La review

EQUILIBRIUM + LORD OF THE LOST + NAILED TO OBSCURITY
Le Trabendo - Paris
21/01/2020


Review rédigée par Matthieu


Retour au Trabendo après un mois et demi d’absence pour une soirée qui s’annonce riche en musique ! Car en effet, EQUILIBRIUM fête son grand retour dans la capitale pour promouvoir "Renegades", le dernier album en date, et c’est accompagnés de deux compatriotes allemands qu’ils débarquent au Trabendo ! LORD OF THE LOST et NAILED TO OBSCURITY auront donc la lourde tâche de faire voyager un public qui… peine visiblement à arriver !



Et lorsque les lumières s’éteignent, c’est l’introduction de la sombre "Black Frost", titre éponyme du dernier excellent album de NAILED TO OBSCURITY qui révèle un à un les membres du groupe, déjà présents sur scène. Et force est de constater que le son est excellent ! Que ce soit au niveau du chant de Raimund Ennenga (chant), clair comme saturé, des harmoniques planantes de Jan-Ole Lamberti et Volker Dieken (guitares) ou même de la rythmique lourde offerte par Carsten Schorn (basse) et Jann Hillrichs (batterie), les Allemands ont tout pour eux ce soir. Les lumières rendent également hommage à leur son incisif, que ce soit avec un rideau de couleur ou des flashs. "Bonjour Paris, nous sommes Nailed To Obscurity, d’Allemagne" lâche le chanteur avant que le deuxième titre ne prenne immédiatement la suite. S’avançant au plus près du public, le frontman donne vie au désespoir qui habite les paroles qu’il hurle, pendant que les membres headbanguent en jouant, n’hésitant pas à se mettre en avant lorsque leur jeu le permet. Et c’est en alignant les riffs tranchants et emplis de noirceur que le groupe progresse, devant une foule qui se masse de plus en plus pour entendre ce doom / death mélodique aux accents black. Piochant dans ses trois derniers albums, le groupe nous fait passer par diverses atmosphères, enchaînant les passages lourds et les moments planants, les hurlements viscéraux et les leads calmes. Et c’est avec "Desolate Ruin", un morceau lourd, que le groupe achève son temps de jeu. Raimund laissera les musiciens seuls sur scène pour le final, mais reviendra sous des applaudissements mérités pour demander une photo finale.

Setlist : "Black Frost", "King Delusion", "Feardom", "iNnerMe", "Tears Of The Eyeless", "Desolate Ruin".



Changement d’ambiance avec l’arrivée des musiciens de LORD OF THE LOST. Dès les premières frappes de "Lament Of The Condemned" (qui sera d’ailleurs raccourci), on peut observer Niklas Kahl (batterie) et Gared Dirge (claviers, percussions, guitare) qui sont pleinement impliqués dans cette rythmique martiale sur laquelle Chris "The Lord" Harms (chant, guitare) pose une voix sombre qui fait honneur à leur univers gothique. Class Grenayde (basse) et Pi Stoffers (guitare) ne perdent pas une seconde pour ajouter à cette rythmique lourde leur touche Industrial, et le show s’annonce déjà intense. "Merci bien" lâche froidement le frontman, alors que les musiciens enchainent rapidement avec les riffs entraînants de "Morgana". Le combo, maquillé comme à son habitude, nous prouve qu’il maîtrise parfaitement la scène, et la réaction du public est immédiate. Très accrocheuse, la rythmique fait déjà headbanguer les plus fervents fans, et commence à entraîner les autres dans la danse. Le roadie amène sa guitare lumineuse à Chris, mais ce n’est pas pour autant que le musicien sera moins mobile. Haranguant la fosse à la moindre occasion, le groupe nous offre à la fois un show visuel et des sons puissants. Alternant hurlements et chant clair, le maître de cérémonie tient le public parisien dans le creux de sa main. "Paris, we are back ! Hands up !" hurle-t-il alors que la fosse s’exécute. Et si "Thornstars", le dernier album de la formation, est à l’honneur, le groupe pioche dans sa large discographie. Quelques choeurs de la part des musiciens renforce cet aspect imposant de la musique du groupe, surtout sur la douce "Under The Sun", titre sur lequel Chris montera sur les crash barrières pour crier, ou encore les hurlements massifs de "Loreley", qui est au passage le morceau que j’attendais le plus. Mais le groupe est loin d’en avoir fini avec nous, puisque les titres s’enchaînent entre deux remerciements, et les musiciens sont survoltés ! Outre le frontman qui n’a de cesse de bouger, les autres musiciens sont également très mobiles, changeant de place et haranguant la foule avant de revenir devant leur micro. "Let me see your hands Paris ! Fists up in the air !" hurle à nouveau le frontman pour annoncer le titre du même nom. La foule accroche immédiatement, et la communion avec les Allemands est totale. On notera également la performance de Gared, qui alterne avec un naturel déconcertant percussions, claviers, guitare et choeurs, pendant que ses camarades se démènent pour amuser une fosse toujours de plus en plus réactive. Et ces doubles percussions seront diablement efficaces, en particulier sur "Die Tomorrow", titre pendant lequel Chris n’hésite pas à hurler un "Merci beaucoup !" en plein refrain. Mais la folie reprendra bien vite les Allemands, puisque Class et Pi nous offriront une petite danse sur la groovy "La Bomba", avant de venir jouer sur les crash barrières, pendant que le chanteur monte sur la batterie pour hurler comme un démon. "We have one more before we go... it's so good to be back in France, see you in summer with Iron Maiden !" déclare le chanteur avant que le dernier morceau, également très fédérateur, ne vienne achever le public parisien. Les applaudissements sont également de rigueur, et la photo finish verra toutes les mains levées dans la fosse.

Setlist : "Lament For The Condemned", "Morgana", "Intro Empyrean", "Drag Me To Hell", "Under The Sun", "Loreley", "Full Metal Whore", "Ruins", "Fists Up In The Air", "Die Tomorrow", "La Bomba", "Trisma".



Dernier groupe de la soirée, EQUILIBRIUM est également très attendu. Et sans surprise, c’est avec "Renegades - A Lost Generation" que le groupe monte sur scène. En plein centre de la scène, Robse (chant) harangue déjà la fosse en hurlant, alors que Dom (guitare / choeurs), Skar (basse / chant) et René (guitare / chant) headbanguent en alignant les riffs sous la rythmique tenue par Hati (batterie) et les samples de claviers. Et quoi qu’on dise sur le dernier album… les titres passent très bien la barrière du live ! Le chant clair succède aux hurlements bestiaux du frontman, qui nous remercie d’un "Merci Paris !" très enjoué. Mais la musique reprend vite, et la fosse s’agite déjà. Les musiciens entretiennent cette énergie en se plaçant autant que possible en avant, mais la qualité du son est également présente. Aidé de choeurs, le frontman hurle en permanence au plus près du public avant de se lancer dans des sessions de headbang en compagnie des musiciens et des premiers rangs. Mais c’est lorsque "Waldschrein", un morceau plus ancien, est annoncé que le chanteur en demande un peu plus. "My friends are you ready ? Ready for a wall of death !". Et c’est sans sourciller que le public se rentre joyeusement dedans sous les ordres des Allemands, qui fédèrent toujours autant. L’ambiance est donc résolument plus folk, et le groupe plus énergique. Les leads perçants et les ambiances folk / pagan continueront à ravager la fosse autant que les spectateurs de bouger joyeusement pendant que les premiers rangs headbanguent au rythme des compositions du groupe, et c’est un frontman motivé qui est à la tête de cet orchestre martial. Petit bémol pour ma part sur "Paths Of Destiny", auquel je n’accroche toujours pas, mais le public semble ravi. Les samples accompagnent généralement ses introductions, et les instruments reviennent vite asséner des coups à la fosse. "How are you tonight Paris ?" demande Robse, profitant d’une petite pause. "Are you "Born To Be Epic" ?" lâche-t-il pour présenter ce qui est sans nul doute l’un des morceaux les plus attendus et connu des Allemands. Et à nouveau c’est le chaos dans la fosse, pendant que les musiciens headbanguent, que ce soit pendant le refrain lourd entrecoupé de samples dansants ou sur les couplets entraînants. Le groupe enchaîne avec une nouvelle poignée de titres tous plus entraînants et efficaces les uns que les autres. On arrive alors sur ce qui est pour moi le titre qui représente le plus le groupe, la viscérale "Blut Im Auge", et à nouveau c’est une foule incontrôlable qui en profite au coeur de la tornade, sous les riffs rapides des Allemands, qui semblent très en forme. Mais leur temps de jeu est limité, et c’est après deux titres supplémentaires que le groupe débutera le traditionnel lancer de médiators. "Thank you so much, see you soon !" lâche le frontman avec un grand sourire, sous des applaudissements mérités.

Setlist : "Renegades", "A Lost Generation", "Tornado", "Himmel Und Feuer", "Waldschrein", "Freiflug", "Apokalypse", "Path Of Destiny", "Born To Be Epic", "Prey", "Heimat", "Der Ewige Sieg", "The World Is Enough", "Final Tear", "Blut Im Auge", "Ruf In Den Wind", "Rise Of The Phoenix".

L’heure de l’incontournable rendez-vous à la table de merchandising est arrivée, et c’est avec joie que les fans profitent de quelques secondes pour remercier les membres de LORD OF THE LOST, qui sont venus à leur rencontre. Pour ma part, la soirée est une réussite. Tout d’abord, revoir NAILED TO OBSCURITY était à nouveau une expérience intense, tout comme cette première pour ma part de LORD OF THE LOST qui a énormément fédéré. Enfin, EQUILIBRIUM a livré une prestation sans faux-pas, comme à leur habitude, et c’est probablement dans une salle plus imposante que les trois groupes auront l’occasion de se produire dans le futur ! Merci à Garmonbozia pour cette excellente soirée !