La review

DOUR FESTIVAL 2006
Belgique
14-16-16-17/07/2006


Review rédigée par Issue


Le Dour Festival est bien plus qu'un simple festival à mon goût.
Premièrement il est belge.
Deuxièmement, il est éclectique, mot magique.
Si bien qu'il nous propose cette année pas moins de 200 groupes et quelques, et ce en 4 jours top chrono.
Maintes fois comparé à son équivalent Français (les Eurockéennes de Belfort), il en vaut pourtant beaucoup plus la peine selon mon point de vue, que le frenchy et ce pour différentes raisons :
- Les belges sont cool et instructifs (un boulet = un gueu...).
- Vous pouvez insulter des flamands, ils s'en foutent totalement.
- Pas besoin de marcher une heure pour alterner le camping / site, ici vous passez une barrière et hop comme par enchantement, vous vous retrouvez directement sur le site. Les va-et-vients sont illimités, ainsi vous avez envie de faire une petite sieste entre deux groupes ? Vous y allez direct à l'inverse des Eurocks où vous irez lamentablement vous allonger à coté de vieux bourrés en face de la Grande Scène (toute sortie du site étant définitive par jour).
- Le tarif pour 4 jours vaut largement celui des 3 jours aux Eurocks.
- C'est l'anarchie. (Bon on reviendra sur ce point, y a quand même eu quelques points négatifs).



Ainsi voici à peu prés le genre musical que nous avons pu trouver à Dour cette année : "abstract hip hop, alternative, alternative rock, ambiant, bal populaire, breakbeat, breakcore, broken beat, chill out, dancehall, darkcore, darkstep, downtempo, drum'n'bass, dub, dubstep, electro, electro dub, electro hip hop, electro pop, electro rock, electroclash, electronica, eurocrunk, experimental, folk, garage rock, glam punk, grime, hardcore, hip hop, hypnotic, idm, indie, indie pop, indie rock, indus, jungle, lo-fi, lounge, massive, math rock, metal, metalcore, minimal, new wave, new york hardcore, nu folk, peaceful vibrations, pop, pop rock, post punk, post rock, progressive, psychobilly, punk, punk rock, ragga, reggae, reggae dub, rock, rock alternatif, roots dub, roots reggae, ska, ska punk, sound system, stoner rock, techno, tekstep et uk garage".
Ou encore donnons quelques noms de ce que nous avons pu apercevoir cette année, ça sera peut-être plus simple pour vous : "...AND YOU WILL KNOW US BY THE TRAIL OF DEAD, 65 DAYS OF STATIC, AMEN RA, Andy C, ARCHIVE, BIRDY NAM NAM, BLACK BOMB Ä, BRAIN DAMAGE, CUIZINIER ET DJ ORGASMIC (Crew TTC), ELLIEN ALLIEN, GOJIRA, HIGH TONE, I AM X, ISLANDS, JACKSON AND HIS COMPUTER BAND, LA CAUTION, LE KLUB DES 7, LES WAMPAS, MESSER CHUPS, MISS KITTIN, MODESELEKTOR, MONO, NATHAN FAKE, OMNIKROM, PEEPING TOM (feat. Mike Patton, Rahzel, Dan The Automator, Imani Coppola...), PUNISH YOURSELF, PUPPETMASTAZ, SOULFLY, THE DANY WARHOLS, ou encore TTC.
Et oui ils ont mis le paquet concernant la prog cette année, bon, pas assez de post-hardcore et de screamo à mon gout mais le rendez-vous était quand même présent et on a découvert pas mal de groupes sympathiques. Je vais essayer d'énumérer les groupes dit metal ou proches qui m'ont marqué cette année.



Et ça attaque sec dès le Jeudi 14 dans l'aprés-midi, en pleine canicule, nous découvrons avec joie les 65 DAYS OF STATIC. Entre post-rock et post-hardcore, je suis tombée chez 4 anges (un batteur, deux guitaristes et un bassiste). Pile poil dans mes gouts musicaux, de grosses montées instrumentales, pas énormément de chant. Un bon public, des connaisseurs et des curieux (comme nous). Une trés bonne surprise pour moi dans tous les cas, le festival commence bien, beaucoup de frissons et d'émotions durant ce set. J'en re-veux encore. Ma seconde grosse claque de la journée se prénomme MESSER CHUPS, ils sont russes et sont signés sur le label de Mike Patton, Ipecac, rien que ça ! On découvre alors un duo basse-guitare avec une jeune bassiste vraiment magnifique (un genre de sosi de Bettie Page, tenue à paillettes et tout = rock 'n' roll) et son compagnon-guitariste un peu basique à coté d'elle. On se demande d'ailleurs s'ils sont mariés sur le coup tellement c'est amusant comme situation. J'espère pour lui parce que sinon... Le pauvre.. Devoir supporter une magnifique créature tout le temps à ses cotés, ça doit être pas mal difficile. Bref. Prenez des vidéos de films d'horreur et de pin'up des années 50-60-70, soupoudrez le tout avec de la musique expérimentale et sans chant s'il-vous-plait et ajoutez à tout celà une ambiance rockabilly et ça donne : MESSER CHUPS ! Vraiment une de mes meilleures découvertes du festival, un groupe à voir en live, beaucoup plus qu'à écouter sur CD.
D'autres groupes ont pas mal fait dansé mes petites jambes durant cette folle première journée, je pense alors à des groupes comme BIRDY NAM NAM (electro), NATHAN FAKE (electro, une bonne grosse claque dans ma tête) ou encore MODESELEKTOR (electro-euro-crunk, ils ont mis des étoiles dans mes yeux).



Le Vendredi 15, c'est intense, c'est encore autre chose. Et ça commence direct avec AMEN RA, un groupe que je languissais de voir depuis pas mal de temps et dont je n'ai absolument pas été déçue. Un bon post-hardcore bien lourd à souhait, qui ressemble vraiment beaucoup aprés mûre réflexion à Cult Of Luna (un de mes groupes préférés, rien que ça). On retrouve donc des grosses montées musicales, les musiciens ont l'air d'avoir un niveau plus que correct et je tombe amoureuse du jeu du bassiste. D'aprés mes sources ils sont en concert un peu partout en ce moment, et s'ils tournent bien c'est que leur musique n'est pas de la merde. Je découvre d'ailleurs un p'tit coté Envyien, et cela pourrait presque se finir en stoner. Le public quand à lui est peu nombreux mais attentif et réceptif. Un groupe à découvrir d'urgence. GOJIRA... J'ai pas trop envie d'y aller mais un ami me force en un sourire à aller y jeter une oreille. Chose faite, chose due. Je me retrouve entourée de gros chevelus en train de bouger leur tête. C'est une découverte pour moi, et oui... Depuis le temps que j'en entends parler, les échos m'ont plus rébuté qu'autre chose et j'avais tellement peur d'être déçue quand je les verrai... En fait c'est du gros dossier. On reste peu, ne voulant pas rater les groupes en même temps (HIGH TONE et AMEN RA, et oui) mais je prends quand même ma claque tant leur musique est carrée et professionnelle. Je vois donc que deux morceaux avant de partir voir de la dub Française, et ma première impression est plutôt réussie. Le soir, on a droit à du gros, voire même du trés trés trés GROS. Ca s'appelle PEEPING TOM, c'est Américain, c'est signé "nouveau groupe de Mike Patton" avec des musiciens genre Dan The Automator, Rahzel le beat-boxeur ou encore Imani et Coppola... Et pour le 18ème anniversaire du Dour Festival, c'est le premier concert de la formation, et oui, rien que ça ! Je suis exitée à l'idée de revoir Mike Patton sur scène, la dernière fois c'était l'année dernière à Dour pour sa formation avec Fantomas qui m'avait littéralement subjuguée. Il me faut cependant quelques morceaux avant de pouvoir rentrer dans le délire, la musique spéciale de PEEPING TOM. C'est assez pop-electro-expérimental. Ca change de Fantomas en gros, rien à voir avec toutes les autres formations de Patton. En parlant de lui, il est toujours aussi fabuleux sur scène. Rahzel est assez impréssionnant également et apparement, beaucoup de personnes sont là pour lui ce soir. D'ailleurs la foule est danse devant cette scène en plein air, il fait chaud, le concert se passe, et le festival suit son cours...
Un autre coup de coeur pour cette journée/soirée : CUIZINIER ET DJ ORGASMIC (Feat. Tido Berman et Teki Latex - Un show vraiment sympa, des filles qui dansent, des paroles chaudes, un agréable moment).



Samedi 16. La fatigue et la crasse du festival commence à se faire ressentir. Mais bon, on va pas s'arrêter en si bon chemin non ? J'ai rendez-vous trés tôt (vers les 14h je crois) pour ne pas manquer les BLACK BOMB Ä, évidement, pas question de les rater pour moi, je suis trop une habituée de leurs concerts. Et ce set là est comme à leur habitude, éfficace et puissant. Le chapiteau est bondé, le public est fou, le public aime. Inutile donc de préciser que l'ambiance est au rendez-vous, quel moment agréable. Je reconnais tout de même quelques morceaux joués dont "Police Stop Da Way", "Born To Die", "Look At The Pain" ou encore "Mary"... Ils ont joué trois nouveaux morceaux également, avec la reprise de Midnight Oil. Juste un regret pour "Human Circus", j'aurai bien aimé la retrouver sur scène. Un peu plus tard dans la soirée, mes pieds me trainent sous la Eastpak Stage où les PUNISH YOURSELF sont attendus d'un instant à l'autre. Je regarde un peu autour de moi, le chapiteau n'est pas rempli, des gens ont l'air hésitants, d'autres trés éxités. Et ça commence, et ça envoit la sauce en latex fluoréscent. On retrouve l'éternelle danseuse feti(s)he avec sa ponceuse et ses étincelles. Elle se déshabille petit à petit sur scène... Quelle bricoleuse. Le chanteur finira également totalement nu avec du scotch adhésif noir collé autour de son bassin et ses cuisses. Il n'y a pas de grilles de séparation entre eux et le public par contre, à l'inverse de leurs anciens concerts. Dommage, ça ajoute un petit côté SM malsain au show. Ma déception reste l'absence de "Suck My T.V", le premier morceau que j'ai connu d'eux... Tant pis, une prochaine fois. Un groupe à voir sur scène au moins une fois dans sa vie.
Autres groupes que j'ai apprécié : OMNIKROM (de forts talentueux Québécois couverts de diamants), ou encore ARCHIVE (trés fort mais un peu déçue car j'ai pas pu voir la fin et notamment "Again" que j'ai entendu du camping).

Le dernier jour du festival fut plutôt pauvre en matière de metal pour ma part. Pensant aller voir le groupe ...AND YOU WILL KNOW US BY THE TRAIL OF DEAD car je m'attendais à un post-hardcore voire du screamo. Mais bon en fait pas du tout, une voix affreuse, enfin qui sonne super mal à mes oreilles. Quelques montées musicales par-ci par-là qui remonte un peu le niveau mais vraiment, faut qu'ils changent le chant. Un bon post-hardcore ça collerait carrement mieux. Bref... Mes derniers coups de coeur du festival sont donc LA CAUTION (un de mes meilleurs souvenirs de ce Dour Festival 2006) ou encore LE KLUB DES 7 (à 14h de l'aprés-midi, en train de crever de chaud, set sympa de ce nouveau projet de Mr Fuzati !).
Dans l'ensemble, de trés bonnes découvertes et des moins bonnes (Je pense notamment à ...AYWKUBTTOD à ART BRUT ou encore à I AM X qui nous fait une sorte de Muse affreux... ) au niveau de la programmation.



Parlons maintenant un peu du camping, de ses avantages, des petits problèmes rencontrés, de l'ambiance. Le camping est payant, 10 euro pour pouvoir y loger pendant ses quelques jours de festoch. Ca va, c'est correct on va dire même si de mon point de vue le camping devrait être gratuit. Une organisation plutôt bien gérée pour un Mercredi soir où le camping était censé être fermé (dixit le site officiel de Dour), une ribambelle de gens étaient déjà là. Et la foule est encore plus nombreuse pour une veille de festival que l'année dernière même, c'est fou. Ils sont géniaux les Belges, il faut le noter, ça n'a rien à voir avec le public Français des Eurockéennes, les belges sont chaleureux et sont d'un mourrir de rire tellement leurs expressions sont géniales (exemple de la "tente automatique" pour appeler les tentes "2sec"). Bref il faut aller en Belgique au moins une fois dans sa vie pour comprendre. Alors au niveau de l'organisation térritoriale du festival, je trouve qu'il n'y avait pas assez de point d'eau (et ce même sur le site, je crois qu'il n'y en avait pas, vive la déshydratation et même c'est dangereux pour les gosses), les douches payantes c'est un peu abusé mais bon ça évite des gens trop défonsés, je pense, qui pourriraient encore plus les locaux d'hygiènes... Bref c'était pas glop par moment, les w.c étaient quand même mieux gérés, il y en avait plus, et c'est tant mieux ! Ce qui serait bien pour l'année prochaine, ça serait également que les prix des aliments que l'on peut trouver sur le site et le camping baissent... Parce que parfois c'est vraiment du vol. Sinon à part ces quelques mauvais côtés de la force, l'ambiance est vraiment au rendez-vous, ça gueule, ça arrose, des batailles de pistolet à eau, ça boit, ça fume, ça danse, ça jongle... Aller à Dour sans connaître le camping n'est pas conseillé. Un festival vraiment éclectique, avec une ambiance générale exceptionnelle et chaleureuse, une programmation assez classe... Espérons plus de screamo, post-hardcore et de groupes bizarres pour l'année prochaine.

Un grand merci à l'organisation et en particulier à Alex.



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