La review

DORO + MERENDINE
Le Ninkasi Kao - Lyon (69)
20/10/2011


Review rédigée par Alexandra


Parfois, l’on assiste à des concerts sans vraiment connaître l’artiste ou le groupe en question, par curiosité ou après avoir eu des avis positifs à son sujet. C’est le cas ce soir avec DORO, que j’ai découverte il y a de cela quelques mois seulement (mieux vaut tard que jamais me direz vous !!) après son passage au Hellfest en Juin dernier. Je voulais donc la revoir dans un contexte plus "intimiste" et une salle de plus petite capacité, ayant beaucoup apprécié sa prestation lors du festival. A l’affiche à la salle du Kao ce soir donc, pour ce concert organisé par Base Productions : DORO, "the Metal Queen" comme certains aiment à l’appeler, ex-membre des Warlock, avec plus de 20 ans de carrière derrière elle, et MERENDINE, groupe de thrash / hardcore Italien.



Le premier groupe arrive sur scène aux alentours de 20h. Ne connaissant pas du tout ce groupe, ni même le style qu’il propose, c’est donc avec une grande curiosité que je m’approche de la scène pour les voir jouer. Et on peut dire que ça démarre fort pour cette première partie de DORO. MERENDINE officie dans un style thrash / hardcore avec quelques passages plus hard rock et calmes. Le son à la basse est très bon, la salle bénéficie d’une bonne acoustique ce soir. Leur musique est énergique, et donne la pêche d’entrée de jeu. L’imposant chanteur a un jeu de scène certes quelque peu particulier j’ai trouvé, mais se déplace de part et d’autre sur l’espace scénique, y allant de mimiques qui lui sont propres, et fait même l’effort de s’exprimer en Français (je me suis d’ailleurs posé la question concernant l’origine du groupe dès leur arrivée sur scène et les premiers mots échangés avec le public en français, son niveau étant vraiment bon) de temps à autres. Le batteur se démène comme il peut derrière ses fûts, son jeu est plutôt bon. Je ne m’attendais pas du tout à voir ce genre de groupe ouvrir pour DORO, les deux styles étant complètement différents, mais le ton est donné en ce début de soirée, l’ambiance semble être au rendez vous, le public réveillé et prêt pour la suite. Une prestation qui n’a, en mon sens, rien d’exceptionnel, qui ne m’aura pas marquée plus que ça ce soir, mais que je qualifierais toutefois de relativement correcte, et un groupe qui aura eu le mérite de chauffer la salle et le public avant DORO. Au terme d’une bonne demi heure de show, les Italiens de MERENDINE quittent finalement la scène, visiblement ravis d’avoir été ici ce soir.

C’est désormais un public plus qu’impatient de retrouver (ou découvrir pour certains ?) DORO sur scène que l’on retrouve, scandant son nom dans l’espoir de la voir enfin venir. L’attente est longue, les minutes passent, la belle allemande se fait désirer durant le changement de plateau, et n’arrivera sur scène qu’au bout de près de 45 minutes. On découvre ainsi un immense backdrop à son effigie, qui semble presque trop grand par rapport à la taille de la scène, représentant une partie de la pochette de son dernier album live "25 Years In Rock… And Still Going Strong". 21h passées, les musiciens suivis de notre "Metal Queen" arrivent enfin, sous les cris de joie du public, c’est parti pour près de 2h de show !!



Après avoir fait partie des Warlock, celle qui est pour ainsi dire la seule femme à faire partie du milieu heavy metal dans les 80’s et a réussi à s’y faire une place même encore aujourd’hui, a décidé de quitter le groupe à la fin des années 80 pour se lancer dans une carrière solo, et compte désormais plus de 20 ans de carrière à son actif. C’est une DORO toujours aussi énergique et souriante que l’on retrouve ce soir sur scène. Deuxième fois pour moi que je la vois, la première il y a quelques mois déjà lors du Hellfest, je ne connaissais pas trop ce qu’elle faisait, ai vu son show par simple curiosité, j’y ai découvert une femme pleine d’énergie et qui aime ce qu’elle fait et son public, et ça se voit !! Le show de ce soir confirmera d’ailleurs bien mon impression à son sujet.

Les musiciens aussi bien à la basse qu’à la guitare sont très bons, les jeux de lumière plutôt agréables à l‘oeil, le son est excellent, Johnny Dee à la batterie est déchaîné. DORO nous montre à quel point elle est reconnaissante envers son public, nous remercie d’être là, nous faisant une nouvelle fois comprendre que sans nous, elle ne serait rien et ne serait pas là aujourd’hui. Elle nous fait même l’effort de nous parler un peu en Français, petite fiche d’aide à l’appui à ses pieds oblige, lors de ses nombreuses interventions auprès du public, ce qui ne la rend que plus attachante de par ce geste. Elle se montre très proche de son public, et très complice envers lui, le faisant même participer tout au long du show, micro tendu vers certaines personnes choisies au hasard pour les faire chanter, et serrant la main à quelques personnes dans les premiers rangs à de nombreuses reprises.



Les titres s’enchaînent, DORO déborde toujours autant d’énergie, elle est totalement dans son élément et heureuse d’être là. Parmi les morceaux joués ce soir, "Running From The Devil", "Burning The Witches", "Night Of The Warlock", titres désormais cultes issus de son ancien groupe Warlock. S’ensuit un instant de calme avec la ballade "Fur Immer", le public se montre attentif, le chanteuse nous montre qu’elle possède un timbre de voix unique, rendant un bel hommage à son public avec ce morceau chanté en Allemand. Les musiciens se retirent un à un de la scène pour ne laisser finalement place qu’au batteur le temps d’un solo de batterie. Pendant plus de cinq minutes, Johnny Dee se donnera à fond pour une petite démonstration de son talent derrière les fûts, accélérant de plus en plus le rythme pour finir, incitant le public à l‘encourager dans son exercice. Retour de DORO et ses musiciens sur scène, place désormais aux morceaux "We Are The Metalheads", l’inédit  "Raise Your Fist", extrait de son prochain album, joué pour la première fois ce soir, et la reprise d’un groupe qu’elle apprécie tout particulièrement, le fameux "Breaking The Law" de Judas Priest, pour finir sur l’incontournable "All We Are".

Le concert se terminera peu après 23h par les salutations et remerciements de tous les musiciens et de la chanteuse, alignés face au public, suivis de deux ou trois titres de rappel pour finir, qu’elle laissera le soin au public de choisir malgré les quelques titres indiqués sur la setlist, parmi lesquels notamment "Metal Tango". Elle prendra tout de même le temps de signer un autographe à la demande d’un fan dans les premiers rangs, chose relativement rare qui prouve à quel point elle est humaine et simple. On sent d’ailleurs bien au moment de partir, qu’elle a du mal à quitter la scène, sous les ovations du public, restant même quelques minutes sur le côté de la scène à le saluer pour finalement disparaître en coulisses. Quelques fans auront eu le privilège de pouvoir accéder aux backstages après le concert, discuter un peu avec elle, et faire signer quelques albums et autres. Pour les autres, il nous aura fallu patienter pas loin de 2h dans le froid pour la voir enfin rejoindre le tourbus, escortée par la sécurité, et prendre tout de même le temps de rester un peu avec nous et signer quelques autographes aux fans restés là à l’attendre.

Setlist : "Earthshaker Rock", "I Rule The Ruins", "Fight For Rock", "Running From The Devil", "Burning The Witches", "Night Of The Warlock", "Hellbound""Without You", "Metal Racer", "True As Steel", "We Are The Metalheads", "Fur Immer", "Haunted Heart", Solo de batterie (Johnny Dee), "You’re My Family", "East Meets West", "Breaking The Law" (Judas Priest cover), "All We Are".
Rappel : "Fight", "Metal Tango", "Raise Your Fist" (inédit), "Touch Of Evil".

Que dire de ce concert donc ? En un mot : exceptionnel !! DORO nous a offert un super show, accompagnés de supers musiciens. J’ai rarement vu une artiste aussi proche de son public, et reconnaissante envers ses fans, débordante d’énergie sur scène et en dehors. J’ai découvert une femme toujours souriante, simple, visiblement très gentille et attachante, qui sait d’où elle vient et semble toujours être restée la même, même après plus de vingt ans de carrière, bref, humaine. Chose relativement rare pour le souligner, ceci n‘étant pas toujours le cas de certains artistes loin de l‘égaler. Enfin, merci à Roger de Base Productions pour m’avoir permis de couvrir cette date.



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