La review

EXODUS + SAVAGE MESSIAH
Le Le Petit Bain - Paris
05/06/18


Review rédigée par Matthieu


Alors que le matin il pleuvait à grosses gouttes, le ciel a décidé d’être calme pour la première date de la tournée réunissant EXODUS et SAVAGE MESSIAH. Attiré par l’affiche profondément ancrée dans le thrash metal, le public a répondu présent, et je comprends au fur et à mesure que l’heure avance pourquoi le Petit Bain est sold out ce soir là.



Bien que les portes ouvrent en retard, SAVAGE MESSIAH commence à l’heure prévue sur un sample assez original puisqu’il s’agit de bruits qui nous font penser que nous sommes dans la jungle. Cependant, les Anglais débarquent sur scène et commencent à envoyer des riffs assez basiques mais motivants. A mi-chemin entre le thrash, le power et le heavy, la rythmique motive la foule, qui semblait attendre le groupe. Alors qu’Andrea Gorio (batterie) se montre assez discret, Sam S Junior (guitare) et Mira Slama (basse) headbanguent en rythme. Les deux hommes aideront d’ailleurs parfois Dave Silver (guitare / chant) à chanter pendant que celui-ci débite ses harmoniques. Les musiciens sont en pleine forme, mais malheureusement la basse de Mira n’a aucun son, et le musicien se voit contraint de régler le souci lui-même avant de revenir sur le devant de la scène. Assez communicatif, Dave prend la parole entre les titres, et exprime sa joie de revenir à Paris après huit ans d’absence, puis enchaîne les compositions, qui font finalement assez peu bouger la fosse, malgré les appels des musiciens. Le chanteur demandera comment se traduit “speed” en français pour pouvoir lancer une chanson plus énervée qui motive finalement la fosse à leur répondre, à coup de headbangs dans les premiers rangs. Tous les musiciens se mettent en avant, en posant un peu lors des parties lead ou solos, et chacun profite de son moment de gloire. Après avoir réveillé la fosse, SAVAGE MESSIAH quitte finalement la scène sous des applaudissements qu’ils n’ont pas volés, même si j’avoue avoir eu du mal avec ce mélange énergique.



La scène se vide et la fosse se remplit de plus en plus. Certains s’étirent en prévision de la tornade qui s’apprête à déferler sur nous. Soudain, les lumières s’éteignent et le groupe entre en scène. Il n’aura pas fallu plus de quatre secondes à la machine EXODUS pour se mettre en marche.
Dès leur arrivée, Jack Gibson (basse), Lee Altus et Kragen Lum (guitare) débitent leurs riffs tranchants et bourrés d’harmoniques sanglantes sur les blasts rapides et précis de Tom Hunting (batterie). Et même en étant assez réfractaire au thrash metal, je reconnais que ces gars-là assurent. Seul “bémol”, la voix de Steve “Zetro” Souza (chant) que je n’ai jamais réussi à apprécier (même si je m’y accoutumerai pendant le show). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le public est présent : c’est la guerre dans la fosse, et la chaleur monte très vite, faisant transpirer les musiciens. Si les trois premiers titres sont très connus des fans du groupe, on remarque aisément que la setlist du groupe s’axe principalement sur leur premier album, "Bonded By Blood". Et c’est avec une joie intense que j’entends le chanteur annoncer "Deathamphetamine", dont l’introduction à la basse sera sauvagement tronquée au profit d’un peu plus d’agressivité. Mais Zetro est à l’aise sur des titres qu’il a écrit comme sur ceux qui étaient chantés par Rob Dukes, le précédent chanteur. Le frontman nous donnera d’ailleurs un petit rendez-vous : "Vous savez qu’on va au Hellfest ? Eh bien on se voit là-bas !". Les slammeurs volent littéralement sur les rythmiques les plus violentes, et certains sont même expulsés de scène par un roadie, juste après avoir été réceptionnés par Zetro qui tient son rôle de frontman à la perfection. Son chant aigu, soutenu par quelques choeurs de ses camarades motivent le public, correspond parfait aux rythmiques du premier album. Les leads à la guitare motivent visiblement de plus en plus les slammeurs, qui s’en donnent à coeur joie. Mais soudain, le groupe feint de partir, nous laissant seuls après une très courte heure de show, avant de revenir pour jouer "Bonded By Blood", qui rassure le public autant qu’il le déchaîne. Un des slammeurs fera d’ailleurs tomber le micro de Jack Gibson, mais ce dernier semble n’en avoir rien à faire et continuera de jouer comme si de rien n’était. Sur le dernier titre, le groupe appelle à “plus de violence”, et c’est donc naturellement que la fosse du Petit Bain s’ouvre en deux pour un wall of death d’exception pour faire hommage à "Strike Of The Beast". La dernière slammeuse a d’ailleurs eu plus de chance que les autres, puisque Lee Altus lui donnera sa guitare afin qu’elle s’amuse à son tour.

Setlist : "Funeral Hymn", "Piranha", "Deliver Us To Evil", "Deathamphetamine", "And Then There Were None", "Exodus", "Beyond The Pale", "Deranged", "A Lesson In Violence", "Blacklist", "Bonded By Blood", "The Toxic Waltz", "Strike Of The Beast".

Les applaudissements et poignées de main prouvent à quel point EXODUS est proche de son public, malgré près de quarante ans d’une carrière riche en riffs. Leur show était intense du début à la fin, et ni eux ni SAVAGE MESSIAH n’ont démérité. La salle se vide, mais les musiciens semblent heureux de cette première date d’une longue tournée qui les mènera, comme ils l’ont annoncé, au Hellfest à la fin du mois !