Il faut avouer que pour la Saint Valentin c'est quand même plutôt original d'aller voir un concert, qui plus est celui des DROPKICK MURPHYS, au lieu d'une soirée romantique, c'est une soirée festive et celtique que l'on passe. La deuxième solution est bien plus fun, surtout qu'une date de cette bande de Boston, ça ne se rate pas ! Leur précédent passage en France pour les salles était dans ce même Zénith en Février 2013 ! Et c'était déjà énorme. Donc ni une ni deux quand on sait ça, on fonce ! Quand en plus on reçoit la validation pour un pass photo, c'est l'impatience qui monte encore plus... Shooter un de ses groupes préférés, que demander de plus ?

En attendant l'ouverture des portes, on apprend que ce ne sont pas 3 groupes mais 5 qui partageront cette scène ! On entre dans la salle qui est déjà assez bien remplie. Aucune idée des nouveaux venus sur l'affiche jusqu'à ce qu'on voit débarquer BRYAN MC PHERSON, encore un gars de Boston. Il est là pour quatre titres donc pas de temps à perdre. Avec sa guitare et son harmonica il envoie seul sur cette grande scène. Il faut quand même oser se pointer comme ça ! Lui l'a fait et ce n'est pas du tout une mauvaise découverte, c'est simple et efficace, avec une voix puissante et au timbre fort sympathique. Les quelques morceaux nous donnent un sentiment de trop peu. Malgré le timing très serré, il trouve quand même le moyen de discuter, de dire qu'on est bien trop calme et qu'il va falloir faire du bruit ! Sa folk teintée d'éléments celtiques nous fait passer un super moment et il ne manque pas d'être applaudi comme il se doit.

Quelques minutes après le groupe français LION'S LAW s'installe et modifie totalement l'ambiance car là on part sur le côté vraiment punk. Beaucoup moins mélodique pour le coup mais plus énergique. Il en faut pour tout le monde, personnellement je les ai trouvés un peu trop expéditifs, un peu comme leur sept titres joués. Le public, lui, réagit bien à cette dose d'adrénaline qu'on lui donne, on commence à se défouler, ça se chauffe petit à petit ! En même temps, ce n'est pas bien compliqué car cette scène réduite force les musiciens et encore plus le chanteur à venir au plus près du public. Là où ils passent, ça réveille ! Pas de risque de s'endormir avec "In Your Veins" ou encore "Watch Them Die". Le décor est à l'image du groupe, plutôt brut et qui ne trompe pas sur la marchandise : on a le droit à un drapeau français dessiné grâce aux lumières. Le mode turbo est engagé, et ça joue sévère quand même sur les planches. En même temps, on les sent très contents de partager la scène avec les DROPKICK MURPHYS. Encore une fois, ça passe donc très vite !

Voilà, c'est maintenant que commence ce qui était initialement prévu à l'affiche : BLOOD OR WHISKEY entame le troisième set de la soirée. Pour le coup, cette invasion celtique démarre vraiment ! Tous les instruments celtiques sont bien présents et mis en avant. Dans le public, ça commence à sérieusement bouger, ce qui ne surprend pas car on est assez proche des DROPKICK MURPHYS, le ton est donné ! C'est donc sûrement détendus qu'ils ont abordé cette date et d'ailleurs l'ensemble de cette tournée. Des riffs puissants, des mélodies simples et directes, il ne nous en faut pas plus pour nous plaire ! Ils ont droit à davantage de temps pour jouer et nous n'allons pas bouder notre plaisir ! Après tout, c'est pour ce genre de musique que l'on est là ! L'ambiance ne cesse de grimper jusqu'à ce que les derniers sons de tin whistle et d'accordéon ne sonnent. En accueillant THE MAHONES ensuite, ce n'est pas près de s'arrêter là...

THE MAHONES est donc le dernier groupe à jouer avant les DROPKICK MURPHYS. Et c'est vraiment excellent ! Voilà encore un groupe de qualité ! Aucun doute, c'est une très belle affiche à laquelle on a droit, pour la dimension festive de la soirée, c'est bien engagé ! L'ambiance monte encore d'un cran, est-ce que la belle accordéoniste participe à ça ? Sûrement mais c'est loin d'être le facteur principal, ce serait plutôt cette énergie débordante dont ils "souffrent" et leur musique très entraînante qui fait le boulot. Le chanteur / guitariste est très photogénique, il prend la pose de nombreuses fois et vient chercher le public de ce zénith. Dans une salle de quelques centaines de places, ils doivent faire un carnage ! Ce soir, on n'en est pas encore là mais c'est en bonne voie malgré tout !

Une intro avec "Foggy Dew" de The Chieftains, voilà qui met dans l'ambiance ! L'impatience de chacun est palpable, les "Let's go Murphys" ne tardent pas à se faire entendre et c'est là qu'on se rend compte que ce zénith est quand même très très bien rempli ! Le groupe arrive en trombe et balance la sauce, ce début de set est très énergique, des morceaux courts et qui vont à l'essentiel. Il n'en fallait pas plus pour mettre en branle cette salle. C'est parti pour 1h30 de pur bonheur !
Difficile de se plaindre d'une telle prestation tant ils se donnent à fond, difficile de perdre cette banane que tous affichent car on est là pour une grande fête. Difficile aussi de rester sagement dans son coin : c'est bien plus cool de faire quelques pogos, de jumper, de chanter, bref de profiter à fond ! Pour cette tournée, les Dropkick ont fait la belle part aux morceaux énergiques et ce qui fait le charme de ce groupe, c'est que mélodie et énergie vont de pair, c'est une belle preuve que l'on a ce soir. Dans tous les albums, on retrouve ce genre de titres qui, pour autant, ne se ressemblent pas. Les morceaux s'enchaînent donc avec une facilité déconcertante et à une vitesse folle ! L'écran en fond affiche différents graphismes, plutôt basiques mais on ressitue les périodes qui sont jouées, pratique pour ceux qui découvrent ce groupe. C'est donc un tour de l'ensemble de leurs albums qui est fait, de quoi satisfaire tout le monde. La cornemuse est malheureusement un peu trop masquée par les guitares, c'est bien dommage car on ne peut pas en profiter pleinement. Mais bon, on est tous tellement barrés dedans que l'on oublie vite les détails. Al Barr nous pousse toujours plus loin, tout comme Ken Casey qui n'hésite pas à en remettre une couche. Dire que ces deux compères sont les seuls à être au taquet serait une bien grosse erreur : ce sont bien les 7 musiciens qui ensorcellent cette foule. La bonne humeur est de mise et le feu est mis aux poudres rapidement, et cette frénésie (je pense qu'on est proche de ça) n'est pas près de s'arrêter !
L'échange entre le public et le groupe est permanant et spontané, ces gars-là sont charismatique et ça se sent d'emblée, voilà aussi pourquoi on aime tant ce groupe. On a l'impression d'être entre potes, comme une mélée de rugby à l'échelle d'un zénith quoi ! Ils profitent de la fin de leur set pour inviter BRYAN MC PHERSON à jouer "Caps And Bottles" avant de le rejoindre avec THE MAHONES et BLOOD OR WHISKEY et d'enchaîner ensuite leur mythique "I'm Shipping Up To Boston". Dès les premières notes, ça part en cacahuète parce qu'on sait qu'on touche à la fin même si on a l'impression qu'on vient de démarrer... Et puis aussi parce que ce morceau est juste une perle. On finit entre amis encore, et ça fait très mal, le peu d'énergie que l'on a encore commence à nous abandonner pourtant on ne dit pas notre dernier mot pour autant, on a encore encore un peu de jus !
C'est donc une brève absence des Dropkick avant de revenir sur "The Boys Are Back", celle-là était évidente et il n'y a pas à dire, c'est un des titres les plus puissants en live ! Avec le non moins efficace "Kiss Me I'm Shitfaced", des filles sont invitées à monter sur scène, au début ça danse pépère, après ça pogotte, une prend même le micro pour chanter un peu et pour finir ce sont des gars qui viennent combler cette scène, le gang de Boston n'a visiblement pas peur ! Une nouvelle fois, ça dérive et ça se termine en acolades, en selfies, tous grand sourire, à peine conscients qu'ils sont sur la scène du zénith après ce concert mémorable et le plus grand que le groupe ait donné en France dixit Al Barr. Déjà fini mais content d'en avoir été, le rendez-vous est pris pour la prochaine fois ! Une nouvelle fois, ils ont encore mis le paquet ! La setlist est différente, l'esprit le même et le résultat toujours aussi indiscutable, ils sont les maîtres dans le genre ! Encore une fois, ils ont fait l'unanimité, encore une fois, ils nous auront offert un moment de pur bonheur !

Setlist : 1. "Out Of Our Heads", 2. "Citizen C.I.A.", 3. "The Gang's All Here", 4. "The Warrior's Code", 5. "Prisoner's Song", 6. "Rose Tatoo", 7. "Rocky Road To Dublin", 8. "Walk Don't Run", 9. "Cruel", 10. "The Auld Triangle", 11. "Famous For Nothing", 12. "Peg O' My Heart", 13. "The State Of Massachusetts", 14. "Pipebomb On Landsowne", 15. "The Wild Rover", 16. "Going Out In Style", 17. "The Outcast", 18. "Sunday Hardcore Matinee", 19. "Johnny, I Hardly Knew Ya", 20. "Barrom Hero" (dernier couplet et refrain), 21. "Boys On The Docks", 22. "Caps And Bottles" (par Bryan Mc Pherson, Dropkick Murphys en plus sur la fin), 23. "I'm Shipping Up To Boston" (Dropkick Murphys avec Bryan Mc Pherson, Blood Or Whiskey et The Mahones).
Rappel : 24. "The Boys Are Back", 25. "Kiss Me, I'm Shitfaced", 26. "Skinhead On The MBTA", 27. "If The Kids Are United".

Un très beau plateau que nous avons pu voir sur cette tournée, un peu déçu du peu de temps de jeu des premières parties mais 5 groupes en une soirée, c'est énorme ! Malgré cette précipitation, c'est une soirée qui marquera les esprits ! Joyeuse Saint Valentin ! Un grand merci à l'équipe de Caramba Spectacles pour le pass photo !