui donne de bons espoirs quand à la suite des évènements. Une affiche comme celle-ci, qui ramène autant de monde (c’était pas blindé mais c’était loin d’être ridicule), ça fait plaisir ! Merci les gars et bonne chance pour la suite de la tournée (ne vous en privez pas si elle passe près de chez vous).