La review

ELECTRIC WIZARD + WOLVENNEST
L'Elysée Montmartre - Paris
31/05/2019


Review rédigée par Matthieu


Il est l’heure ! Ce soir, c’est l’heure de mourir, pour la venue exceptionnelle des magiciens anglais d'ELECTRIC WIZARD. Et si les fans se sont donnés le mot, les Belges de WOLVENNEST également, puisque ce sont eux qui assurent la première partie du concert. Les portes ouvrent à l’heure, et nous entrons dans la salle, déterminés à patienter pour le début du show.



Alors que WOLVENNEST n’est pas encore sur scène, de l’encens est allumé autour d’un crâne sur un autel. L’ambiance est donnée, et le sample qui couvre l’arrivée des musiciens y contribue également. Soudain, la musique démarre, et les membres du groupe ne sont éclairés que par l’écran géant derrière eux. Visiblement déjà possédés par leurs riffs saturés en envoûtants, M.Kirby, Marc De Backer et Corvus Don Burtle (guitares) remuent sur scène tout en jouant. Avec trois guitaristes, il était évident que la rythmique serait parsemée d’harmoniques groovy, riches et remplies d’effets, mais le clavier de Sharon Shazzula (claviers / chant) participe également à ce voile de son enivrant. A ce son psychédélique s’ajoute également les vrombissements de J.Marx (basse) et les frappes lentes de Bram Moerenhout (batterie), qui plongent le public, déjà nombreux, dans un silence contemplatif, arrosé de lumières rouge vif. Mais après le premier morceau, la claviériste s’empare du micro et commence à chanter. Sa voix ajoute une touche supplémentaire à la musique que combo, déjà très planante, et la fosse commence à remuer la tête. Bien qu’assez statique, les musiciens sont emportés par leurs notes, parfois renforcées par les images projetées derrière eux, et cet engouement est très communicatif. Sans aucun mot à l’attention du public, le groupe enchaîne riff après riff, wah-wah après wah-wah et passages lourds après lead shamanique pendant près de 45 minutes qui m’ont paru passer en un battement de paupière, avant de quitter la scène sous des applaudissements mérités.



Une fois la scène débarrassée et les lumières éteintes, c’est le logo d’ELECTRIC WIZARD qui apparaît sur l’écran géant. Et dans le plus grand des calmes, les quatre Anglais prennent leurs instruments, placés devant des amplis Marshall et commencent à jouer sous une épaisse lumière rouge.
Un son gras, lourd et entraînant emplit alors la salle, remplie de monde. Au centre, Jus Oborn (guitare / chant) est possédé par les riffs qu’il aligne en chantant, tout comme Haz Wheaton (basse) qui tangue d’avant en arrière en jouant. Les deux hommes campent leurs positions, à la différence de Liz Buckingham (guitare) qui est un peu plus mobile, et qui n’hésite pas à headbanguer au rythme des frappes de Simon Poole (batterie), servis par l’écran qui diffuse des images psychédéliques. Les rythmiques offertes par le combo anglais fait immédiatement mouche auprès des spectateurs, qui rentrent immédiatement dans le show. Et si la prestation est tout aussi visuelle qu’auditive, avec ce quatuor qui possède littéralement la scène, j’ai tout de même un peu de mal avec les lumières, qui ne bougeront pas d’un poil pendant toute la durée de la performance. "Thank you Paris !" lâche rapidement le chanteur avant qu’un nouveau morceau ne débute. Quelques larsens désirés s’ajoutent aux riffs malsains du groupe, qui transporte la foule, calme et attentive. Si les musiciens se lâchent un peu plus sur scène, n’hésitant pas à headbanguer, leur énergie semble communicative puisqu’un spectateur décide de se lancer dans un slam, perturbant la quiétude de la fosse, qui le reposera quelques mètres plus loin. Mais le son est enivrant, et le mix dantesque, ce qui nous permet d’apprécier le son rauque de la basse, les leads perçants et le chant du frontman de manière uniforme.
Et c’est avec un "Thank you very much, we will play another one !" que Jus annonce que la fin est proche. Encore une fois, je n’ai pas vu le temps passer, entre rythmique pachydermique, harmoniques entraînantes et images hypnotiques, mais le dernier morceau s’écoule tout aussi vite. "We would like to thank all of you guys, see you next time !" lance une dernière fois le frontman avant de quitter la scène, accompagné des autres musiciens, pendant que l’écran diffuse une image de bombe atomique.

La soirée prend fin, alors que la salle se vide tranquillement. Si l’univers de WOLVENNEST, qui m’était jusqu’alors inconnu, a été captivant, il n’y avait aucune surprise pour ELECTRIC WIZARD : les Anglais sont loin d’avoir usurpé leur réputation de maîtres du doom. Et voir deux fois ce groupe légendaire en un mois, ça ne se refuse pour rien au monde !