La review

FESTIVAL EPIPAPU
Roger La Tcheup + Debout Sur Le Zinc + Tagada Jones + Uncommonmenfrommars + Improvisators Dub
Parc des Sports - La Châtre (36)
10 et 11/09/2004


Review rédigée par Pécos


Attention amis surfers de French Metal, la chronique qui va suivre risque de manquer quelque peu d’une certaine objectivité pourtant nécessaire dans ce genre d’exercice. Je m’explique : Ce festival Epipapu 1ère édition, est organisé par l’association Un Point C Tout dont je fais moi-même partie. Cette asso’ a pour but de promouvoir le développement des musiques actuelles et des sports de glisse urbains dans la région Centre. Je pense que vous ne tiendrez pas rigueur de ce "chauvinisme" inévitable et que vous me pardonnerez. Si vraiment vous vous sentiez trahis et désinformés, mon email serait à la disposition de vos injures.

Soit. Je passerai sur la soirée du vendredi pour des raisons évidentes. Je crois que relater les prestations de groupes locaux dans les bars de La Châtre (ne cherchez pas vous ne savez pas où c’est) n’interesserait pas grand monde. Sachez seulement que ROGER LA TCHEUP, groupe de Limoges, à littéralement enflammé le pub anglais du coin, un groupe qui risque de faire parler de lui. A noter aussi la diffusion en plein air du film "Mauprat", tiré du roman de George Sand, sur fond d’éléctro. Une façon originale de (re)découvrir un classique de la littérature. Le théâtre de rue, le samedi matin, surprit les habitués du marché, pas coutumiers aux allées et venues burlesques de la compagnie "art sac à dès" de Paris, maquillée et déguisée. Après une compétition de skateboard de haut niveau l’après-midi, le samedi soir fait place au concert payant, sous un gros chapiteau planté là pour l’occasion sur le parc des sports. Avec un prix de 15 € sur place (13 € en prévente), et une programmation aussi éclectique (DEBOUT SUR LE ZINC, TAGADA JONES, UNCOMMONMENFROMMARS et IMPROVISATORS DUB) le festival ratisse large. Un beau panel de styles différents est présent ce soir à La Châtre.

Vers 19h30 ROGER LA TCHEUP (déjà présent la veille) a pour tâche d’ouvrir la soirée. Déguisé avec perruques et compagnie, le groupe livre 30 min de ska punk façon Marcel Et Son Orchestre. Une musique pleine de bonne humeur, faite pour le live et où chacun peut se retrouver. Avec des textes drôles, ironiques (notamment la chanson sur les "Jacky" adeptes du tunning), satiriques, ROGER met le feu au chapiteau encore loin d’être rempli. C’est toute une imagerie, un délire que le groupe renvoie au public.

C’est ensuite au tour de DEBOUT SUR LE ZINC de fouler la scène du chapiteau. Ils mélangent pendant un peu plus d'une heure les titres de leurs 3 albums, dans un savoureux cocktail de chansons rock aux accents traditionnels manouches, folk, yiddish... Les 7 de DEBOUT invitent à la danse tout en narrant des histoires subtilement bêtes et méchantes, des contes émoustillants et autres chroniques de la vie de tous les jours. Proche de groupes comme Les hurlements d'Léo ou Les Ogres de Barback, ils cultivent le même sens de la fête et l'énergie du live. Une bonne prestation qui séduira tout le monde sous le chapiteau.

Arrive maintenant les énervés de chez TAGADA JONES. Pendant une bonne heure, les Rennais balancent leur punk-hardcore engagé anti-mondialisation, anti-Bush, anti-OGM, anti-capitaliste...Même si personnellement je n’adhère pas trop à leur musique, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils envoient sévère sur scène. En fond de scène un écran diffuse des images illustrant leur propos contestataires. Le public est survolté et la sécu doit s’employer pour empêcher les barrières de céder et pour réceptionner les slameurs. Le groupe se donne à fond et fait bonne impression auprès des gens venus pour DEBOUT ou IMPRO. Malgré un son un brin pourri (on ne comprendera pas bien les paroles), le show est intense et le groupe comme le public repart heureux.

Ensuite ce sont les Ardêchois d’UNCOMMONMENFROMMARS qui viennent en découdre avec le public berrichon. Bizarrement une partie du public se retire, et c’est devant une fosse clairsemée et beaucoup moins violente que les 4 "hommes pas communs de Mars" jouent. Malgré cela le groupe se donne à fond et balance les bombes tel que "Noise Pollution", "Go Get A Life", "Pizzaman", "Fat Boy"... Un certain agacement du à 1 heure de retard pour jouer et quelques cailloux reçus, et les UNCO racourcissent leur set sans nous gratifier de leur final sur "Fight For Your Right To Party" des Beastie Boys où les rôles s’inversent (batterie à poil pour Ed à la base chanteur etc...). Un manque de chaleur surprenant de la part du public quand on voit le feu qu’il y a eu sur TAGADA JONES. Dommage car UNCOMMONMENFROMMARS s’est vraiment donné à fond et les occasions de les voir chez nous sont assez rares. Le son était le meilleur de la soirée (ou le moins mauvais à vous de voir), conférant à leur musique une énorme patate (je suis très fan comme vous l’aurez compris).

Fort d’un récent "Highvisators Dub" avec Hightone, les Bordelais d’IMPROVISATORS DUB entrent en scène vers 1h du mat’ pour clotûrer la soirée. Pendant presque 2 heures ils proposent une synthèse de dub, reggae, drum’n bass, éléctro avec un groove inimitable. Musique lancinante pour certains, le dub d’IMPRO est une invitation au voyage sensoriel, une sorte de deltaplane musical pour sensation unique. Une musique anti-stress qui prend toute sa dimension en live. On ne peut que se laisser entraîner par le groove implacable des Bordelais et se mettre à danser à deux doigts de la transe. Formé de musiciens expérimentés et talentueux, IMPRO régale ses fans et les curieux restés jusqu’au bout.

3h, la soirée touche à sa fin. Le chapiteau se vide petit à petit, le bar sert les derniers soifards, chacun rentre chez soi conscient (ou pas) que quelque chose de grand vient d'avoir lieu dans ce petit endroit du centre de la France. Plus de 1000 personnes se seront déplacées ce soir pour ce 1er festival Epipapu, ce qui est en soi une réussite Un grand bravo à l'asso Un Point C Tout pour ce festival diversifié et rassembleur, vivement la prochaine édition!