ENSIFERUM + SKYCKAD + WOLFHEART
La Machine Du Moulin Rouge - Paris
01/10/17
Review rédigée par Matthieu
Alors que le ciel parisien grisonne et que les premières gouttes de pluie atteignent le sol, les
premiers fans comment à se rassembler devant la Machine du Moulin Rouge. Au
programme ce soir, quelques heures de metal folk avec les Finlandais de WOLFHEART et les
pionniers anglais de SKYCLAD venus ouvrir pour la dernière date de la tournée Two Paths
Part 1 des désormais célèbres ENSIFERUM ! La bataille s’annonce ardue, d’autant plus que la
salle n’est pas loin d’afficher complet. Mais avant, une petite demi-heure d’interview avec
Sami Hinkka me permet d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement du groupe,
avant la tant attendue ouverture des portes. La salle permet aux photographes d’entrer une
dizaine de minutes plus tôt, étant donné l’absence de crash-barrière ce soir, et la deuxième
partie de l’attente commence.
Soudain, les lumières s’éteignent et un sample envoûtant retentit. Avec l’entrée remarquée
et saluée de Joonas Kauppinen (batterie), Mika Lammassari (guitare) puis Lauri
Silvonen (choeurs / basse) et l’imposant Tuomas Saukkonen (chant / guitare), le doute n’est
plus permis : WOLFHEART est avec nous ce soir, et on va en prendre plein les oreilles. Le
groupe débute alors sa prestation avec un son vraiment excellent, et enchaînera pendant
une beaucoup trop courte demi-heure un condensé de riffs aussi lourds et massifs
qu’aériens et mélodiques. C’est une réelle tornade de notes plus charmeuses les unes que
les autres qui envahit la fosse, et les fans répondent présent, leur réservant un accueil
auquel peu de premières parties ont droit. Même si les Finlandais défendent toujours
"Tyhjyys", leur dernier album, ils n’en oublieront pas pour autant les deux précédents avec
deux titres extraits de chacun. Le point culminant du set restera pour moi l’enchaînement
"Aeons Of Cold" / "Zero Gravity" qui, comme sur l’album "Shadow World", me fait perdre le
contrôle de ma nuque. Le dernier morceau achèvera les survivants grâce à une flopée de
mélodies, toutes plus efficaces les unes que les autres. Si leur prestation au Petit Bain en
début d’année m’avait séduit, celle ce ce soir m’a clairement conquis ! Par contre, l’ingé light
lui... Sur scène, les musiciens sont toujours aussi froids et distants, mais ils discutent
aisément avec les fans qui les attendent à la sortie !
Setlist : "The Hunt", "The Rift", "Strength And Valor", "I", "Aeon Of Cold", "Zero Gravity", "Routa Pt.
2".
Changement radical d’ambiance avec l’arrivée de SKYCLAD et sa musique dansante. Fini les
guitares à sept cordes, place au violon ! Les lumières s’éteignent à nouveau après quelques
changements sur la scène, puis on voit débarquer avec un énorme sourire Arron Walton
(batterie), Graeme English (basse), Dave Pugh (guitare), Steve Ramsey (guitare),
Georgina Biddle (violon) et Kevin Ridley (chant/guitare acoustique). Les musiciens nous
font comprendre qu’ils sont heureux d’être de retour en France, et débutent leur joyeux set
d’une petite heure. Et vu l’âge qu’a le groupe ainsi que le nombre d’albums qu’ils ont sorti, le
choix des titres n’a pas dû être facile ! C’est d’ailleurs une sorte de best-of qu’ils vont nous
interpréter, avec seulement deux titres de "Forward Into The Past", leur nouvel album, mais
quatre de "A Semblance Of Normality". Je ne pourrais pas affirmer si la plupart du public est
fan du groupe de la première heure (ce qui semblerait étrange vu la moyenne d’âge) ou
seulement s'ils trouvent la musique des Anglais parfaite pour danser entre deux mosh pits,
mais l’énergie des musiciens est communicative et la fosse est très réactive. Je pense
d’ailleurs que le groupe en sera le premier surpris, vu leur place dans le running-order.
Kevin Ridley prendra le temps de nous expliquer la signification de certains titres (dont
quelques uns qui semblaient plutôt explicites, réflexion faite), et c’est après un énième titre
aux riffs entraînants et joyeux que le groupe quitte la scène. Eux aussi prendront plaisir à
rencontrer leurs fans et à se livrer au jeu des autographes.
Setlist : Intro, "Earth Mother, The Sun And The Furious Host", "Spinning Jenny",
"Change Is Coming", "Another Fine Mess", "The Song Of No-Involvement", "Starstruck?", "The
One Piece Puzzle", "The Widdershins Jig", "The Parliament Of Fools", "Anotherdrinkingsong",
"Great Blow For A Day Job", "The Queen Of The Moors", "Inequality Street".
La batterie des deux premiers groupes est dégagée et la scène aménagée pour laisser toute
la place nécessaire aux maîtres de la soirée. Chacun essaye de se rapprocher encore plus
de la scène, et la fosse semble réellement être pleine à craquer, mais les lumières
s’éteignent et c’est sur le sample de l’introduction que s’avancent Janne Parviainen
(batterie), Netta Skog (accordéon), Markus Toivonen (guitare / chant clair), Sami Hinkka
(basse / choeurs) et Petri Lindroos (guitare / chant saturé). L’assaut est aussitôt lancé, et
c’est un extrait du dernier album qui vient commencer à remuer la fosse en long, en large et
en travers. Suivra un deuxième extrait, puis le groupe repartira sur un mélange d’extraits de
leur discographie, enchaînant des rythmiques aussi puissantes que motivantes et
guerrières. Les demandes de Sami, Markus et Petri seront exécutées par le public, qui sera
se succéder circle pits, walls of death et slams incessants, la plupart atterrissant d’ailleurs
sur la scène, au grand dam du technicien qui leur demandera gentiment de re-sauter très
rapidement dans la foule. Un petit interlude viendra calmer les esprits, puis Netta lâchera
finalement son accordéon pour nous interpréter "Feast Of The Valkyries" avant une autre
transition sur bande. Le groupe partira après le doublé "Tale Of Revenge" / "Victory Song" qui
marquera les esprits par son côté planant. A son retour, le groupe nous enverra en pleine
face les riffs martiaux de "From Afar" avant de conclure par un "Lai Lai Hei" fédérateur. Avant
d’achever totalement leur prestation, les musiciens prendront le temps de nous interpréter
un petit sketch qui se terminera par un solo arrosé de bière de la part de Markus. A noter la
qualité des lumières qui était excellente sur les cinq premiers titres, et qui a commencé à
dégringoler au fur et à mesure du set, sans toutefois atteindre le statut de bouillie.
Setlist : "Ajattomasta Unesta", "For Those About To Fight For Metal", "Two Paths", "Two Of
Spades", "King Of Storms", "Treacherous Gods", "In My Sword I Trust", "One Man Army",
"Tumman Virran Taa", "The Longest Journey (Heathen Throne, Part II)", "Way Of The Warrior",
"Feast With Valkyries", "Mourning Heart", "Interlude", "Tale Of Revenge", "Victory Song".
Rappel : "From Afar", "Lai Lai Hei".
Si tous les groupes étaient en grande forme, le son était excellent pour tous, et le public
parisien étrangement bien réveillé pour un dimanche soir. Les setlists des trois groupes
n’ont souffert d’aucun temps mort, et le seul reproche que je ferais de cette soirée est la
place de SKYCLAD dans le running-order. Leur performance était vraiment bonne et les
musiciens ont assuré un excellent show grâce à leur bonne humeur qui s’est répandue en
un instant, mais leur musique est clairement différente des deux autres groupes. Ce qui est
pratique avec la Machine du Moulin Rouge, c’est qu’il n’y a qu’une seule sortie, alors faire
signer ses pochettes d’albums ou ses vinyles est chose aisée pour qui ne craint pas le vent,
ne travaille pas le lendemain et n’est pas tributaire des métros. Quoi qu’il en soit, merci aux
artistes pour leurs concerts, et aux organisateurs de nous avoir offert cette exclusivité
française !