La review

EARTH + SUNN O)))
ABC - Glasgow (Ecosse)
12/02/2005


Review rédigée par La Patte de l'Ours


Allez, encore une review d’un concert qui ne se passe pas au pays de Molière et du fromage. Mais la terre des cornemuses et du haggis est fertile en évènements musicaux taillés dans la roche brute du rock’n roll ! Après le Domination Tour et son reflux de violence accoustique, mes chastes oreilles allaient souffrir des assaults d’une toute autre nature. Du DOOM. Pour les forumeux qui hier encore se questionnaient là dessus, je ne pourrais que faiblement éclairer leurs lanternes de mon expérience, car elle demeure solitaire. Mais un seul concert de ce style m’a fait comprendre que le credo du doom était la lourdeur, la lenteur, le martèlement des notes répétitives qui une à une pénètrent nos sens et nous capturent. Ce soir là, dans la toute petite salle du ABC, SUNN O))) ouvrait pour EARTH. En fait EARTH est à l’origine un "tribute" à SUNN O))), qui aujourd’hui en fait la première partie. Un peu comme The Haunted qui apprend le thrash en écoutant Exodus et qui headline leur tournée ensuite. Mais revenons à nos moutons. J’ai malheureusement râté la plupart du concert de SUNN O))). J’ai juste pu voir qu’ils comptaient un trombonne dans leurs rangs, qui de son son grave et cuivré arrondissait la sonorité globale du quartet.



Rapidement, EARTH a fait son entrée. Pas de batterie, mais au moins dix baffles à quatre hauts-parleurs chacune pour deux guitares et un synthé/sampleur. Les trois musiciens émergent d’un rideau de fumée rendue écarlate par les éclairages. D’immenses silhouettes longilignes vêtues de longue robes à capuche telle l’habit de la grande faucheuse. La mise en scène établie, le conditionnement des foules se met en branle. Le sol vibre à s’en faire irriguer les varices, tout le monde se lance des regards interrogateurs, on aurait presque peur. Puis les premières notes retentissent, et le sol tremble tant qu’il peut. Puis la mélodie prend forme, peu à peu, note après note, comme un monstre marin se réveillant d’un millénaire de léthargie. L’intro a duré bien un tiers du concert. Enfin, le chanteur arrive. Il porte la même cape que ses compagnons, mais son visage est recouvert de blanc, une ride sanglante lui coule du front. Il semble peiner à crier, chaque mot est un cri de douleur. Ils jouent le jeu à fond. Nos tympans s’étaient déjà réfugiés au fond de nos cavités auditives, mais là on finissait de les massacrer. Le cri de ce gars est tellement strident qu’il résonne. Mais certainement que la reverb qui noyait le tout y aidait. Conclusion, ce fût une super expérience, je remercie encore Peter qui m’a invité à l’accompagner. Il m’a d’ailleurs montré les paroles qu’il a réussi à décoller de la scène avant de se les embarquer. Je ne pensait pas qu’il y en avait… mais elles étaient belles !